Système électoral allemandLe système électoral allemand est un mode de scrutin proportionnel plurinominal où une partie des sièges est pourvue via le scrutin uninominal majoritaire à un tour. Il s'agit d'une « représentation proportionnelle personnalisée », non d'un mode de scrutin mixte à proprement parler. Ces particularités ont contribué à la formation d'un système de partis original dans lequel coexistent deux partis dominants (en allemand : Volksparteien) et plusieurs « petits partis ». La plupart des Länder ont une loi électorale équivalente. Seuls Brême, Hambourg et la Sarre ne disposent d'aucun mécanisme uninominal majoritaire. Fonctionnement généralLe système électoral allemand est un mode de scrutin proportionnel plurinominal, dont une partie des sièges est pourvu via le mécanisme du scrutin uninominal majoritaire à un tour. Concrètement, l'électeur dispose de deux voix, matérialisées par deux colonnes sur le bulletin de vote.
À l'issue du scrutin, l'intégralité des sièges à pourvoir est répartie à la proportionnelle des secondes voix. Il ne s'agit donc pas d'un mode de scrutin mixte où une partie des députés seulement est élue à la proportionnelle. En Sarre, l'électeur ne dispose que d'une seule voix. En Bavière, la répartition proportionnelle se fait par l'addition des secondes voix reçues par chaque parti et des premières voix reçues par l'ensemble des candidats. À Brême, l'électeur dispose de cinq voix. À Hambourg, il dispose de dix voix. Système de répartition et d'attributionLes mandats de circonscription (en allemand : Direktmandate) sont pourvus au scrutin uninominal majoritaire à un tour : le candidat arrivé en tête l'emporte, peu importe le nombre de voix remportées. Ainsi aux élections fédérales de 2021, Lars Rohwer (CDU) est élue au Bundestag avec 18,6 % des voix dans la 160e circonscription fédérale. La répartition de l'intégralité des sièges se fait au scrutin proportionnel plurinominal. Dans l'ensemble des parlements, un plancher électoral (en allemand : Sperrklausel, littéralement « clause restrictive ») est appliqué. Il est fixé à 5 % des suffrages exprimés (en allemand : 5-Prozent-Hürde)[1]. À l'exception de Brême, le plancher s'applique sur l'ensemble du territoire de représentation du parlement. La répartition des sièges se déroule en deux étapes :
Mandats surnumérairesEn suivant cette procédure, il est tout à fait possible qu'un parti remporte plus de mandats grâce aux circonscriptions que les secondes voix ne lui en attribuent à la proportionnelle. On parle alors de « mandats surnuméraires » (en allemand : Überhangmandate). Le nombre de sièges au Bundestag, légalement fixé à 598 depuis les élections de 2002, est ainsi de 736 depuis . Des mandats surnuméraires sont très probables aux élections des Landtage de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et Basse-Saxe car leur taux de mandats uninominaux est respectivement de 71 % et 66 %. Ainsi depuis , le Landtag de Basse-Saxe n'a jamais compté le nombre de sièges fixé par la loi électorale. En cas de présence de mandats surnuméraires, des « mandats compensatoires » (en allemand : Ausgleichmandate) sont établis et attribués aux autres partis, afin de rétablir la proportionnalité de la composition de l'assemblée. Ainsi, lors des élections législatives régionales de 2012 en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le SPD remporte 23 mandats surnuméraires, aussi 33 mandats compensatoires sont créés et la taille finale du Landtag passe de 181 à 237 sièges. Du fait de ce système, Wolfgang Böhmer (CDU), ministre-président de Saxe-Anhalt entre et , échoue en puis à être élu au Landtag : alors qu'il ne postulait qu'en tête de liste de son parti, ce dernier avait obtenu des mandats surnuméraires et donc aucun siège ne devait être pourvu par les candidats de liste. En , le Bundestag a réformé sa loi électorale en fixant à 630 son nombre total de députés. En cas de « mandats surnuméraires », certains députés de circonscription ne seront pas autorisés à siéger afin de respecter le nombre de sièges et la répartition proportionnelle issue des deuxièmes voix, ce qui supprime de facto les « mandats compensatoires »[2]. Histoire et avenir du mode de scrutinProjets de réformeLe système actuel est critiqué parce qu'il ne donne pas aux électeurs de grande influence sur la composition personnelle des parlements. Seuls les grands partis (CDU, CSU et SPD, rejoints depuis par le PDS/Die Linke) sont capables de gagner des mandats directs[3]. De plus, il y a des circonscriptions dites « assurées » que certains partis ont toujours ou presque toujours gagnées. L'électeur n'a presque aucune possibilité d'améliorer ou de diminuer les chances d'un certain candidat d'être élu. En Bavière, l'électeur dispose d'un vote préférentiel qu'il peut attribuer à un candidat de liste, les sièges de liste étant attribués en priorité aux candidats disposant du plus grand nombre de voix de préférence. Par ailleurs, la répartition proportionnelle se fait en additionnant les premières et secondes voix, ce qui donne une égale importance aux votes de circonscription et aux votes de liste. À Brême, l'électeur dispose de cinq voix, qu'il peut attribuer à une ou plusieurs listes ou candidats (dans ce dernier cas, la voix compte également pour la liste). Les sièges sont attribués en priorité aux candidats disposant du plus grand nombre de voix. À Hambourg, chaque électeur dispose de dix voix. Il en attribue cinq à un ou plusieurs candidats de sa circonscription (qui compte plusieurs sièges à pourvoir selon le système du scrutin plurinominal majoritaire) et cinq à une ou plusieurs listes ou candidats (dans ce dernier cas, la voix compte également pour la liste) au niveau de la ville. Les sièges de ville sont attribués en priorité aux candidats disposant du plus grand nombre de voix. Élections fédéralesCirconscriptionsL’Allemagne est divisée en 299 circonscriptions selon les règles suivantes fixées au paragraphe 3 de la loi électorale du (Bundeswahlgesetz).
Les limites des circonscriptions sont fixées par loi du (bulletin fédéral des lois section I page 674) :
Conditions pour former un groupe parlementaireUn groupe parlementaire (Fraktion) au Bundestag peut être formé par au moins cinq pour cent des membres du Parlement qui appartiennent à un même parti. Des partis de programmes similaires qui ne se concurrencent dans aucun Land (actuellement CDU et CSU) sont considérés comme un seul parti. La formation d'un groupe parlementaire qui ne respecte pas ces règles réclame l'autorisation du Bundestag. Notes
Voir aussiArticle connexeLien externe
|