Suzanne Chapelle est une artiste peintre française née Suzanne Julien le à Clichy et morte le à Paris 5e[1]. Elle signait ses œuvres Suzanne J. Chapelle.
Biographie
S'étant mariée le à Saint-Gervais avec Jean Alfred Joseph Chapelle. De leur mariage naîtront deux filles jumelles, Bernadette et Nicole en 1938. Suzanne Julien adoptera la signature d'artiste de Suzanne J. Chapelle et ne la modifiera pas après son divorce en [2].
Jean-Pierre Delarge émet l'hypothèse que, dans la part « réaliste, lumineuse et charpentée » de sa peinture qui va de 1944 à 1963, Suzanne Chapelle « aurait été conseillée par Bernard Lorjou »[3]. La biographie de l'artiste qui figure dans le Catalogue de l'atelier Suzanne Chapelle[4] et qui a été intégralement reprise et publiée par La Gazette de l'Hôtel Drouot[5] conforte cette proposition en énonçant que « Bernard Lorjou prodigue ses encouragements à Suzanne Chapelle qui est certainement, avec Yvonne Mottet, l'un des peintres féminins les plus importants de cette époque » : les trois artistes ont en partage d'être issus de la création pour tissus imprimés (première vocation que Suzanne Chapelle pratique à Paris autour de 1943[4]) et d'être impliqués, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans « la renaissance du réalisme à tendance populiste » : « à partir des années cinquante, lit-on, des artistes tels que Bernard Buffet, Bernard Lorjou, Paul Rebeyrolle, Michel de Gallard, André Minaux, Jean Jansem, Suzanne Chapelle et Yvonne Mottet se retrouvent et s'expriment en même temps, formant le dernier rempart contre la marée montante de l'abstraction »[4].
L'œuvre de Suzanne Chapelle est pourtant fracturée en un « avant » et un « après 1963 » : avant, elle peint des sujets traditionnels (Maternité, l'enfant au tub, Retour de pêche), parfois dramatiques (Les inondations)[4], « femmes et fillettes dans des intérieurs, natures mortes, marqués d'une facture post-cubiste, rappelant parfois la manière de Georges Braque. Elle évolue radicalement après 1963 à l'abstraction dont elle explore les diverses options avec des peintures graphiques et plus souvent matiéristes, dont certaines peuvent évoquer des cités de buildings, des mouvements de vagues, d'autres ressortissant à l'abstraction géométrique, d'autres encore au tachisme »[6].
Galerie Claude Jory, 122, rue du Faubourd-Saint-Honoré, Paris, 1974.
Joël Millon et Claude Robert, commissaires-priseurs, Vente de l'atelier Suzanne Chapelle, Hôtel Drouot, Paris, .
à Bassano del Grappa, Biarritz, Bruxelles, Casablanca, Gènes, Grenoble, Londres, Lecco, Milan, New York, Padoue, Paris, Toulouse, Vincennes, Venise et Vicence.
en France : Grand Palais, Musée du Luxembourg, Musée d’Art Moderne, Paris, musées, hôtels de villes, centres culturels, galeries et palais des congrès à Amiens, Aix-les-Bains, Antibes, Arles, Avignon, Bastia, Bayonne, Bordeaux, Cannes , Deauville, Dijon, Marseille, Montpellier, Mulhouse, Nevers, Lyon, Saint-Mandé, Strasbourg entre autres.
à l’étranger : Ancona, Berlin, Gènes, Los Angeles, Mantoue, Milan, Monte-Carlo, Montréal, Munich, New York, Osaka, Pasadena, Rimini, Salsomaggiore et San Remo.
Réception critique
« La première exposition de Suzanne J. Chapelle offre à ses jeunes confrères un exemple encourageant. Elle aborde la peinture les yeux grands ouverts sur la réalité. Elle l’exprime dans une langue vigoureuse, cherchant le caractère plastique des etres et des choses, sans détail superflu. La forme n’est pas effacée par la vigueur des tons, lune et l’autre s’harmonisent dans l’unité de l’expression. » - Le Parisien Libéré, 1950.
« Suzanne J. Chapelle se charge de nous faire apprécier les intérieurs : une lampe sur une tables, des pincettes, une pelle et un soufflet appuyés contre l'âtre, une petite fille qui rapetasse, quoi de plus banal ! Et cependant, Suzanne J. Chapelle s'en tire à merveille, avec une vigueur étonnante et une grâce indiscutable. Allez donc faire de la poesie avec un fil de téléphone ! Et pourtant… » - Le Monde
“Suzanne J. Chapelle expose de grandes toiles solidement composées, sensibles et marquées de précieux dons d’observation" - Le Figaro
« Suzanne Chapelle a besoin de personnages pour s'exprimer à l'aise. Elle a su garder une forme d'écriture qui la rapproche du Minaux des années héroïques. Quant au rendu de la touche, de la couleur, du dessin, de la composition, elle le partage avec Rebeyrolle qui avait su lui aussi écouter les conseils de Lorjou. Et, curieusement, comme lui, à partir des années soixante, le style de Suzanne Chapelle évolue et il semble qu'elle donne priorité à la pâte et à la couleur avant de se lancer, dans les années 1970, dans un constructivisme linéaire. » - Joël Millon et Claude Robert (La Gazette de l'Hôtel Drouot, )[4],[5]
Paul Herdies, Suzanne Chapelle, peintre populiste, et Marcelle Blum, peintre intimiste, Éditions Chez nous, Bruxelles, 1963.
Francis Parent et Raymond Perrot, Le Salon de la Jeune Peinture - Une histoire, 1950-1983, Éditions Jeune Peinture, 1983.
Who’s Who in Art, London, 1970.
International Who’s Who Intellectuals, 1982.
Who’s Who in International Art, Lausanne, 1988/1989.
Joël Millon et Claude Robert, 5, avenue d'Eylau, Paris, Catalogue de l'atelier Suzanne Chapelle - Une époque charnière dans la peinture d'après-guerre, Hôtel Drouot, .
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1976, 1985 et 1999.
Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001 (lire en ligne).