14 janvier : accord entre la reine et le cardinal, d’une part, Gondi et la duchesse de Chevreuse, d’autre part[1]. La reine et Mazarin promettent le chapeau de cardinal à Gondi. Il s’agit de neutraliser ce dernier pendant qu’on prépare l’arrestation des princes[2].
18 janvier : Condé, son frère cadet, Conti et son beau-frère, le duc de Longueville sont arrêtés au Palais-Royal par Guitaut, capitaine des gardes de la reine, et emmenés à Vincennes[2]. Si Gaston d’Orléans s’en félicite : « Le beau coup de filet ! On vient de prendre un lion, un singe et un renard »., ce coup de force agite les amis des princes qui soulèvent la province (Normandie, Bourgogne, Guyenne). C’est le début de la Fronde des princes. La Rochefoucauld et Mme de Longueville auraient également été incarcérés s’ils n’avaient été avertis à temps. Ils gagnent tous deux la Normandie[3]. La Rochefoucauld, pour l’heure encore prince de Marcillac, se retire ensuite dans son gouvernement du Poitou ; il s’y prépare à la résistance. Il projette d'’aller ensuite soulever Bordeaux, en s’appuyant sur l’Ormée.
20 janvier : publication de la Lettre du roi datée du sur la détention des princes de Condé, de Conti et du duc de Longueville, le jour où elle est envoyée au Parlement[4].
23 janvier : Gaston d’Orléans donne un bal au Luxembourg. La Rivière, son homme de confiance, tenu éloigné de la conspiration contre les princes, quitte Gaston. Il a pris soudain conscience de sa disgrâce et ne reviendra plus[6]. Ce La Rivière est universellement décrié (Mazarin, Boileau, Cosnac, Saint-Simon), il est cinq ans plus tard évêque de Langres et le restera jusqu’à sa mort.
21 mars : le duc de Vendôme, nommé gouverneur de Bourgogne à la place de Condé, met le siège devant Bellegarde (Seurre) où les partisans des princes se sont retranchés[16]. Louis XIV visite l’assiégeant.
Avril
5 avril : la duchesse de Bouillon et sa fille, qui ont réussi à s’échapper une première fois, sont reprises et emprisonnées à la Bastille[12].
9 avril : capitulation de Bellegarde ou Seurre en Bourgogne ; l’armée royale entre dans la ville le 21 avril[16].
22 avril : Bussy signe son contrat de mariage avec Louise de Rouville ; les noces ont lieu début mai. C’est son second mariage[19].
27 avril : la princesse douairière de Condé, demande qu’en application de la déclaration du ses fils et son gendre emprisonnés soient jugés par le Parlement de Paris[16].
9 mai : déclaration du Roi contre la duchesse de Longueville, le duc de Bouillon, le maréchal de Turenne, le prince de Marcillac, leurs complices et adhérents, déclarés perturbateurs du repos, criminels de lèse-majesté au premier chef ; elle prononce la confiscation de tous leurs biens[20] Ces lettres sont vérifiées en Parlement le 16. Cela devrait leur valoir la peine capitale s’ils tombent dans les mains des troupes loyalistes.
à Bordeaux, une assemblée tumultueuse tenue à l’hôtel de ville proclame l’adhésion de la ville au parti des princes[25]. Le Parlement demeure silencieux. Début de l’Ormée.
Bussy écrit à Madame de Sévigné : « …je sers contre mon roi un prince qui ne m’aime pas. » Le prince dont il parle est Condé. Faute d’argent pour lever des troupes, il rejoint le duc de Nemours à Paris[19].
4 juillet : la Cour quitte Paris pour la Guyenne[9]. Une armée royale est dirigée sur Bordeaux. Gaston d’Orléans reste à Paris comme lieutenant-général du royaume[22]. En juillet et en août, Gondi profite du déplacement de la cour en Guyenne, où la ville de Bordeaux s’est révoltée, pour s’emparer de l’esprit de Gaston d’Orléans, afin d’utiliser celui-ci contre Mazarin. Toute l’année se passe en intrigues obscures et embrouillées. Surtout, le Coadjuteur travaille ferme à obtenir son chapeau de cardinal. Il multiplie les démarches dans ce sens, mais se heurte à la mauvaise volonté d’Anne d’Autriche et de Mazarin[28].
6 août : exécution à Bordeaux du baron de Canolle, officier royal prisonnier des Frondeurs[22].
8 août : La Rochefoucauld apprend que son château de Verteuil est en partie rasé par les troupes royales en représailles. Sa mère, sa femme et ses enfants sont un temps sans retraite[32].
17 août : liesses populaires à la nouvelle de la naissance d’un fils, Louis-Gaston, à Gaston d’Orléans, le duc de Valois qui meurt deux ans plus tard[22].
22 août : Gaston d’Orléans obtient du Parlement en mettant lui-même la main à la poche une levée de fonds pour l’effort de guerre[22].
26 août : Mazarin arrive au camp de Cenon et montre au jeune Louis XIV, du haut d’une colline, la ville de Bordeaux en état de siège[35].
12 septembre : Gaston d’Orléans reçoit un émissaire espagnol, don Gabriel de Tolède, et entreprend, dans le dos de Mazarin, des négociations en vue de la paix générale[15].
16-22 septembre : suspension d’arme et négociation des conditions de paix avec les Bordelais[38]. L’approche des vendanges met les Bordelais dans l’obligation de traiter[35].
28 septembre : la paix est signée entre les Bordelais et la cour à Bourg ; les Bordelais obtiennent le départ des troupes royales, la révocation du duc d’Épernon et une amnistie générale, mais pas la libération des princes[38].
4 octobre : entrevue officielle de La Rochefoucauld et du duc de Bouillon avec Mazarin, à Bourg, après l’amnistie. C’est à cette occasion que La Rochefoucauld se rend à la messe dans le carrosse de Mazarin, et répond au Cardinal : « Tout arrive en France. » Il salue le roi et met un genou en terre pour lui demander pardon[42].
6 octobre : La Rochefoucauld prend congé de la princesse de Condé et regagne les ruines de son château de Verteuil[42]. Il ne peut reprendre sa charge de gouverneur du Poitou, et ne touche aucune indemnité pour la démolition de Verteuil[32].
11 octobre : « La duchesse et les demoiselles de Bouillon-Turenne, ses sieur et fille, font grande réjouissance en la Bastille et leurs femmes y dansent le soir sur la terrasse »[43].
2 décembre : mercuriale du Parlement de Paris. Le conseiller Deslandes-Payen y présente une requête de la princesse de Condé pour faire libérer les princes[49].
16 décembre : la duchesse de Longueville écrit au duc de La Rochefoucauld. Elle est accablée par le sort dans sa retraite de Stenay : la princesse douairière meurt le 2 décembre en lui laissant peu de son héritage ; Turenne est battu à Rethel ; de la Moussaie, l’un de ses meilleurs soutiens, vient de mourir à Stenay ; Tracy, amoureux d’elle mais déçu, quitte Stenay. De plus, les troupes royales menacent d’encercler la citadelle[54].
20 décembre : au Parlement, le Coadjuteur réclame pour les princes, transférés au Havre, une prison plus salubre et attaque le cardinal Mazarin[55].
30 décembre : le parlement de Paris demande la libération des princes ou leur jugement[9]. Députation à la reine mère, à l’instigation de Gondi, pour demander la libération des princes frondeurs[49].
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