Gustave Louis Jaulmes, né à Lausanne le et mort à Paris le , est un peintre français.
Artiste éclectique, il a réalisé des fresques monumentales, des tableaux, des affiches, des illustrations, des cartons pour tapis et tapisseries et des décors d'objets d'art (émaux, décors d'assiettes, mobilier…). Il a été membre de l'Académie des beaux-arts de 1944 à sa mort en 1959. Il est représentatif de la tendance néo-classique au sein du mouvement Art déco.
Biographie
Né à Lausanne le 14 avril 1973[1] où son père Sully Jaulmes était pasteur, Gustave Louis Jaulmes est issu d'une famille protestante originaire du village de Congénies (Gard). C'est à Congénies que Sully Jaulmes fait la connaissance de Marie Cook, fille du missionnaire méthodiste britannique Charles Cook[2]. Gustave Louis Jaulmes est leur dixième enfant.
En 1902, il abandonne l'architecture et, après quelques mois passés dans l'atelier de Jean-Paul Laurens à l'Académie Julian, il décide de devenir peintre décorateur. Il se tourne vers la peinture, tout en conservant de sa formation initiale le goût des édifices. Il entend appliquer son art à la décoration des monuments ou des habitations, et reste en contact avec un important cercle d'architectes, notamment à la villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer de 1903 à 1907. En 1903, il épouse Mary Suter et ils ont une fille, Simone.
La naissance en Suisse de Gustave Louis Jaulmes lui fait parfois attribuer la nationalité suisse ou le rattacher à une école artistique suisse. Il est français, comme l'atteste le fait qu'il a fait la guerre de 1914-1918, rappelé sous les drapeaux en 1914, dans la territoriale. Il commence au front en Champagne dès , mais il finit la guerre au service de la propagande du ministère des Beaux-arts[3]. Sa formation est entièrement française.
Au-delà des fresques monumentales, il produit une grande diversité d'œuvres : panneaux décoratifs, rideaux de scènes pour théâtres, paravents, décors d'assiettes (avec la Manufacture de Sèvres), tissus imprimés, illustrations de livres, affiches, dessins pour tapis et tapisseries (avec les Gobelins), mobilier. Il exécute aussi des peintures de chevalet (natures mortes, paysages ou scènes d'intérieur intimistes) qu'il présente régulièrement au Salon de la Société nationale des beaux-arts et au Salon des indépendants. Il connaît la consécration avec son élection à l'Académie des beaux-arts en 1944, où il occupe le fauteuil du baron Gérard.
Beaulieu-sur-Mer, villa Kérylos (1903-1907) : au premier plan de ses réalisations, le décor de la villa Kérylos se voulait être une reconstitution de villa grecque antique idéale édifiée en bord de mer. Édifiée par l'architecte niçois Emmanuel Pontremoli pour l'historien et archéologue Théodore Reinach, qui la lègue à l'Institut de France, elle contient de nombreuses œuvres inspirées de la mythologie et a représenté plus de quatre ans de travail, en collaboration avec Adrien Karbowsky, élève de Puvis de Chavannes.
Dinard, 1927-1929[6]. La Vicomté-en-Dinard, réalisation de la décoration "a fresco" du casino détruit par les faits de la seconde guerre mondiale, et de l'hôtel Beauvallon vendu après guerre à la découpe en appartements[7]
Genève, Centre William Rappard (ancien bâtiment du Bureau international du travail) : peintures de la salle des Pas-Perdus, 1940 ; de ces 4 peintures, une n'est plus visible ; les autres ont été recouvertes de toile entre 1960 et 2007 mais sont désormais rendues à la vue du public[11] ;
Paris, hôtel Bristol, rue du Faubourg-Saint-Honoré : panneaux décoratifs de la salle à manger, pièce conçue à l'origine comme un théâtre privé décoré de boiseries régence et de panneaux peints[12] ;
↑« La Vaunage au XIXe siècle », dans Jean-Marc Roger, Le destin d'Elisabeth Jaulmes-Fourmaud, Éditions Lacour, p. 463
↑Dr Jean Morin, Gédéon Jaulmes, Th. Jaulmes, Mémorial en l'honneur des membres de la famille Jaulmes ayant participé à la Grande Guerre 1914-1918, Paris, 1925
↑Service de l'inventaire du patrimoine culturel : La Société anonyme " Vicomté-en-Dinard, fut créée par les architectes Charles Miltgen , et Victor Lesage ainsi que Gustave Louis Jaulmes peintre architecte décorateur et divers entrepreneurs et propriétaires. Les statuts furent enregistrés à Paris pour une durée de 10 ans dont l'administrateur était Lesage. L'entreprise arrêta ses travaux à la suite de la crise de 1929
↑Service de l'inventaire du patrimoine. Ref: IA35000361 par Veronique Orain. Les 26/11/1998 et 29/05/2020
↑"L’aménagement de la salle de spectacle revient aux frères Niermans et la décoration du grand foyer à Suë et Jaulmes." in Cité de l’architecture et du patrimoine, exposition "1925, quand l’art déco séduit le monde" (16 octobre 2013 – 17 février 2014) – Dossier de Presse, p.41 [1].
Gustave Louis Jaulmes avait été au préalable lauréat, avec Louis Süe, d'un projet d'aménagement de la salle des fêtes de l'ancien palais du Trocadéro (non réalisé), ce dans le sillage de l'équipe d'architecte Carlu-Boileau-Azéma qui avait été d'abord retenue pour la rénovation du Palais du Trocadéro, non réalisée, puis pour la construction du Palais de Chaillot à sa place.[réf. nécessaire]
↑Cité dans un article du Temps de Genève, du 28/11/1998 (« En hiver, on dîne dans une salle ovale qui fut autrefois un théâtre privé, avec ses boiseries régence et ses panneaux peints par Gustave-Louis Jaulmes. », letemps.ch), accès le 27/04/2014, citant l'ouvrage de Jean-Michel Maire, La vie dans les palaces parisiens, Éditions Source La Sirène, novembre 1995, 112 pages, (ISBN2840452065)
Généalogie de la famille Jaulmes de Congénies (sources primaires privées), répercutées dans : "La Vaunage au XIXe siècle", Éd. Lacour, p. 463, in Le destin d'Elisabeth Jaulmes-Fourmaud, par Jean-Marc Roger (p. 457-475)