En linguistique, les racines indo-européennes ont pu être reconstituées par la méthode comparative en étudiant les diverses langues indo-européennes. Elles constituent les bases lexicales des mots. Les racines PIE (proto-indo-européen) ont toujours une signification verbale[précision nécessaire], comme « manger » ou « courir », par opposition aux noms (« un pied »), adjectifs (« rouge »), ou autres parts du discours. Les racines n'apparaissent jamais isolées dans la langue. Des mots complètement fléchis comme les verbes, les noms ou les adjectifs sont formés par l'addition d'autres morphèmes à une racine. En général, une racine suivi d'un suffixe forment un thème, et l'addition d'une terminaison au thème forme un mot.
Par exemple, *bʰéreti, « il porte » peut être divisé ainsi : une racine *bʰer- signifiant « porter », le suffixe *-e- du présent et la terminaison *-ti de la troisième personne du singulier.
Dans sa forme de base, une racine PIE consiste en une voyelle unique, précédée et suivie par des consonnes. Quelques cas mis à part, la racine ne se caractérise que par ses consonnes, tandis que la voyelle peut changer, processus appelé alternance vocalique. Ainsi, la racine sus-mentionnée *bʰer- peut aussi apparaître sous la forme *bʰor-, avec une voyelle longue dans *bʰēr- ou *bʰōr-, ou même sous la forme non-syllabique *bʰr-, selon différents contextes grammaticaux.
Les étymons indo-européens doivent être précédés d'un astérisque, qui indique le caractère supposé et non attesté de la forme. Il existe plusieurs manières de noter les étymons, selon le degré de précision ; par exemple, le mot signifiant « mère » est noté *mātēr ou, plus précisément (et si l'on suit les thèses laryngalistes), *méħ2tēr (ou bien, avec d'autres conventions typographiques, *méH2tēr, *méh2tēr). Cela se constate d'autant mieux avec l'étymon pour « soleil », *séh2-ul, *séħ2-ul, *sāul-, etc.
Phonotactique
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Structure de base de la racine
Le centre d'une racine PIE est la voyelle d'ablaut (d'ordinaire *e, peut-être parfois *a, dans sa forme de base, le degré plein). Cette voyelle constitue un pic de sonorité qui est précédé et suivi par une séquence de consonnes de sonorité décroissante. En d'autres termes, la sonorité doit diminuer à mesure que l'on s'éloigne de la voyelle d'ablaut.
(de) Julius Pokorny, Indogermanisches etymologisches Wörterbuch (2 tomes), Tübingen–Berne–Munich, A. Francke 1957/1969, , 5e éd. (présentation en ligne).
(la) I.C.Zeuss, GRAMMATICA CELTICA e monumentis vetustis tam Hibernicae linguae quam Britannicarum dialectorum Cambriacae Cornicae Aremoricae comparatis Gallicae priscae reliquis construxitI.C.Zeuss, Phil.Dr.Hist.Prof., editio altera curavit. H.Ebel, .Ph.Dr., Acad.Reg.Hib.Soc.Hon., Acad.Reg.Boruss.Adi.Comm.Epist. Berolini, Apud Weidmannos MDCCCLXXI (1871).
Robert Grandsaignes d'Hauterive, Dictionnaire des racines des langues européennes (grec, latin, ancien français, français, espagnol, italien, anglais, allemand), Librairie Larousse, Paris, 1940, 1948, 1994
Xavier Delamarre, Le vocabulaire indo-européen, lexique étymologique thématique, Librairie d'Amérique et d'Orient, Paris, 1984, (ISBN2-7200-1028-6).
Émilia Ndiaye, De l’indo-européen au latin et au grec. Initiation à la grammaire comparée du latin et du grec, avec exercices corrigés, tableaux synthétiques et lexiques, Collection Langues et cultures anciennes, 14, éditions Safran, Bruxelles, 2009, (ISBN978-2-87457-025-4). Voir [1].