Saint-Martial-Viveyrol est une commune du nord-ouest de la Dordogne située à deux kilomètres au nord-ouest de Verteillac.
Le village est traversé par la route départementale 1 (D1) reliant Chancelade à la Charente (près de Salles-Lavalette) puis à Montmoreau-Saint-Cybard (D24). Au nord et au sud, les routes départementales D101 et D97 mènent également au village. Il se situe à 15 kilomètres au nord de Ribérac, 2,5 kilomètres de Verteillac, à 44 kilomètres de Périgueux et 35 kilomètres d'Angoulême. Saint-Martial-Viveyrol est également proche de la Charente, puisque la limite départementale est seulement à 5 kilomètres (Nanteuil-Auriac-de-Bourzac).
Communes limitrophes
Saint-Martial-Viveyrol est limitrophe de sept autres communes, dont Bertric-Burée au sud par un quadripoint.
Les limites communales de Saint-Martial-Viveyrol et celles de ses communes adjacentes.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Saint-Martial-Viveyrol est située dans le troisième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de calcaires hétérogènes du Crétacé[1].
Campanien 3 : alternance de marnes à glauconie et calcaires crayo-marneux jaunâtres (formations de Biron et de Coursac), présence localement de niveaux de calcaires gréseux fins ocre à Larrazetia et tempestites (formation de Journiac)
c5b :
Campanien 2 : calcaires crayo-marneux blanchâtres à grosses silicifications grises en alternance dures et tendres puis calcaire crayeux à glauconie (formations de Marsaguet, de Segonzac et sommet de Trémolat)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 79 mètres et 193 mètres[6] dans le nord-ouest, au réservoir au sud-est de Mortignac[7]. Le bourg est situé à 104 mètres d'altitude[8]
.
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 12,63 km2[6],[13],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 12,75 km2[3].
La commune est tournée vers la vallée de la Sauvanie, ruisseau qui servait de ligne de démarcation naturelle pendant la Seconde Guerre mondiale. D'une longueur totale de 14,58 km, elle prend sa source dans la commune de Cherval et se jette dans la Lizonne en rive gauche, en limite d'Allemans et Saint-Paul-Lizonne, face à la commune de Saint-Séverin[18],[19]. Elle borde la commune à l'est sur plus de cinq kilomètres et demi, face à Verteillac.
Autre affluent de rive gauche de la Lizonne, la Cendronne prend sa source dans le sud-ouest de la commune qu'elle arrose sur 700 mètres.
La Sauvanie au pont de Greneyren (route départementale 97), en limite de Verteillac (à gauche) et Saint-Martial-Viveyrol.
La Sauvanie en amont du pont de l'Épine basse, en limite de Saint-Martial-Viveyrol (à gauche) et Verteillac.
Réseaux hydrographique et routier de Saint-Martial-Viveyrol.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Isle - Dronne ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de l'Isle et de la Dronne, d'une superficie de 7 500 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[20]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [21].
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[22].
En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[23].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 904 mm, avec 11,7 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[24]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 13,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 862,3 mm[25],[26]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[27].
Statistiques 1991-2020 et records ST MARTIAL VIVEYROLS (24) - alt : 166m, lat : 45°21'28"N, lon : 0°19'09"E Records établis sur la période du 01-04-1988 au 02-11-2023
Source : « Fiche 24452001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/11/2023 dans l'état de la base
Urbanisme
Typologie
Au , Saint-Martial-Viveyrol est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[28].
Elle est située hors unité urbaine[29] et hors attraction des villes[30],[31].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (88,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (88,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (75,7 %), zones agricoles hétérogènes (12 %), forêts (11,7 %), prairies (0,6 %)[32]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Prévention des risques
Le territoire de la commune de Saint-Martial-Viveyrol est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité faible)[33]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[34].
Saint-Martial-Viveyrol est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[35]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[36],[37].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[38]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[39]. 84,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 3],[40].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1999 et 2003, par la sécheresse en 1989 et 2003 et par des mouvements de terrain en 1999[33].
Toponymie
Le nom officiel de la commune s'écrit Saint-Martial-Viveyrol[41], mais il est parfois orthographié Saint-Martial-Viveyrols.
Le nom de la commune se réfère à saint Martial, évêque de Limoges au IIIe siècle[42], et au mot occitanviveyrol signifiant « vivier », pouvant correspondre soit à un étang utilisé pour l'élevage des poissons, soit à une prairie humide[43].
En occitan, la commune porte le nom de Sent Marçau de Vivairòus[44].
Histoire
Des traces paléolithiques et gallo-romaines[43] ont été trouvées sur la commune à plusieurs endroits à la suite de travaux de canalisation.
Le village, dans une forme autre, a dû être formé aux alentours du Ve siècle, puis s'est développé aux VIIIe et IXe siècles.
Les différents seigneurs (de Lageard, de Badillac, Alexandre, Jussac d'Ambleville, Patronnier de Gandillac, etc.) ont eu une influence sur l'agrandissement de la commune et dans l'aménagement du territoire.
L’église (sous la forme d’une crypte, laquelle abritait l'entrée d'un souterrain menant au château du bourg) aurait été bâtie à la fin du Xe siècle, pour être reconstruite au XIe siècle dans sa forme rectangulaire actuelle.
La première mention écrite connue du lieu remonte en l'an 1341, sous la forme « Saint Martial de Vivayrols »[43].
Dans la période templière, l'église forteresse appartenait à la commanderie du Soulet (à Gout-Rossignol).
Au cours des siècles, le village s'est imposé comme lieu de foires (trois annuelles au XVIIIe siècle, ), et lieu de rassemblement pour les seigneurs des alentours.
La Révolution a vu la destruction de quelques maisons fortes et tourelles des châteaux.
La commune a compté jusqu'à 2 000 personnes. La révolution industrielle et le dépeuplement des campagnes ont accéléré la chute de la démographie.
Les trois guerres des XIXe et XXe siècles ont meurtri plusieurs familles (21 morts pour la Première Guerre mondiale).
Ce bourg possédait plusieurs foires et différents métiers étaient représentés. En 1892, on dénombrait :
1 artisan tisserand,
2 artisans tailleurs d’habits,
1 artisan couvreur,
2 artisans charpentiers,
2 artisans menuisiers,
3 artisans maçons,
77 exploitants agricoles,
2 artisans forgerons,
2 artisans meuniers,
1 artisan boulanger,
1 artisan cordonnier,
20 domestiques,
21 servantes,
1 curé,
2 instituteurs.
Politique et administration
Administration municipale
La population de la commune étant comprise entre 100 et 499 habitants au recensement de 2017, onze conseillers municipaux ont été élus en 2020[45],[46].
L'ensemble des communes de l'ancien canton de Verteillac, dont faisait partie Saint-Martial-Viveyrol, est jumelé avec la commune italienne de Fontanetto Po depuis 1988[50].
Équipements et services publics
Justice
En 2023, dans le domaine judiciaire, Saint-Martial-Viveyrol relève[51] :
Les habitants de Saint-Martial-Viveyrol se nomment les Saint Martialais Viveyrolis[52].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[53]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[54].
En 2022, la commune comptait 184 habitants[Note 5], en évolution de −6,12 % par rapport à 2016 (Dordogne : +0,37 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La fête de saint Martial est célébrée le premier week-end de septembre.
Économie
Les activités économiques sur la commune se résument aux exploitations agricoles, aux artisans, à un paysagiste et un restaurant. Trois gîtes sont également en location.
Emploi
En 2015[56], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 90 personnes, soit 45,9 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (neuf) a augmenté par rapport à 2010 (six) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 10,0 %.
Établissements
Au , la commune compte trente-cinq établissements[57], dont treize au niveau des commerces, transports ou services, onze dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, quatre dans l'industrie, quatre dans la construction, et trois relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale[58].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
L'église paroissiale Saint-Martial est une église fortifiée datant des XIIe et XIIIe siècles, ancienne possession templière, possédant une salle d'armes, non accessible aux visiteurs. Elle abrite une vaste salle ouverte par onze baies (dont deux aveuglées - façade ouest désormais) avec des trous pour l’installation des hourds en bois. Jusqu’à la fin de la Renaissance, le toit et le clocher n’existaient pas. On y accède par un étroit escalier à vis (façade sud), noyau plein, bien conservé et peu éclairé. La salle s’abaisse au-dessus du chœur. Celle-ci servait de refuge lors des attaques. Elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1926[59],[60].
Château de Gandillac, XVe et XVIIIe siècles, propriété privée classée, non visitable
Château de Saint-Martial-Viveyrol, XVe siècle, propriété privée, non visitable, ancienne demeure des Jussac d'Ambleville, des De Lageard et des De Badillac.
Maurice Patronnier de Gandillac (1906-2006), philosophe ; dans les années 1930, il signa ses articles « Martial Viveyrol » dans l'hebdomadaire allemand Sept en référence à ce village[63].
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[14],[15]
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Abbé Carles, Dictionnaire des paroisses du Périgord, éditions du Roc de Bourzac, Bayac, 2004, (réédition à l'identique de celle de 1884 : Les titulaires et patrons du diocèse de Périgueux et de Sarlat), (ISBN2-87624-125-0), p. 284-285.
↑ ab et cChantal Tanet et Tristan Hordé, Dictionnaire des noms de lieux du Périgord, éditions Fanlac, 2000, (ISBN2-86577-215-2), p. 344.