Les Qoshots, parfois orthographié Qoshots ou Khoshuts / Hoshuts (mongol : ᠬᠣᠱᠤᠳ, VPMC : Qošut, cyrillique : Хошууд, MNS : Khoshuud / Hoshuud ou Khošuud / Hošuud ; kalmouk : Хошууд, ou encore autrefois en français, Khochoute[2], sont une des quatre principaux peuples des Oïrats. À l'origine, les Khoshuuds étaient des Khorchins, du sud-est de la Mongolie, mais au XVe siècle, ils migrèrent à l'ouest de la Mongolie pour s'allier aux Oïrats afin de contrer le pouvoir militaire du centre de la Mongolie.
Les Qoshots (ou Khoshuuds) apparurent d'abord dans les années 1580 et furent le plus puissant peuple oïrates, lorsque Baibagas Khan en 1587 le titre de chulgan-dargoi (чулган-даргой) des Oïrats, lui confèrent le pouvoir législatif, religieux et militaires. Celui-ci contribue à la diffusion du lamaïsme. Selon la biographie de Zaya Pandita, de Gaban Sharab (Габан Шараб)[4] et fait des échanges entre Khalkhas et dalaï-lama. Ils ont ensuite un rôle important dans le contrôle militaire du Tibet et sont les protecteurs de l'école gelug (école des bonnets jaunes) du bouddhisme tibétain. Les dalaï-lamas, chefs de cette école, seront choisis dans leur zone de contrôle[5].
En 1636, Güshi Khan dirige de nombreux Qoshots qui partent de Dzoungarie pour s'installer autour du lac Khökhnuur (en chinois, lac Qinghai, parfois écrit Kokonor ou Kokenuur). Ils y établissent le khanat qoshot qui contrôle le Kokonor, et le Qaidam[5]. Une importante population qoshot est présente dans cette région depuis lors, jusqu'à nos jours.
En 1641 il atteint Lhassa où il est reçu par l'entourage du dalaï-lama. Malgré les exhortations du dalaï-lama, il progresse vers la région du Tsang et envahit Shigatsé (alors appelé Samdrubtsé[6]), capturant dans sa forteresse le roi du Tsang. Celui-ci est enfermé dans un sac de peau puis noyé dans la rivière, comme le veut la tradition[5].
Fils de Dalai Khan, Lkhazan Khan empoisonne son frère, Vangjal, qui gouverne les Qoshots de 1701 à 1703, et devient l'allié de l'empereur mandchouKangxi, qui le nomme régent du Tibet[8]. En 1705-1706, Lkhazan Khan entre à Lhassa, met à mort le dési Sangyé Gyatso, dépose le jeune dalaï-lama qu'il avait choisi et en fait choisir un plus sûr[9]. Il se fait tuer en 1717 par d'autres Dzoungars, venus de Dzoungarie et dirigés par Tsewang Rabtan, appelé par les Tibétains.
En 1720, l'Empereur Qing Kangxi intervient pour redresser la situation, l'armée mandchoue reprend Lhassa et fait placer le dalaï-lama sur le trône, en tant que chef temporel du Tibet[10],[11],[12].
En 1723, ils se révoltent contre le pouvoir Qing sous Lobsang Danjin ( Wylie : Blo bzang bstan 'dzin), avant de les intégrer via le système de bannières[13].
Le khanat qoshot de Kokonor ne commence qu'avec Güshi Khan vers 1642.
C'est à partir de 1642 que Güshi khan contrôle et est le roi du Tibet et cela continuera avec ses descendants, jusqu'à 1717[14]
↑(en) Henri Cordier; Paul Pelliot, « The Dalaï-Lama of Lhassa » publié en 1922 : « The Emperor of China rewarded Latsang for ridding him of his old enemy the Dési by making him Regent of Tibet, and conferring on him the title of I-fa kung-shun Han (翊法恭順汗 "Religious, helping, submissive, Khan" »
↑René Grousset, « L’Empire des steppes — Attila, Gengis-khan, Tamerlan », Classiques de l'Université du Québec à Chicoutimi, page 646 : « Le fils de Dalaï-khan, Latsang-khan (1700-1717) se montra, lui aussi, un protecteur zélé de l’Église jaune, prenant son rôle très à cœur, réunissant des conciles pour le choix des bouddhas vivants. Ce fut ainsi qu’il dut intervenir au Tibet contre le tout-puissant ministre Sangs-rgyas rgya-mcho qui, sous le couvert d’un dalaï-lama enfant, gouvernait en maître l’Église jaune. En 1705-1706 Latsang-khan entra à Lhassa, mit à mort le redoutable ministre, déposa le petit dalaï-lama indûment choisi, puis en fit nommer un de plus sûre désignation (1708-1710). De Gouchi-khan à Latsang-khan, les rois khochot du Koukou-nor et du Tsaïdam jouèrent ainsi à l’égard du Saint-Siège tibétain un peu le rôle que les Pépin et les Charlemagne avaient joué envers la Papauté. »
Санчиров В. П. О Происхождении этнонима торгут и народа, носившего это название // Монголо-бурятские этнонимы: сб. ст. — Улан-Удэ: БНЦ СО РАН, 1996. C. 31—50. - in Russian
[hamagmongol.narod.ru/library/khoyt_2008_r.htm Хойт С.К. Антропологические характеристики калмыков по данным исследователей XVIII-XIX вв. // Вестник Прикаспия: археология, история, этнография. № 1. Элиста: Изд-во КГУ, 2008. с. 220-243.]
[hamagmongol.narod.ru/library/khoyt_2012_r.htm Хойт С.К. Калмыки в работах антропологов первой половины XX вв. // Вестник Прикаспия: археология, история, этнография. № 3, 2012. с. 215-245.]
(en) Maria A. Soloshcheva (Мария Солощева), The 'Conquest of Qinghai' Stele of 1725 and the Aftermath of Lobsang Danjin's Rebellion in 1723-1724, Moscou, National Research University Higher School of Economics, (lire en ligne).