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Speakerine (speaker au masculin et plus rarement speakerin) construit sur le verbe anglais to speak (parler) désigne une personne dont la tâche est de présenter les programmes de télévision aux téléspectateurs par sa présence directe à l'image. Les speakerines ont été des figures emblématiques des débuts de la télé mais sont désormais presque systématiquement remplacées par des voix hors champ.
En France, elles ont disparu définitivement en 1992 sur TF1 () et en 1993 sur France 2[1] et France 3[2], tandis que de nouvelles chaînes télévisées apparaissent directement sans speakerines, sinon avec leurs simples « voix off ».
En Belgique les speakerines ont également disparu de l'antenne à l'exception de RTL-TVI qui en compte encore deux constituant ainsi la dernière utilisation de speakerines dans les pays d'Europe, avant de disparaître totalement en 2024.
En Suisse sur la chaîne nationale francophone RTS les speakerines ont été maintenues jusqu'en septembre 2012 avec comme dernières représentantes Fatima Montandon, Patricia Mollet-Mercier, Kim Grootscholten, Nev'eda Tegin et Christophe Nançoz.
Dans les pays anglo-saxons plusieurs des principales chaînes britanniques par exemple continuent d'employer des speakerines qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes. Mais elles n'y sont pas appelées speaker(ine)s sinon continuity announcers. Elles peuvent être juste audibles sans être visibles à l'écran et sont généralement diffusées pendant les « bumpers » ou éventuellement dès les génériques de fins de programmes.
En France
Historique
Les historiens de la télévision considèrent que les premières speakerines apparaissent dans les années 1930 lors d'expériences et de démonstrations de la télévision française. La secrétaire du président de la Compagnie des compteursSuzanne Bridoux fait des essais devant une caméra le dans le grand amphithéâtre de l'École supérieure d'électricité à Malakoff. La compagne du ministre des PTTGeorges MandelBéatrice Bretty (Béatrix Anne-Marie Bolchesi) raconte « à l'antenne » le une tournée de la Comédie-Française à laquelle elle a participé en Italie comme membre dudit « Français »[3]. Suzy Wincker (Suzanne Pauline van Kerckhoven) lance la première émission de télévision en « haute définition » (à 180 lignes) présentée depuis le ministère des Postes et Télégraphesrue de Grenelle à Paris le et diffusée dans un rayon de 100 kilomètres depuis la tour Eiffel qui sert d’antenne émettrice avec une puissance de 10 kW[4].
Un concours diffusé le en direct dans la « petite lucarne » de la RTF fait de Jacqueline Joubert (Jacqueline Pierre) la première speakerine officielle et d'Arlette Accart sa « dauphine »[5]. Mais la première « grande vedette » speakerine devient bientôt Catherine Langeais (Marie-Louise Terrasse), suivie plus tard des « téléspeakerines » Jacqueline Caurat, Jacqueline Huet ou Anne-Marie Peysson qui va coprésenter aussi Le Palmarès des chansons avec Guy Lux.
Les premières speakerines sont systématiquement assises sur une chaise lorsqu'elles interviennent à la télévision (« speakerines en bustes » autrement surnommées « femmes-troncs »). Outre l'annonce des programmes, les speakerines doivent aussi présenter les excuses de leur chaîne de télévision lorsqu'il se produit un problème technique qui empêche la (bonne) diffusion du programme prévu ou « fermer l'antenne » de ladite chaîne en soirée ou nuit en présentant le programme du lendemain et, dans certains pays, en relisant les dernières actualités de la journée en ces époques passées où les programmes s'interrompent systématiquement ou fréquemment la nuit, souvent remplacés par une mire silencieuse voire à fond sonore musical comme lors de pannes ou grèves. Elles sont de permanence dans les locaux de la chaîne (ou de l'office), et plus particulièrement dans une pièce où elles passent le temps (elles y mangent, lisent ou même tricotent). Elles interviennent au pied levé pour « prendre l'antenne » de manière policée à la demande de la chaîne, après un message du type : « Dans quelques instants, la suite de nos programmes »[6].
Il s'agit presque exclusivement de personnes de sexe féminin. La chaîne française de télévision à codage et péage Canal+ accentue d'ailleurs leur côté sexy voire pin-up[7], dans la foulée par exemple des coco-girls en petites tenues et autres playmates strip-teaseuses plus ou moins dénudées des émissions de Collaro & co sur TF1, avec des Miss Météo comédiennes aux physiques plus ou moins avantageux et de plus en plus souvent billettistes voire « humoristes ».
Mais plus anciennement, la chaîne publique française Antenne 2 a utilisé les services de trois speakers masculins (appelés parfois aussi « speakerins ») qui se sont mués progressivement en présentateurs animateurs « d'antenne »[8] : successivement Patrick Simpson-Jones, Lionel Cassan et Olivier Minne, engagés respectivement en 1981, 1982 et 1990. La chaîne M6 teste aussi vers mars 1987 des présentateurs de programmes femmes et hommes comme Charlotte Sciandra[9] ou Jean-Marc Laurentci-après qui anime(nt) par ailleurs deux jeux successifs sur la nouvelle chaîne.
Suzy Wincker (Suzanne Pauline van Kerckhoven) : au tout début de la télévision, pendant la période expérimentale des années 1930. Elle est considérée comme étant la première speakerine de la télévision française
Catherine Argence / Mme Catherine Lévy (née Bomsztain le ) - station Toulouse-Pyrénées, à partir de 1973 (homonyme de la femme politique Catherine Trautmann, dont Argence est quant à elle le nom de naissance).
Les speakerines ont donc disparu de l'antenne, de TF1 privatisée en 1987 mais aussi d'autres chaînes infra / supra, en 1992. Des comédiens en voix off leur succèdent, telles que, pour celles de la Une, présentement :
Jean-Luc Reichmann (1989-fin 1994, après de l'animation de radio sur de la bande FM toulousaine puis francilienne dès 1981... et avant sa première apparition à la télévision, d'abord régionale, dans les Actualités du 12-30 de France 3 Île-de-France, le , et sa première apparition sur une chaîne nationale / parisienne dans l'émission Ligne de mire, encore sur France 3, le )
Julie Bataille (1984-1993), Smicky (alias Eric Calixte) (1992-1995),
La dernière intervention sur France 2 a lieu en mars 1993[1].
Les comédiens voix suivants succèdent en tant que speakers / présentateurs des bandes annonces :
Nicolas Rey
Bianca Holst
Danièle Douet
Sylvie Bariol
Emmanuelle Pailly
Catherine Nullans
Botum Dupuis
Frédérique Courtadon
Nikie Lescot
Marc Chapiteau
Pierre Alain de Garrigues
Alain Dorval
Pierre Hatet
Carine Bokobza
Arlène Tempier faisant le lien entre les émissions ou rubriques propres à chacune des différentes religions représentées dans Les Chemins de la foi chaque dimanche matin (2003-2019),
après Martine Chardon ou Virginia Crespeau voire Agnès Vahramian jadis, sur Antenne 2 puis France 2, plus comme animatrices de « pieux débats » (sociétaux voire sociologiques sinon directement théologiques, souvent œcuméniques chrétiens voire orientaux, protestants ou/et catholiques) quant à elles trois.
Davantage connue pour ses pin'up vintage d'éphémérides interludes ou ses plus prolixes miss météo très en verves référencées supra/infra, mais notons-y tout de même :
La version italienne de la chaîne privée de Silvio Berlusconi, « Canale Cinque », est plutôt « réputée » en tout cas pour ses hôtesses plus ou moins déshabillées voire potiches et à paillettes (ayant pu inspirer les coco-girls voire play mates de Collaro sur TF1), à la différence des speakerines italiennes de la "RAI" listées plus loin.
Bertrand Chameroy « réhabilite » et incarne quelque temps vers 2020 à son tour, non sans nostalgie ni ironie ou humour : Le Speakerin (sic) d'une rubrique humoristique hebdomadaire du vendredi ainsi intitulée dans le talk show C à vous chapeauté par Anne-Élisabeth Lemoine et son équipe (2020-2021).
Outre tous les films où sont apparues plus ou moins fugacement des speakerines, souvent dans leur propre « rôle »,
France 2 joue sur une fibre nostalgique en diffusant une mini-série télévisée française intitulée Speakerine, composée de six épisodes de 52 minutes, d'abord entre le 16 et le 30 avril 2018, réalisée par Laurent Tuel avec l'actrice belge Marie Gillain dans le « rôle-titre » ou encore le comédien Guillaume de Tonquédec, sur un scénario de Nicole Jamet, Véronique Lecharpy, Sylvain Saada, Valentine Milville et José Caltagirone (fiction rediffusée en février 2021 sur France 5).
La veille de la journée des femmes du 8 mars 2021, Arte diffuse le court-métrage féministe allemand de et avec Christiane Gehner La speakerine (/ Programmhinweise, 1970, 10') qui est censé se situer avant la retransmission d’un championnat de patinage artistique à Grenoble et rappelle au passage aux jeunes filles ce qu’est l’émancipation de la femme (film court précédé de l'interview « contemporaine » d'un homme y ayant participé à l'époque)[21],[22].