À dix ans il copiait les dessins que lui prêtait le collectionneur Bataille de Montval, lorsque son père décide de partir avec toute la famille en Amérique. Là confié à un capitaine au long cours il devient mousse pendant cinq ans, jusqu'à ce que sa mère, veuve, rentrée à Paris le retrouve[1].
Il multiplie les sujets antiques, puis se passionne pour la Révolution et peint pour le Salon de 1795 La Liberté ou la Mort : au centre, le Génie de la France aux ailes tricolores survole le globe terrestre exprimant l'universalité des idées de 1793 ; à sa gauche, la Mort ; à sa droite, la République avec les symboles de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
Sous le Premier Empire, Jean-Baptiste Regnault exécute de grands formats avec un formalisme hérité de l'antique. Le , il est nommé professeur de peinture à l'École des beaux-arts de Paris, poste qu'il occupait depuis le , mais sans appointements. Il succédait à Clément-Louis-Marie-Anne Belle et aura pour successeur Ingres en 1829[4].
Il expose au Salon jusqu'en 1809, puis abandonne sa carrière officielle et continue à peindre pour son plaisir des sujets tirés de la mythologie[1].
De 1816 à 1822 il est professeur de dessin à l'École polytechnique[5]. Il reçoit le titre de baron le .
En 1786, il a épousé Sophie Meyer[7], dont il a trois fils : le baron Antoine Louis Regnault[8], Jean François Regnault[9] et Charles Louis Regnault[10].
Son œuvre d'une grande variété est cependant marquée par les grands tableaux d'histoire commandés sous le Premier Empire : La Marche triomphale de Napoléon Ier vers le temple de l'Immortalité (Versailles) ou sous la Restauration : L'Heureux évènement (Fontainebleau). Il est considéré comme le rival de David dont il atténue le classicisme par un art plus assoupli et sensuel.
Tout au long de sa carrière, il s'adonne au portrait, de ses proches : Madame Régnault (Collection privée), de ses fils, autoportraits (Valenciennes) et portraits de personnages officiels : La Reine Hortense (Malmaison), Le Comte de Montalivet (Versailles).
À sa mort les œuvres de son atelier sont dispersées lors de la vente du 1er mars 1830[1],[14].
L'Origine de la Peinture, huile sur toile, château de Maisons-Laffitte
La Justice recevant sur le plateau de sa balance les lauriers qu'une femme lui tend, huile sur toile, 46 × 68 cm, Fondation Dosne-Thiers, Paris[2]
Dessins
Homme en Christ déposé, pierre noire et estompe, traces de craie blanche sur papier beige, H. 0,385 ; L. 0,536 m[24]. Paris, Beaux-Arts de Paris[25]. C'est dans l'exercice du dessin d'après le modèle vivant que Regnault enregistre ses premiers succès. Il accordait de l'importance à cet exercice et sa production était abondante. Cette feuille s'inscrit probablement dans des recherches préalables à la Descente de Croix que lui commanda d'Angiviller en 1788. Il ne s'agit pas d'un dessin préparatoire, la mise en scène de la figure et le degré de fini trahissent sa volonté de faire d'une étude académique un dessin autonome.
La surprise mêlée de joie, pastel sur papier beige, H. 0,370 ; L. 0,300 m[26]. Paris, Beaux-Arts de Paris[27]. Le thème de "la surprise mêlée de joie" fut proposé au concours de la tête d'expression à quatre reprises, Regnault fut le lauréat du second en 1776. Au lieu de drapper son modèle à l'Antique comme le fit David un an plus tôt, ici il donne à sa coiffure aussi peu d'apprêt qu'en prescrivait la mode contemporaine du retour à la nature.
Les Trois Grâces (1797-1798), Paris, musée du Louvre.
Portrait de Jean-Pierre Bachasson, Comte de Montalivet (1810), château de Versailles.
Le Jugement de Pâris (ca. 1812), Detroit Institute of Arts Museum.
Notes et références
↑ abc et dLaurence Le Cieux, « catalogue des œuvres », dans Anne-Claire Ducreux, Face à Face, Paris, Somogy Editions d’art, (ISBN2-85056-332-3), p. 138
↑ a et bMarianne Delafond, De Le Brun à Vuillard : Catalogue d’exposition, Institut de France, , 205 p., p. 80
↑L'Antiquité rêvée: innovations et résistances au XVIIIe siècle [exposition], Paris, Musée du Louvre, 2 décembre 2010-14 février 2011, Louvre éd. Gallimard, (ISBN978-2-07-013088-7), P.448
↑Frédéric Chappey, « Les Professeurs de l'École des Beaux-Arts (1794-1873) », in Romantisme, no 93, 1996, p. .95-101.
↑Né à Paris le , mort le , colonel au 38e de ligne, commandeur de la Légion d'honneur le (« Cote LH/2285/24 »).
↑Né à Paris le , mort le à Montereau (Seine et Marne), capitaine à la Légion de l'Aube, chevalier de la Légion d'honneur le puis officier du même ordre le (« Cote LH/2285/54 »).
↑Alias baron Charles Louis Regnault, né le à Paris, mort le à Paris, demeurant au 6 rue Richer à Paris. Employé au Trésor Royal, chevalier de la Légion d'honneur et de l'ordre de Saint-Sylvestre.
↑Jacques Macé, Le général Gourgaud, Nouveau monde éditions, Paris, 2006
↑Nathalie Lemoine-Bouchard, « Une élève d'Augustin refusée au Salon : Mme Lousier née Marie Sophie Coutouly », La Lettre de la miniature, , p. 2 (ISSN2114-8341, lire en ligne).
Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p.