Typique de l'architecture scolaire de la Troisième République (galeries intérieures autour d'une cour et classes donnant sur la rue), le lycée Buffon est cependant dans ses premières années considéré comme l'exemple paroxystique des défauts d'une telle conception : construit le long du bruyant boulevard Pasteur, il est bientôt confronté à la présence du métro aérien, aménagé sous ses fenêtres en 1906. Percée derrière le lycée en 1887[3], la rue de Staël n'a à l'origine pour seul but que d'éloigner le vis-à-vis d'immeubles voisins, afin de préserver la tranquillité de l'établissement[5].
En 1901, le lycée ouvre sa première classe préparatoire[1].
Durant la Première Guerre mondiale (1914-1918), le lycée est transformé en hôpital militaire[6]. Inauguré en 1920 ou 1927, un monument installé dans le premier corridor, en haut des marches de l'entrée principale de l'établissement, composé de trois plaques de marbre, liste les 199 noms des anciens élèves morts pour la France[7]. L'ouvrage est réalisé par le sculpteur Ernesta Robert-Mérignac (1849-1933)[7].
En 1970, la direction de l'établissement introduit la mixité[1], achevée en .
En 1988, le lycée crée des classes sportives[1]. En 1995, commencent des travaux de rénovation pour l'établissement[1]. Deux années plus tard, un nouveau bâtiment est ouvert pour les enseignements spécialisés[1]. En 1998, un restaurant scolaire et un gymnase sont créés[12].
En 2013, de nouvelles rénovations sont opérées au sein du lycée Buffon[13]. Le , l'ensemble des collégiens et lycéens de l'établissement rendent hommage aux « cinq martyrs du lycée Buffon » lors d'une cérémonie. Ils déposent des roses blanches et des gerbes sur la place des Cinq-Martyrs-du-Lycée-Buffon. Des discours sont prononcés en leur honneur et un cortège reliant la place au lycée est formé[14]. Le , l'établissement reçoit le président de la République François Hollande pour une commémoration concernant la Résistance française[15].
Il compte 2 000 élèves et étudiants[16], encadrés par 170 professeurs, 4 conseillers principaux d'éducation ainsi que 50 personnels non enseignants. Il accueille également un centre de formation d'adultes préparant un BTS et une licence des métiers de l'immobilier. Il dispose d'une Unité localisée pour l'inclusion scolaire (ULIS), la seule à Paris pour les déficiences visuelles. Les jeunes malvoyants, peuvent intégrer ensuite l'enseignement classique. Il est aussi l'un des seuls collèges de Paris à avoir des classes dites « sportives » pour tous les niveaux d'apprentissages afin d'aider les élèves à concilier leur vie scolaire et leur vie sportive.
En 2018, le lycée se classe 50e sur 108 au niveau départemental pour la qualité de son enseignement et 244e au niveau national[17]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[18].
Taux de réussite au baccalauréat par série, en 2016[19] :
Série
S
ES
L
Taux de réussite
96 %
90 %
93 %
Classements des CPGE
Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles.
En 2015, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2014 :
Source : Classement 2015 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2014). * le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. En filières scientifiques, c'est un panier de 11 à 17 écoles d'ingénieurs qui a été retenu par L'Étudiant selon la filière (MP, PC, PSI, PT ou BCPST).
Théâtre
Le lycée Buffon présente une pièce chaque année au début du mois de juillet, lors de quatre représentations dans la salle Benoît.
La pièce jouée en 2010, les 2, 3 et , était une œuvre de Michel Azama : Iphigénie ou le péché des Dieux.
Dans ses livres, le romancier et navigateur Yann Queffélec a souvent évoqué le lycée de son enfance : par exemple dans L'homme de ma vie (Guérin, 2015, chapitre 12), où il se rappelle d'un blâme qu'il y a reçu ; ou dans Le Dictionnaire amoureux de la Bretagne (Plon, 2013, article « Radis ») où, entre autres souvenirs, son professeur d'histoire le prend bizarrement à témoin lors d'un cours sur la Révolution française.
Dans En camping-car (Seuil, 2018, chapitres 5 et 16), l'historien Ivan Jablonka, qui entre en 6e « allemand renforcé » en 1984, évoque les réactions contrastées de ses camarades de classe à l'évocation de ses vacances « ridicules » en camping-car.
Dans toutes les versions de ses autobiographies, l'écrivain Pierre Gripari précise qu'il a été ancien élève du lycée[34]
Le livre de Jean-Louis Roche Nous tous les lycéens, le comité d'action en 68 à Buffon, raconte l'ambiance et le rôle prégnant des lycéens de Buffon à la tête de la contestation parisienne de Mai 68 (les éditions du Pavé, septembre 2011).
↑Sadi Carnot et Armand Fallières, « Décret autorisant l'ouverture du lycée Buffon », Bulletin administratif de l'instruction publique, Paris, t. 46, no 867, , p. 229 (lire en ligne, consulté le ).
↑Catherine Le Namouric-Descamps, Christian Petit, Anne Quéré et Marguerite Urbah, « Mémento Buffon 2015/2016 » [PDF], sur citescolairebuffonparis.peep.asso.fr, (consulté le ), p. 6 / 20.
↑Otto Henri Lorenz (1831-1895) et Daniel Jordell (1860-1923) (rédigé par), Catalogue général de la librairie française : 1900-1905, vol. 11, t. 19, Paris, D. Jordell / librairie Nilsson, , 824 p., in-8° (BNF38921994, présentation en ligne, lire en ligne), p. 806.