Réputé pour ses sujets orientalistes, il est aussi l'un des portraitistes favoris de la haute société française et britannique de la fin du XIXe siècle.
Biographie
François Jean Baptiste Benjamin Constant naît au 22, rue Lemercier à Batignolles-Monceau (aujourd’hui un quartier de Paris 17e) le et est baptisé le dans l'église Sainte-Marie des Batignolles. Il est le fils de Joseph Jean-Baptiste Constant (né en 1810), géographe de l'administration des postes, et de Catherine Pichot-Duclos (1821-1855)[1].
À la mort de sa mère en 1855, il a 10 ans. Son père est employé par l'administration générale des postes à Toulouse. Benjamin-Constant est recueilli par ses tantes localement.
Il épouse Delphine Badier, institutrice, le à Paris[3].
De 1871 à 1873, il visite l'Espagne, Madrid, Tolède, Cordoue et Grenade, rencontre le peintre Marià Fortuny. Il traverse le détroit de Gibraltar et retourne au Maroc où il s'installe à Tanger pendant dix-huit mois. Il visite l'intérieur du pays avec un ami de son père, Charles Tissot. Il rencontre le sultan et sa suite, le caïd Tahami. Il achète des objets précieux dont il s'est servi dans ses peintures orientalistes. Il rentre en France en 1873. Son épouse meurt le à Narbonne. Il s'installe à Paris, dans un atelier de Montmartre, au no 31 rue Gabrielle, qu'il partage avec le peintre toulousain Edmond Yarz (1845-1920).
Jusqu'en 1889, il expose au Salon de Paris des toiles d'inspiration orientaliste qui remportent un vif succès.
De plus en plus connu, il épouse en secondes noces le à Paris, Catherine-Jeanne Arago (1851-1909)[4], fille d'Emmanuel Arago dont il a ensuite deux fils : Emmanuel Benjamin Constant (Paris, 1877 - Cannes, 1900) et André Benjamin Constant dit André Baine (Paris, 1878 - Alger, 1930).
Il fait un nouveau séjour à Tanger en 1883.
Il se tourne ensuite vers le portrait et la décoration, souvent monumentale. Dans ce dernier domaine, on lui doit notamment le mur de la salle des Illustres du Capitole de Toulouse, les plafonds de l'hôtel de ville de Paris et du théâtre national de l'Opéra-Comique, ainsi que plusieurs peintures murales de salle du Conseil académique de la Sorbonne à Paris.
En 1888, il voyage aux États-Unis et à Montréal. Il passe la soirée du réveillon chez le sénateur montréalais George Alexander Drummond qui lui avait acheté Le Lendemain d'une victoire à l'Alhambra, en 1882, et Hérodiade l'année suivante.
Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1893 et est président d'honneur de l'exposition inaugurale de la Société des peintres orientalistes avec Jean-Léon Gérôme. En 1896, il obtient la médaille d'or au Salon de Paris pour son œuvre Portrait de mon fils André. Il est fréquemment sollicité pour des portraits et peint notamment ceux de la reine Victoria et du pape Léon XIII.
↑Archives de Toulouse, vue 267/379, 12 octobre 1855, acte de décès n°2137 : Catherine Pichot-Duclos, décédée à 33 ans, épouse de Joseph Constant, employé des postes.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Nathalie Bondil, « Ombres et lumières de l'orientalisme », Revue M du Musée des beaux-arts de Montréal, , p. 7 (ISSN1715-4820).
Nathalie Bondil (dir.), Benjamin-Constant. Merveilles et mirages de l'orientalisme : Musée des Augustins de Toulouse du 4 octobre 2014 au 4 janvier 2015, Musée des beaux-arts de Montréal du 31 janvier 2015 au 31 mai 2015, Paris/Montréal/Toulouse, Hazan, , 440 p. (ISBN978-2-7541-0779-2).
Promenade de peintre aux salons de 1898, 1898.
Muriel Adrien, « Benjamin-Constant. Un orientaliste français anglophile », Miranda, no 11, 2015 (lire en ligne).
Stéphanie Prenant, « Benjamin-Constant (1845-1902) : peintre et figure d’autorité en matière d’art », sur le site HiCSA-Université Paris 1 ([PDF] en ligne).
(en) E. S. Cameron, « The art of Benjamin-Constant », in Brush and pencil, volume 10, 1902, p. 236-246 (lire en ligne).