Porte-avionsUn porte-avions ou un porte-aéronefs (aussi écrit au singulier porte-avion ou porte-aéronef depuis 1990[a]) est un navire de guerre permettant le lancement et la réception d'aéronefs (avions de combat, hélicoptères) à partir de son pont. Ces bâtiments sont dotés d’une puissance militaire considérable dont les capacités multiples en font des instruments d’une grande souplesse d’utilisation militaire ou diplomatique. Capables d’assurer une projection de puissance garantissant une supériorité aérienne depuis la mer et sur la terre, les porte-avions sont de véritables bases aériennes pouvant se déplacer de mille kilomètres par vingt-quatre heures. Ils permettent de placer une force aérienne autonome en presque n'importe quel endroit du globe. Ce sont généralement de très grands navires et de véritables villes flottantes nécessitant un équipage de souvent plusieurs milliers de marins. Le porte-avions est le centre d'un groupe aéronaval constitué de plusieurs types de navires de guerre assurant autour du groupe un espace de sécurité aérienne, en surface et sous-marine. En raison d’un entretien extrêmement complexe et coûteux, l'exploitation d’un porte-avions est réservée à quelques rares États disposant des moyens industriels et d’un budget de défense importants. Les porte-avions ont fait la démonstration de leur suprématie navale lors de la Seconde Guerre mondiale mais, dans les années d'après-guerre, de nombreux dirigeants américains considèrent que les progrès réalisés par les bombardiers à grand rayon d'action de l'US Air force rendent les porte-avions obsolètes. En 1949 la construction du USS United States, premier d'une série de cinq super porte-avions américains, est suspendue par le secrétaire d'État à la défense Louis A. Johnson. Quelques mois plus tard, la Corée du Nord envahit la Corée du Sud. Cette Guerre de Corée surprend le gouvernement américain et son armée. Les bases aériennes que l'US Air Force pensait utiliser pour ses avions sont maintenant sous contrôle de l'armée nord-coréenne, et les avions américains ne peuvent plus intervenir qu'en décollant de leurs bases du Pacifique situées sur l’île d'Okinawa et l’île de Guam. Le gouvernement ordonne en catastrophe la remise en service de quatre porte-avions réformés de la Seconde Guerre mondiale qui démontrent que les porte-avions ont toute leur utilité dans l'US Navy. Le gouvernement décide de relancer la construction de huit super porte-avions en dix ans, dont le premier est l'USS Forrestal[1]. Par sa puissance, sa mobilité, son autonomie et la variété de ses moyens, le porte-avions est souvent la pièce maîtresse des flottes de combat modernes. Sur le plan tactique, voire stratégique, il a remplacé le bâtiment de ligne dans le rôle de navire amiral. L'un de ses gros avantages est qu'en naviguant dans les eaux internationales, il n'occasionne aucune ingérence dans une quelconque souveraineté territoriale et permet de ce fait de s'affranchir des autorisations de survol de pays tiers (dont l'obtention peut prendre plusieurs semaines, même avec un pays ami, ou pire être refusée), de réduire les temps et distances de transit des avions, et par conséquent d'augmenter considérablement le temps de disponibilité sur la zone de combat. Dès qu'une crise internationale se profilait, Henry Kissinger, le secrétaire d'État américain de 1973 à 1977 et prix Nobel de la paix en 1973 pour son action dans la résolution de la guerre du Viêt Nam et de la guerre du Kippour, ouvrait rituellement les réunions du conseil national de sécurité par la phrase : « Où sont les porte-avions ? ». Il clamait aussi : « Un porte-avions, c'est 100 000 tonnes de diplomatie »[2]. DescriptionUn porte-avions est constitué des éléments suivants :
À la différence d'un porte-avions, un porte-aéronefs ne possède pas de catapulte. Il met en œuvre des avions à décollage court au moyen d'un tremplin situé sur l'avant du pont d'envol, ou à décollage vertical. Selon le type d'avions embarqués, il peut posséder ou non des brins d'arrêt. Si le porte-aéronefs n'est pas équipé de brins d'arrêt, les avions se posent sur son pont, en vol stationnaire à la manière d'un hélicoptère ou à vitesse réduite (STOL). Ce type d'avions à décollage court ou vertical permet d'utiliser des plateformes moins vastes que celles des porte-avions, donc de construire des bâtiments de plus faible tonnage, aux coûts de construction et de maintenance moins élevés. En contrepartie, ces avions, qui consomment une grande quantité de carburant pour apponter ou décoller, sont handicapés par leur plus faible rayon d'action en vol qui limite leur rayon d'action et leur capacité d'emport. Élément majeur de la force navale, le porte-avions est un bâtiment précieux. Aussi est-il escorté par d'autres unités de combat qui assurent sa protection : croiseurs, frégates antiaériennes, frégates anti-sous-marines, chasseurs de mines et sous-marin nucléaire d'attaque. Pour le ravitailler, ainsi que son escorte, il est accompagné d'un ou plusieurs pétroliers ravitailleurs d'escadre. Cette force opérationnelle destinée à une projection de puissance constitue un groupe aéronaval. Sa vulnérabilité fait que la pertinence du porte-avions a souvent été (et est encore) contestée, notamment parce qu'il mobilise un grand nombre de bâtiments d'escorte. De même, les catapultes constituent le talon d'Achille du porte-avions. Ce matériel est très complexe et en cas de panne ou d'avarie de combat, certes le porte-avions reste à flot mais il a perdu toute sa valeur opérationnelle, ne pouvant plus mettre en œuvre son aviation embarquée. Mais les multiples opérations militaires qu'il permet d'accomplir font de ce type de bâtiment un atout irremplaçable pour les gestions de crise. Pouvant opérer à partir des eaux internationales, il évite les longues, délicates et incertaines tractations diplomatiques, destinées à obtenir d'États tiers, limitrophes des zones de crise ou de conflit, des autorisations de survol et de stationnement éventuel sur leur sol. En raison des moyens qu'ils permettent de mettre en œuvre (de 20 à 90 avions et hélicoptères), les porte-avions sont les plus gros navires de guerre existants. Afin d'augmenter leur autonomie et d'éviter de fréquents ravitaillements à la mer, certains porte-avions sont à propulsion nucléaire. Remontant au début des années 1960, ce type de propulsion est à présent parfaitement maîtrisé après avoir connu divers problèmes de jeunesse tels que le danger des radiations, les fuites éventuelles, la vulnérabilité des chaufferies, et un entretien spécifique. La propulsion nucléaire ne supprime pas le besoin de ravitailler le navire en carburant pour ses avions, mais elle permet d'embarquer davantage de kérosène qu'un porte-avions à propulsion classique, en utilisant au profit de son parc aérien la capacité des soutes à gazole dont il n'a pas besoin. HistoriquePorte-avions dans le mondeClassification des porte-avions
Origine de l'appellation des porte-avionsInitialement, la désignation "CV" vient de l'US Navy. Cette appellation ne correspondant pas à l'abréviation de l'appellation officielle "Aircraft Carrier", son origine est incertaine.
Ainsi, la lettre "V" maintient son sens dans les types dérivés de "CV", sauf pour les quelques cas où il prend le sens de "Vertical" (ex. : CVV). Liste des porte-avions dans le mondeNotes et référencesNotes
Références
Voir aussiArticles de référence
Livres
Articles connexesLiens externes
|