10 avril : l’archevêque nommé de Paris, Hardouin de Péréfixe, reçoit ses bulles. Le 12, il prête serment devant le roi. Le 15, il reçoit le pallium, le 19, il prend possession de son siège[11].
5 mai : Chigi, qui a reçu du pape, en consistoire, la croix de légat pour présenter à Louis XIV les excuses du pape dans l’affaire Créqui, appareille de Civitavecchia pour Marseille où il arrive le 14 mai[15].
24 mai et 11 juin : arrêts du conseil concernant le projet de remboursement forcé des rentes de l’Hôtel de Ville[18] sur la base d’un cours déprécié.
18 mai : émeute à Bourges contre la levée d’un droit sur le vin. La foule envahit l’Hôtel de ville puis la maison du commis du fermier-général des aides Paul Guichard[19].
6 juin : Retz, autorisé à se rendre en France, vient présenter ses respects à Louis XIV qui séjourne à Fontainebleau. De là, il se rend à Paris qui il n’a pas vu depuis décembre 1652. Il y est visité par une foule d’amis et de curieux. Il va également à l’abbaye de Saint-Denis pour y faire son entrée comme abbé commendataire le 10 juin, puis réside un moment à Pierrefitte. Mais le roi l’oblige à regagner Commercy au bout de quelques jours[21].
16 juin : pendaison à la Bastille de Dumont, un modeste coaccusé de Fouquet, receveur des tailles de Crépy. Il est condamné à mort et aussitôt pendu (à 6 heures du soir)[23].
22 juin : une déclaration royale inaugure une grande enquête sur les usurpations de noblesse[24]. Chaque famille doit fournir la preuve de son état noble antérieur à un siècle et en fournir les titres écrits. Cette mesure favorise la noblesse de robe au détriment de celle d’épée.
24 juin : Fouquet, toujours gardé par d’Artagnan et ses mousquetaires, quitte la Bastille pour Fontainebleau, le procès suit la cour. Procession de cinq carrosses avec Jeannin de Castille, Guénégaud, La Bazinière, Delorme. À midi étape au Plessis, les prisonniers dînent à des tables séparées. Le soir, les prisonniers sont dans la tour de Moret, à l’orée de la forêt[25].
29 juillet : audience solennelle du légat, le cardinal Flavio Chigi, à Fontainebleau ; il présente les excuses publiques du pape pour l’affaire du [15].
3 août : première séance de l’éphémère Conseil royal du Commerce ; dans une circulaire du 23 août, inspirée par Colbert, le roi invite toutes les autorités et tous les particuliers à le seconder[36].
21 - 26 août : visites dramatiques, à Port-Royal, du nouvel archevêque de Paris, Mgr de Péréfixe. Douze religieuses sont transférées dans d’autres maisons. La communauté est privée de sacrements, placée sous la surveillance de six visitandines. L’obstination de la majorité des moniales constitue une grave défaite pour l’archevêque de Paris[40].
25 août : l’évêque d’Alet Nicolas Pavillon écrit une lettre dans laquelle il reproche au roi de combattre une hérésie imaginaire et de « mettre la main à l’encensoir » en décrétant des peines contre ceux qui refusent les décisions d’une assemblée dépourvue d’autorité doctrinale, autrement dit d’usurper ce qui est de la juridiction ecclésiastique[42].
30 août : Pussort et Voysin, deux des juges de Fouquet, sont obligés de s’expliquer sur les falsifications des documents constatées par la cour. Le 1er septembre : d’Ormesson rend ses conclusions : les procès-verbaux de l’Épargne sont des faux[44].
10 septembre : Bossuet est élu doyen du chapitre de Metz[46]. Fin septembre, il s’entretient avec les religieuses de Port-Royal à la Visitation du faubourg Saint-Jacques[47].
14 novembre : première comparution de Fouquet devant ses juges[49]. Il est conduit de la Bastille à l’Arsenal en chaise à porteur. Il est interrogé sur la sellette[50]. Les audiences s’enchainent jusqu’au 4 décembre. Lors de cette dernière séance d’interrogatoire, on aborde le crime de lèse-majesté, le plan de Saint-Mandé. Accusé de crime d’État, Fouquet définit le crime d’État et ce crime est celui commis par Séguier et son fils pendant la Fronde[51].
7 décembre : Louis Berryer, homme-lige de Colbert qui a falsifié de très nombreuses pièces du procès Fouquet, est atteint d’une folie passagère[55].
8 décembre : le duc de Mazarin va voir Louis XIV et lui dit que les malheurs qui accablent la famille (maladie de la reine, de sa fille, etc.) viennent de sa liaison avec mademoiselle de La Vallière. L’anecdote s’ébruite et Mazarin est tourné en ridicule[56].
9-12 décembre : D’Ormesson fait la récapitulation du procès Fouquet devant les juges. Le 13 décembre il prononce son réquisitoire. Il conclut au bannissement perpétuel et à la confiscation des biens. Le 15 et le 16, l’autre rapporteur du procès, Jacques Le Cornier de Sainte-Hélène demande la mort par décapitation. Le 17, Pussort, oncle de Colbert propose lui aussi la décapitation. Le 18, les conseillers Cuissotte de Gizaucourt, Ferriol, Noguès et Ayrault opinent à leur tour. Peu à peu, la tendance à une certaine indulgence se dessine. Séguier parle en dernier et demande la mort[55].
20 décembre : Fouquet est condamné au bannissement perpétuel par treize voix contre neuf. Le 22 décembre, la peine est signifiée à Fouquet et commuée par le roi en prison perpétuelle à Pignerol. Les membres de la famille de Fouquet sont exilés[59].
↑Pierre Clément, Histoire de la vie et de l'administration de Colbert, Guillaumin, (présentation en ligne).
↑Honoré Jean P. Fisquet, La France pontificale. Bordeaux, Paris, E. Repos, (présentation en ligne)
↑ a et bPierre Adolphe Chéruel, Journal d'Olivier Lefèvre d'Ormesson et extraits des mémoires d'André Lefevre d'Ormesson, vol. 2, Imprimerie impériale, (présentation en ligne).
↑Jacques Bénigne Bossuet, Œuvres oratoires de Bossuet : 1661-1665, Desclée, de Brouwer et cie (présentation en ligne)
↑Jean-Charles-Léonard Simonde Sismondi, Histoire des Français, Wouters frères, (présentation en ligne)
↑Pierre François Godard de Beauchamps, Recherches sur les théâtres de France, depuis l'année onze cens soixante-un, jusques à présent, Paris, Prault père, (présentation en ligne)
↑Charles Athanase Walckenaer, Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Marquise de Sévigné, vol. 2, Firmin Didot Frères, (présentation en ligne)
↑P. Anselme, Histoire Généalogique et Chronologique de la Maison Royale de France, vol. 2, Paris, Michel-Estienne David, (présentation en ligne)
↑Amable Floquet, Études sur la vie de Bossuet, jusqu'à son entrée en fonctions en qualité de précepteur du Dauphin : 1627 - 1670, Firmin Didot, (présentation en ligne).
↑d’Argenson : « On parla fort ce jour-là de travailler à procurer la suppression de la méchante comédie de Tartuffe. Chacun se chargea d'en parler à ses amis qui avoient quelque crédit à la Cour pour empêcher sa représentation, et en effet elle fut différée assez longtemps, mais enfin le mauvais esprit du monde triompha de tous les soins et de toute la résistance de la solide piété en faveur de l'auteur libertin de cette pièce, qui sans doute a été puni de toutes ses impiétés par une très malheureuse fin. Car en représentant Le Malade imaginaire, il mourut subitement sur le théâtre presque à la vue de tous les spectateurs, sans secours spirituels ni temporels. » […] « on résolut de faire exhorter une personne de capacité de ne rien écrire contre la comédie de Tartuffe, et l'on dit qu'il valoit mieux l'oublier que de l'attaquer de peur d'engager l'auteur à la défendre. »
↑Archives de la France monastique, vol. 35, Abbaye Saint-Martin, (présentation en ligne)
↑ ab et cCharles Gérin, Louis XIV et le Saint-Siège, vol. 1, V. Lecoffre, (présentation en ligne)
↑A. Cheruel, Mémoires de Mlle de Montpensier, vol. 4, Charpentier, (présentation en ligne)
↑François-René vicomte de Chateaubriand, Mélanges historiques et politiques, suivi de La vie de Rancé, Paris, Garnier, (présentation en ligne)
↑Pierre Le Nain, La vie de dom Armand-Jean Le Boutillier de Rancé, abbé & reformateur de l'abbaye de la Maison-Dieu-Notre-Dame de la Trappe, Chez Antoine Chippier, (présentation en ligne)
↑Jean Baptiste Pierre Jullien Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume, et des Maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la Maison de France, vol. 8, (présentation en ligne)
↑Théophile Lavallée, Histoire de l'empire ottoman, Garnier frères, (présentation en ligne)
↑Sébastien Vosgien, Gouverner le commerce au XVIIIe siècle : Conseil et Bureau du commerce, Institut de la gestion publique et du développement économique, , 555 p. (ISBN978-2-11-129426-4, présentation en ligne)
↑Charles Athanase Walckenaer, Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantel, dame de Bourbilly, marquise de Sévigné, vol. 5, Firmin Didot frères, fils et cie, (présentation en ligne)
↑Pierre-Jacques Brillon, Dictionnaire des arrêts, ou jurisprudence universelle des parlemens de France, et autres tribunaux, vol. 3, chez Guillaume Cavelier, (présentation en ligne)
↑Recueil des édits, déclarations, arrêts et règlemens. Tarif des droits d’entrée et de sortie des cinq grosses fermes, ordonnés être perçus par l’Édit de 1664, vol. 2, Rouen, Besongne, (présentation en ligne)
↑Claude-Bernard Petitot, Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France depuis l’avènement de Henri IV jusqu'à la paix de Paris conclue en 1763, vol. 48, Paris, Foucault, (présentation en ligne)
↑Laurent Jalabert, Catholiques et protestants sur la rive gauche du Rhin : droits, confessions et coexistence religieuse de 1648 à 1789, Bruxelles, Peter Lang, , 546 p. (ISBN978-90-5201-479-1, présentation en ligne)
↑Pierre Adolphe Chéruel, Mémoires sur la vie publique et privée de Fouquet, surintendant des finances d’après ses lettres et des pièces inédites conservées à la Bibliothèque impériale, vol. 2, Charpentier, (présentation en ligne)