Pierre du Cambout de Coislin
Pierre-Armand du Cambout de Coislin (ou Pierre IV[Note 1] du Cambout de Coislin), né le à Paris et mort le à Versailles, inhumé en la cathédrale d'Orléans, est un prélat français du XVIIe siècle. BiographiePierre-Armand du Cambout de Coislin est né le à Paris. Fils cadet de Pierre-César de Cambout, marquis de Coislin, colonel général des Suisses et Grisons, lieutenant général des armées du roi, et de Madeleine Séguier, comtesse de Crécy, fille aînée du chancelier de France Pierre Séguier, il est baptisé le en l'église Saint-Eustache à Paris[1]. Son père étant mort le à la suite de blessures reçues au siège d'Aire en Artois, le jeune Pierre, âgé de quatre ans, fut élevé par son grand-père Séguier. Du côté paternel, le prélat est issu d'une illustre famille bretonne. Le trisaïeul, René du Cambout, chevalier de l'ordre du roi avait été grand veneur et grand-maître des Eaux et Forêts de Bretagne. Il avait épousé Françoise Baye qui apporta les terres de Mérionnec et de Coislin dans sa corbeille de mariage. Le bisaïeul, François du Cambout, occupa les mêmes charges que son père et devint gouverneur de Nantes et chambellan du duc d'Alençon. François du Cambout avait épousé, le , Louise Duplessis-Richelieu, tante du fameux cardinal[Note 2]. Ce lien de parenté ne nuisit pas sans doute à Charles du Cambout, leur fils, pour obtenir en 1634 l'érection de la seigneurie de Coislin en marquisat, à une époque où l'édit du mois de opposait encore d'assez grands obstacles à ces sortes de faveurs. Le second prénom du prieur rappelle ce lien de parenté avec Armand du Plessis. Sa carrière ecclésiastique commença à l'âge de sept ans quand il fut nommé prieur d'Argenteuil. À onze ans, il devint chanoine de Paris. À vingt-trois ans (1663), il reçut le titre de premier aumônier du roi. Il disposait d'importants bénéfices. En 1641, il reçut du roi l'abbaye de Jumièges[2]. En 1644, il l'échangea avec François II de Harlay, l'archevêque de Rouen, contre l'abbaye Saint-Victor de Paris[3]. Il fut nommé en 1665 au siège épiscopal d'Orléans, où il ouvrit le grand séminaire d'Orléans en 1670, puis grand aumônier de France. Il s'opposa avec urbanité aux dragonnades dans son diocèse. Il fut aussi abbé commendataire de l'abbaye de Saint-Gildas-des-Bois en 1679 [4]. Il fut également prieur du puissant monastère clunisien Notre-Dame de Gaye (Marne) aujourd'hui disparu. Son blason figure toujours sur la clé de voûte du chœur de l'église Saint-Denis de Gaye. Dangeau rapporte : « Le cardinal de Coislin n'étoit à la cour que le moins qu'il pouvoit, et toujours en dispute avec le roi là-dessus, qui en était même piqué quelquefois ; tout le reste du temps en son diocèse, qu'il administroit avec une grande vigilance et par des gens bien choisis. Il y donnoit tout le revenu de l'évêché, et faisoit d'ailleurs de grandes aumônes, quoiqu'il vécût partout fort honorablement. On sut, depuis sa mort, qu'il étoit dans de grandes pratiques de pénitence depuis bien des années, et qu'il se relevoit seul toutes les nuits, à la dérobée de ses gens, pour prier, et c'est à quoi sa dernière maladie fut attribuée. Les missionnaires de la paroisse de Versailles s'emparèrent de lui à son extrémité et, avec une barbarie étrange, n'en voulurent plus laisser approcher son confesseur ; telle est la domination de ces gens. Le roi voulut que le curé de Versailles accompagnât le corps à Orléans, qui est un honneur qui n'avoit encore été rendu à personne, et dont sa vertu fut jugée digne. Tout le diocèse fut aux hauts cris, mais ces regrets ne furent que le commencement de ses douleurs. » Nommé par surprise cardinal au consistoire de , il participa au conclave de 1700. Le cardinal de Coislin avait été le principal consécrateur () de Étienne Le Camus (lui-même futur cardinal) et avait participé aux consécrations de Charles-Maurice Le Tellier et d'André Colbert. Saint-Simon[5] le décrit : « Ce prélat était dans une vénération singulière. C'était un homme de moyenne taille, gros, court, entassé, le visage rouge et démêlé, un nez aquilin, de beaux yeux avec un air de candeur, de bénignité, de vertu qui captivait en le voyant, et qui touchait bien davantage en le connaissant […] De son évêché qu'il eut fort jeune, il n'en toucha jamais rien et mit le revenu entier tous les ans en bonnes œuvres. » L'un de ses successeurs fit retirer l'épitaphe du cardinal de Coislin, « parce qu'on allait y prier Dieu, comme au tombeau d'un saint[6]. » ArmoiriesDe gueules, à trois fasces échiqueté d'argent et d'azur de deux tires[7].
Notes et référencesNote
Références
AnnexesBibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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