5 et 17 février : les États de Languedoc refusent de voter le don gratuit au roi tant que leur privilège de consentir à toute nouvelle imposition ne sera pas respectée[1].
12 mars : règlement royal concernant l'entretien des mendiants, qui ordonne à chaque mendiant valide ou invalide de regagner sa paroisse d'origine pour s'y faire entretenir[3].
Affaire des enlèvements d’enfants. La police arraisonne de jeunes vagabonds, nombreux dans la capitale, et parfois par erreur des enfants d’assez bonne famille. De fréquentes émeutes populaires répondent à ces séquestrations, mettant en cause les commissaires de police et les autorités, accusés de couvrir les agissements d’un seigneur lépreux qui tente de guérir grâce à des bains de sang !
16 mai : sur la rumeur d'un enlèvement d'enfant par la police, les habitants du faubourg Saint-Antoine à Paris se soulèvent[4].
20, 22 et 23 mai : émeutes à Paris[5]. Elles font suite à la volonté du comte d'Argenson de moraliser Paris en expulsant vers la Louisiane les filles de mauvaise vie et les vagabonds. La crise politique favorise les troubles populaires : le 23 mai, la foule parisienne marche sur Versailles et est dispersée par la force. La situation à Paris est si tendue que Louis XV fait construire une route contournant la capitale pour se rendre de Versailles à Compiègne et appelée par la population route de la Révolte[6].
25 mai : ouverture de l’assemblée du clergé[2]. Dominée par l’épiscopat, elle refuse d’accepter l’édit du vingtième, et considérant que le contrat entre le clergé et la royauté a été rompu, ne consent à aucun « don gratuit » (21 août[7]). L’assemblée du clergé est dissoute le 20 septembre sur ordre royal par M. de Saint-Florentin, secrétaire d’État[7].
6 juillet : à Paris, Jean Diot et Bruno Lenoir sont brûlés en place de Grève après avoir été étranglés. Surpris par un agent de police, le , « en posture indécente et d’une manière répréhensible », les deux hommes ont été arrêtés et emprisonnés. Ils seront les deux dernières personnes connues à ce jour condamnées en France à la peine de mort pour pratique homosexuelle.
3 août-14 septembre : « cloque », grève générale des ouvriers tondeurs des manufactures de draps de Sedan contre les nouvelles règles de recrutement et de rémunération ; elle dure 43 jours. Les drapiers font venir des ouvriers de la région parisienne et de Verviers (« sales »), ce qui provoque des heurts. Le , les meneurs sont arrêtés par les troupes du maréchal de Belle-Isle et certains condamnés au bannissement[10].
20 octobre : déclaration du roi concernant la mendicité, l’enfermement et la mise au travail des vagabonds ; elle renouvelle les dispositions de la déclaration du en les simplifiant[11].
↑Dominique le Page, Contrôler les finances sous l’Ancien Régime : Regards d’aujourd’hui sur les Chambres des comptes, Paris, Institut de la gestion publique et du développement économique, , 659 p. (ISBN978-2-11-097514-0, présentation en ligne).
↑Gérard Gayot, « La longue insolence des tondeurs de draps dans la manufacture de Sedan au XVIe siècle », Revue du Nord Année, no 248, , p. 105-134 (présentation en ligne).
↑Antoine-Elisabeth-Cléophas Dareste de La Chavanne, Histoire de France, vol. 6, Plon, (présentation en ligne).
↑Alphonse Louis Dieudonné Martainville, Vie de Chrétien-Guillaume Lamoignon Malesherbes, ancien premier président de la cour des aides, ancien ministre d'état, membre de l'académie, etc, chez Barba, (présentation en ligne).