Marie-Adélaïde de SavoieMarie-Adélaïde de Savoie
Portrait de Marie-Adélaïde de Savoie, duchesse de Bourgogne, par Pierre Gobert, vers 1704. Titres –
–
Marie-Adélaïde de Savoie, née au palais royal de Turin le et morte au château de Versailles le , est une princesse de la maison de Savoie. Elle est duchesse de Bourgogne par son mariage avec Louis de France, puis dauphine de France. Elle est la mère du duc d'Anjou, futur roi de France, qui succédera à Louis XIV sous le nom de Louis XV. BiographieFamilleMarie-Adélaïde est l'aînée des huit enfants issus de l'union de Victor-Amédée II, duc de Savoie, et d'Anne-Marie d'Orléans, fille de Monsieur, frère du roi Louis XIV. Son père est le fils de Charles-Emmanuel II, duc de Savoie, et de sa seconde épouse, Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie. Il est le fils unique et seul héritier de son père et commence son règne sous la régence de sa mère. Pour ce qui est de sa mère, elle est issue du premier mariage de Monsieur avec Henriette d'Angleterre. La princesse est la sœur de Marie-Louise-Gabrielle de Savoie, future reine d'Espagne. Elle est également la sœur de Marie-Anne de Savoie, de deux jeunes frères mort-nés en 1691 et en 1697, de Victor-Amédée de Savoie, mort avant son père, de Charles-Emmanuel III, roi de Sardaigne, duc de Savoie et prince de Piémont, et d'Emmanuel-Philibert de Savoie, mort en 1705. EnfanceMarie-Adélaïde naît et grandit au sein d'une famille très francophile. En effet, sa mère, sa grand-mère et son arrière-grand-mère sont françaises. La princesse est plutôt proche de sa grand-mère paternelle, la duchesse douairière de Savoie, née Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie. En vertu du traité qui met fin à la guerre de la Ligue d'Augsbourg, Marie-Adélaïde épouse, le , Louis de France, duc de Bourgogne, qui devient dauphin de France après le décès de son père. À la cour de FranceLeur mariage, qui donne lieu à des festivités fastueuses, est une éclaircie dans l'ambiance austère de la cour. La petite duchesse fait rapidement la conquête du grand-père de son époux, Louis XIV, subjugué par sa bonne humeur et ses manières gracieuses, ainsi que de l'épouse secrète de celui-ci, madame de Maintenon. Elle appelle d'ailleurs familièrement cette dernière « ma tante » et obtient même une place dans la Maison royale de Saint-Louis (à Saint-Cyr), dont elle suit les cours avec attention, et ce malgré son attitude d'assez mauvaise élève. Elle séduit aussi son époux, qui est réputé très pieux. Elle est solidaire en tout de ce dernier. Elle respecte également son beau-père, le Grand Dauphin, malgré la relation distante qu'il noue avec son fils aîné, le duc de Bourgogne. Elle est donc le trait d'union de toute la famille de 1697 à 1712. Ses maternités, malgré des fausses couches, raffermissent sa position à la cour, et chacun voit en elle une future reine. Le duc de Saint-Simon, dans ses Mémoires, dépeint la duchesse comme une femme habile à la cour et pleine d'esprit et d'énergie[1]. La duchesse écoute son mari et le soutient contre leurs adversaires de la « clique de Meudon », qui s'oppose alors au cercle du duc de Bourgogne (le Grand Dauphin et deux de ses demi-sœurs, Mademoiselle de Nantes et Mademoiselle de Blois, toutes deux filles légitimées de Louis XIV). En 1708, elle vole ainsi au secours de son époux, calomnié pour son peu de courage militaire. Étant la future dauphine de France, et étant donné que la reine Marie-Thérèse d'Autriche est décédée, la duchesse détient presque, au long de sa vie à la cour, un statut de souveraine. Elle occupe l'ancien appartement de la reine et, en tant que première dame de la cour, se voit accorder par l'étiquette de nombreux avantages qu'une simple dauphine n'aurait pas eus. Aussi, en 1699, ne peut-elle que souscrire à l'invitation de madame de Maintenon d'être la marraine du petit Louis-François-Armand, futur duc de Richelieu. Elle le familiarise avec la cour[2]. En 1700, le duc d'Anjou, son beau-frère, devient roi d'Espagne sous le nom de Philippe V. Il épouse alors Marie-Louise-Gabrielle, la sœur de Marie-Adélaïde. DescendanceDu mariage de Marie-Adélaïde de Savoie et de Louis de France naissent trois enfants :
L'année suivant cette dernière naissance, le Grand Dauphin décède, faisant de son fils aîné, duc de Bourgogne, jusqu'alors surnommé le « Petit Dauphin » pour le différencier de son père, le seul dauphin de France. Marie-Adélaïde accède donc au rang de dauphine, en sa qualité d'épouse de l'héritier du trône de France, à l'âge de 25 ans. Les époux ne vont pas profiter longtemps de cette élévation. DécèsEn 1712, la famille royale doit faire face à une épidémie de rougeole qui n'épargne pas les occupants du château de Versailles. Atteinte du mal, la dauphine y succombe le , à l'âge de 26 ans. Son mari la suit dans la tombe six jours plus tard. L'aîné de leurs deux fils, également atteint, meurt moins d'un mois après eux. Le cœur de la dauphine est porté à la chapelle Sainte-Anne de l'église du Val-de-Grâce (alors nommée la « chapelle des cœurs »), renfermant les cœurs embaumés de quarante-cinq rois et reines de France. En 1793, la chapelle est profanée et l'architecte Louis François Petit-Radel s'empare de l'urne en vermeil contenant le cœur de Marie-Adélaïde. Il vend le reliquaire — ou l'échange contre des tableaux — à des peintres recherchant la substance issue de l'embaumement, le brun momie, alors cher et rare, qui est réputé, une fois mêlée à de l'huile, donner un glacis incomparable aux tableaux[3]. Le cœur de la défunte a donc probablement été employé sur une toile peinte. Héraldique
AscendanceAscendance de Marie-Adélaïde de Savoie
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
|