Le prix Marcel-Duchamp, nommé d'après le pionnier de l’art contemporain Marcel Duchamp (1887-1968), est né en 2000 à l'initiative de collectionneurs d'art contemporain de l'Association pour la diffusion internationale de l'art français (ADIAF)[1]. Son ambition est de confirmer la notoriété d'un artiste français ou résidant en France, novateur et représentatif de sa génération, et travaillant dans le domaine des arts plastiques et visuels.
Organisation
Le prix est organisé avec le concours du musée national d'art moderne (Centre Georges-Pompidou). Les artistes sont sélectionnés par un collectif d'amateurs d'art, l'association ADIAF, puis le lauréat du prix est élu par un jury international dont la composition change chaque année. Tous les modes d'expression des arts plastiques et visuels sont concernés : sculpture, installation, photographie, vidéo, peinture, etc. Le choix est généralement annoncé lors de la Fiac de Paris.
La dotation financière globale est de 90 000 €.
Pour chaque édition, une exposition spécifique est organisée au musée national d'art moderne du Centre Pompidou et un catalogue consacré au lauréat et aux sélectionnés est édité.
Historique du prix Marcel-Duchamp
Au début des années 1990, une association est créée, l’ADIAF (Association pour la diffusion internationale de l’art français), notamment par Gilles Fuchs, avocat international mais aussi collectionneur d'art, et par le galeristeDaniel Templon, pour participer à une meilleure promotion et diffusion des œuvres des plasticiens français. Lancée par un groupe de cinq personnes, l’ADIAF compte en 2020 près de 400 membres. On en devient membre par cooptation : il faut être collectionneur (mais ce critère incorpore des exceptions, en particulier quelques galeristes, des courtiers et des restaurateurs d’art) et s’intéresser à la scène artistique française[2].
Le prix est créé par cette association en 2000, pour mettre en lumière un plasticien vivant ou travaillant en France. Le prix est donc une initiative privée et non celle d'une institution publique, même si son attribution et les récompenses associées s'appuient sur un partenariat avec le Centre Pompidou, grâce à Alfred Pacquement (directeur du musée national d’art moderne au Centre Pompidou, de 2000 à 2013). Après des visites d’atelier organisées tout au long de l’année (70 visites environ), les membres de l'association désignent chacun quatre artistes qu’ils jugent éligibles. Puis un jury international composé de membres de l’ADIAF (renouvelé aux deux tiers chaque année), ainsi que le ou la future commissaire de l’exposition des œuvres au Centre Pompidou, votent par short listes, ou listes successives de plus en plus restreintes, jusqu’à désigner quatre finalistes, puis le lauréat. Le président du jury est le directeur du musée national d’art moderne au Centre Pompidou[2],[3],[4].
Jusqu'en 2015, le lauréat était invité à créer une œuvre originale exposée ensuite au Centre Pompidou pendant deux mois et dont les frais de production étaient pris en charge par l'ADIAF à hauteur de 40 000 €. À partir de 2016, le nouveau format du prix prévoit une exposition collective des quatre artistes finalistes présentée pendant trois mois au Centre Pompidou au sein des 650 m2 de la Galerie 4[2].
Le prix a été décerné le samedi à la Fiac de Paris en présence de Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication.
Pour la première fois depuis la création du prix, les artistes présentaient au public chacun une œuvre dans le cadre de la Fiac[6]. Bien que le prix récompense un parcours artistique, cette exposition a eu une influence importante sur le jury et a donné une légitimation populaire (le public ayant visiblement apprécié le Journal de Closky plus que les œuvres de ses trois concurrents[7],[8]). Le , dans son discours en faveur des artistes à la Fiac (qui constitue la première « montée au créneau » d'un Premier ministre en faveur de l'art contemporain depuis Georges Pompidou), Dominique de Villepin a félicité Claude Closky.
Le a été inaugurée l'installation Manège créée par Claude Closky à l'Espace 315 du Centre Pompidou dans le cadre du prix. Pour l'occasion, le prix Marcel-Duchamp a officiellement été remis à l'artiste, en présence du ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres.
Primé le samedi , à la Fiac, Philippe Mayaux a été distingué « pour l'originalité de son travail, l'ambiguïté joyeuse et les sens multiples de son œuvre[9]. »
L’exposition des artistes nommés a eu lieu à Paris dans le cadre de la Fiac du 18 au à la Cour Carrée du Louvre. Le nom du lauréat a été dévoilé le samedi .
Le jury a voulu saluer « l’univers très personnel de l’artiste, le rapport qu’elle entretient aux matériaux et aux espaces ainsi que la consistance de son projet artistique [et] le caractère visionnaire de sa démarche. »
Richard Fauguet, né en 1963 à La Châtre (France), installations (rapporteur : Yannick Miloux, historien de l’art, directeur du FRAC Limousin) (galerie Art:Concept)
L’exposition des artistes nommés a eu lieu à Paris dans le cadre de la Fiac du 23 au à la Cour Carrée du Louvre. Le nom du lauréat a été dévoilé le samedi .
« Renouant avec un imaginaire scientifique, Laurent Grasso aime à laisser flotter une ambiguïté entre le visuel et le réel, en mettant les technologies au service de sa démarche. Tout en faisant volontiers référence au cinéma, à l'architecture et à la littérature, comme aux expériences scientifiques ou militaires, il construit un univers du trouble, remarquablement maîtrisé dans ses scénographies[11]. »
Stéphane Calais, né en 1967 à Arras, sculptures, installations (rapporteur : Jean de Loisy, commissaire d’exposition, critique d’art) (galerie Jocelyn Wolff)
Laurent Grasso, né en 1972 à Mulhouse, installations, vidéo (rapporteur : Michel Gauthier, critique d’art) (galerie Chez Valentin)
L’exposition des artistes nommés a lieu à Paris dans le cadre de la Fiac du 22 au à la Cour Carrée du Louvre. Le nom du lauréat est dévoilé le samedi [12].
Nommés
Saâdane Afif, né en 1970 (sculpture et installation) (rapporteur : Zoë Gray, curatrice au Witte de With de Rotterdam)
Nicolas Moulin, né en 1970 (vidéo) (rapporteur : Eric Mangion, directeur du Centre national dʼart contemporain de la Villa Arson)
Philippe Perrot, né en 1967 (peinture) (rapporteur : Caroline Bourgeois, commissaire dʼexposition, conseiller artistique auprès de la François Pinault Foundation)
L’exposition des artistes nommés a lieu à Paris dans le cadre de la Fiac du 21 au à la Cour Carrée du Louvre. Le nom du lauréat a été dévoilé le samedi .
Le nom du lauréat a été annoncé le lors de la Fiac. Il sera invité par le Centre Pompidou pour une exposition personnelle prévue à l’automne 2015. L’ADIAF remettra au lauréat une dotation financière de 35 000 euros et participera à la production de l’œuvre à hauteur de 30 000 euros. Un catalogue sera réalisé autour des quatre artistes nommés.
Le nom du lauréat a été annoncé le lors de la Fiac. Il est invité par le Centre Pompidou pour une exposition personnelle prévue à l'été 2016. L’ADIAF a remis au lauréat une dotation financière de 35 000 euros et participera à la production de l’œuvre à hauteur de 30 000 euros. Un catalogue a été réalisé autour des quatre artistes nommés.
Le nom du lauréat a été annoncé le au Centre Pompidou, à l'occasion de l'exposition collective regroupant les quatre artistes nommés. L’ADIAF remettra au lauréat une dotation financière de 35 000 euros et participera à la production de l’œuvre à hauteur de 30 000 euros. Un catalogue sera réalisé autour des quatre artistes nommés.
Le nom des lauréats a été annoncé le au Centre Pompidou, à l'occasion de l'exposition collective regroupant les quatre artistes nommés. L’ADIAF remettra au lauréat une dotation financière de 35 000 euros et participera à la production de l’œuvre à hauteur de 30 000 euros. Un catalogue sera réalisé autour des quatre artistes nommés.
Le jury indique que les lauréats « incarnent à merveille ces artistes étrangers qui ont choisi de venir en France pour la qualité et de l’effervescence de la vie artistique qu’ils y trouvent »[16].
Le nom du lauréat est annoncé le au Centre Pompidou, à l'occasion de l'exposition collective regroupant les quatre artistes nommés. L’ADIAF remettra au lauréat une dotation financière de 35 000 euros et participera à la production de l’œuvre à hauteur de 40 000 euros. Un catalogue est réalisé autour des quatre artistes nommés.
↑Judicaël Lavrador, « Au centre Pompidou, l’art français mis à prix », Libération, (lire en ligne).
↑Selon le communiqué officiel de l'ADIAF : « Le jury a particulièrement apprécié la démarche de Claude Closky dans la complexité de son langage visuel et la multitude des supports employés par l’artiste (livres, sites internet, travaux vidéo, photographies, peintures…). Closky fait preuve d’une grande maîtrise dans la diversité et la complexité de son vocabulaire. Il a su anticiper sur l’usage aujourd’hui répandu d’une diversification des médias. Le langage universel qu’il met en œuvre apparaît d’une grande maturité plastique. »
↑Closky ne partait pas favori, Le Figaro avait par exemple quasiment annoncé la victoire de Kader Attia, et Le Journal des arts a commenté l'évènement (21/10/05) de manière extrêmement négative.
↑Charge polémique contre le prix par Olivier Blanckart, sélectionné malheureux en 2005.