Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Razès, un pays historiquement très étendu, qui ne se résume aujourd'hui qu'aux collines de la Malepère et au bas Razès au centre et au sud, limité par le pays de Sault. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Aude, le ruisseau de Fa, le ruisseau de Couleurs, le ruisseau de Granès et par deux autres cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (les « hautes Corbières » et le « pays de Sault ») et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Espéraza est une commune rurale qui compte 1 695 habitants en 2022. Elle appartient à l'unité urbaine d'Espéraza. Ses habitants sont appelés les Espérazanais ou Espérazanaises.
L'Aude, d'une longueur totale de 223,59 km, prend sa source dans la commune des Angles et s'écoule du sud vers le nord. Elle traverse la commune et se jette dans le golfe du Lion à Fleury, après avoir traversé 73 communes[6].
Le ruisseau de Fa, d'une longueur totale de 14,2 km, prend sa source dans la commune de Saint-Jean-de-Paracol et s'écoule d'ouest en est. Il traverse la commune et se jette dans l'Aude sur le territoire communal, après avoir traversé 4 communes[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 845 mm, avec 9,7 jours de précipitations en janvier et 5,2 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Granès à 5 km à vol d'oiseau[10], est de 13,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 724,6 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].
le « pays de Sault », d'une superficie de 71 499 ha, présentant une grande diversité d'habitats pour les oiseaux. On y rencontre donc aussi bien les diverses espèces de rapaces rupestres, en particulier les vautours dont les populations sont en augmentation, que les passereaux des milieux ouverts (bruant ortolan, alouette lulu) et des espèces forestières comme le pic noir[16] ;
les « hautes Corbières », d'une superficie de 28 398 ha, accueillant une avifaune riche et diversifiée : rapaces tels que les Busards, l'Aigle Royal, le Circaète Jean-le-Blanc, qui trouvent sur place des conditions favorables à la nidification et à leur alimentation du fait de l'importance des milieux ouverts[17].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 1[Note 2] est recensée sur la commune[18] :
les « pelouses du plateau de Rennes-le-Château » (738 ha), couvrant 3 communes du département[19] et deux ZNIEFF de type 2[Note 3],[18] :
les « Corbières occidentales » (59 005 ha), couvrant 66 communes du département[20] ;
le « plateau de Puivert » (8 514 ha), couvrant 11 communes du département[21].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Espéraza.
Carte de la ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Espéraza est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[22].
Elle appartient à l'unité urbaine d'Espéraza, une agglomération intra-départementale dont elle est ville-centre[23],[I 1]. La commune est en outre hors attraction des villes[24],[25].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (49,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (34,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (42,7 %), zones agricoles hétérogènes (37,3 %), zones urbanisées (13 %), forêts (7,1 %)[26]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le ruisseau de Fa et l'Aude. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1987, 1988, 1992, 1996, 2009, 2018, 2019 et 2020[29],[27].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 138 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 1138 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[30],[Carte 3].
Risques technologiques
La commune est exposée au risque industriel du fait de la présence sur son territoire d'une entreprise soumise à la directive européenne SEVESO[31].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une route à fort trafic. Un accident se produisant sur une telle infrastructure est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[32].
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Histoire
En janvier 959, l'église Saint-Jean d'Espéraza appartient au monastère de Camon. L'autre église dédiée à Notre-Dame est donnée par le comte Roger le Vieux de Carcassonne et Razès à l'archevêque de Narbonne en 1007.
En 1154, les chevaliers Raimon de Niort et Guilhem d'Alaigne possèdent la seigneurie d'Espéraza. Il semble que le lieu appartienne à la même famille au moins depuis l'an 1000 jusqu'à la fin du XIIIe siècle.
Il existait un château au lieu de Caderonne au XIIe siècle, propriété d'une autre famille de chevaliers[35]. En 1108, Hugues de Caderonne part en pèlerinage au Saint-Sépulcre de Jérusalem.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[39]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[40].
En 2022, la commune comptait 1 695 habitants[Note 5], en évolution de −12,36 % par rapport à 2016 (Aude : +2,65 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Espéraza dispose sur son territoire d'une école maternelle (45 élèves en 2016)[43] et d'une école élémentaire (108 élèves en 2016)[44].
Manifestations culturelles et festivités
Accueil chaque début septembre du festival "Polyphonie en Haute vallée de l'Aude" organisé par l'association "les amis du Gesppe".
La course du boeuf. Faire courir le bœuf (faïre courrer lé biou) à travers le village, avant de l’abattre est une très vieille tradition espérazanaise. Bien entendu il s’agit le plus souvent d’une vache. Elle est précédée par un morceau de cuir roulé (pays de tanneries) : lé quer, tiré par les plus courageux, attaché à une corde. La foule excite l’animal par derrière. Une délibération du conseil municipal du 1.2.1909 p. 44d, nous dit que Bruneau Jules, ouvrier chapelier, réclame des dommages pour un accident à lui survenu à Espéraza le 21.5.1908 au lieu-dit Le Pont-Neuf. Il a été renversé par la foule qui faisait « courir le bœuf » ; fracture de la rotule. En dépit de l’interdiction, par arrêté municipal, de la course du bœuf depuis 1892 les courses continuent. Elles ont probablement cessé avant la 2° guerre mondiale, précision à trouver.
À l'époque le 25 Juillet, jour de la Saint-Jacques, patron des chapeliers, avait lieu la grande fête de la chapellerie.
Une autre tradition est chère aux Espérazanais, c'est la tradition des Ermites dont les premières traces remontent à 1930. L'après-midi des Cendres, en février, était un jour chômé dans les usines, et après souper, les ouvriers participaient au Carnaval. Le lendemain était le jour des Ermites. Cette fête marquait la fin du Carnaval. Les Ermites, vêtus d'une chemise de nuit blanche et d'un chapeau melon noir, un oeil dessiné avec du noir de fumée, passaient accompagnés de musiciens dans les ateliers sous les maisons et chantaient de vieux airs tout en chinant les filles et les patrons; ils récoltaient aussi de l'argent et des bouteilles dans leur panier.L'après-midi, le vin chaud est servi sur la place du village pour remercier les habitants d'avoir donné l'obole. La journée se finit par Carnaval.
Santé
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La commune possède une maison de retraite et un centre alzheimer ainsi qu'une maison de santé, située Rue Pasteur.
Ce critérium fut créé en 1935. Sa dernière édition date de 1967. Il fut remporté cette année-là par le belge Joseph Soeters. De grands noms du cyclisme participèrent à ce grand prix : l'italien Pierre Brambilla, vainqueur en 1943 ; le belge Lucien Vlaemynck, deuxième en 1945 ; Robert Chapatte, vainqueur en 1952 ; Louison Bobet, vainqueur en 1954.
Équipe de l'AS ESPERAZA (dite ASE) crée en 2019 commençant en Division 4 du district de l'Aude et finissant premier de son championnat dès la première année ce qui lui permet de débuter en D3 dès 2020.
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 922 personnes, parmi lesquelles on compte 65,6 % d'actifs (51,1 % ayant un emploi et 14,5 % de chômeurs) et 34,4 % d'inactifs[Note 7],[I 4]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 7]. Elle compte 563 emplois en 2018, contre 510 en 2013 et 569 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 490, soit un indicateur de concentration d'emploi de 114,9 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 38,7 %[I 8].
Sur ces 490 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 226 travaillent dans la commune, soit 46 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 77 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 2,6 % les transports en commun, 15 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 5,5 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
Activités hors agriculture
Secteurs d'activités
182 établissements[Note 8] sont implantés à Espéraza au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 9],[I 11].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
182
100 %
(100 %)
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
19
10,4 %
(8,8 %)
Construction
21
11,5 %
(14 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
50
27,5 %
(32,3 %)
Information et communication
5
2,7 %
(1,6 %)
Activités financières et d'assurance
3
1,6 %
(2,7 %)
Activités immobilières
9
4,9 %
(5,2 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
24
13,2 %
(13,3 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
36
19,8 %
(13,2 %)
Autres activités de services
15
8,2 %
(8,8 %)
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 27,5 % du nombre total d'établissements de la commune (50 sur les 182 entreprises implantées à Espéraza), contre 32,3 % au niveau départemental[I 12].
Entreprises
Les cinq entreprises ayant leur siège social sur le territoire communal qui génèrent le plus de chiffre d'affaires en 2020 sont[45] :
Golgemma, commerce de gros (commerce interentreprises) de produits chimiques (11 496 k€)
SA Espe, supermarché (8 177 k€)
Sefa, fabrication de machines pour les industries textiles (3 679 k€)
Martinez Freres, travaux de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment (424 k€)
Église Saint-Michel d'Espéraza. L'Église (à l'exception des parties classées) a été inscrite au titre des monuments historiques en 1956[49]. Le mur recouvert de peintures murales qui se trouve dans la sacristie a été classé au titre des monuments historiques en 1956[49]. Église de style roman construite au XIIIe siècle au bord de l'Aude. Entièrement détruite en 1575 lors des combats qui opposent la population aux protestants qui se sont retranchés dans le village. Elle est reconstruite dans la première moitié du XVIIe siècle. Les travaux se termineront en 1664. Au XIXe siècle le mur de protection, côté rivière, est construit et l'entrée au pied de la tour est murée du côté de la place Rouget-de-l'Isle. L'église a été complètement rénovée entre 1995 et 2007 sous la municipalité Lafitte. En 2003, une statue de saint Jean-Baptiste, sans doute du XVIIIe siècle, a été découverte sous les pavages du chœur.
Auguste Ferrié (1868-1932) : général inventeur des transmissions militaires modernes, originaire de Limoux par son père. il vint souvent passer ses vacances enfant à Espéraza chez une de ses tantes et l'une des rues du village porte son nom ;
Élie Sermet (1901-1944) : né à Espéraza, ouvrier chapelier, syndicaliste, résistant, déporté et décédé au camp Dachau[50];
Alexandre Iché (1909-1980) : joueur de rugby, champion de France avec Narbonne en 1936 et vice-champion en 1933 avec ce même club, né à Espéraza ;
Pierre-Marie Rougé (1910-1977) : ecclésiastique et évêque de Nîmes, né à Espéraza ;
Pierre François Fau dit Farvèze (1912-1999) : peintre, styliste et décorateur, né à Espéraza ;
Joseph Guiraud (1929-2020), joueur international et entraineur de rugby à XIII, né à Espéraza.
Jean Clottes (1933-) : préhistorien, né à Espéraza ;
Jean-Pierre Boccardo (1942-2019) : athlète spécialiste du 400 mètres, né à Espéraza.
Jean Le Loeuff (1965-) : paléonthologue, directeur du Musée des Dinosaures (Dinosauria)
Héraldique
Blason
D'argent au chevron de gueules accompagné de trois tourteaux d'azur.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Notes et références
Notes et cartes
Notes
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[14].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[33].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[48].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )