Fils d'un jockey d'origine provençale et d'une mère d'origine britannique[2], Paul Claude Préboist naît à Marseille et grandit dans le quartier de La Rose[3]. Il devient à quatorze ans jockey d'obstacles ; par la suite, il travaille comme guichetier aux Assurances sociales. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se produit dans les brasseries marseillaises et les hôpitaux en pastichant les chansons de Fernandel et de Noël-Noël. À ses débuts, il joue ses premiers sketches avec un inconnu qui selon ses propres termes est « déjà très drôle et insupportable » : Louis de Funès[4]. Il côtoie à l'époque les artistes de cabaret marseillais, tels que Fransined, le frère de Fernandel, ou Bréols. À l'invitation d'Henri Crémieux et Fransined, il s'installe à Paris où il suit les cours de la rue Blanche, puis se produit au théâtre et au cabaret.
Au théâtre
Il interprète la pièce Drame à Toulon - Henri Martin de Claude Martin et Henri Delmas qui relate la vie et le procès de Henri Martin, marin opposé à la guerre d'Indochine et condamné à cinq années de réclusion pour participation à une « entreprise de démoralisation de l'armée et de la nation »[5],[6],[7]. Charles Denner, René-Louis Lafforgue, José Valverde et Antoine Vitez sont quelques-uns des comédiens de la troupe[8]. Les représentations sont interdites par plusieurs préfets[9] et maires. Mais la censure est souvent déjouée et la pièce est jouée plus de trois cents fois.
Au cinéma
Entre 1948 et 1992, il apparaît dans plus de 120 films, généralement dans des rôles comiques de second plan. Il tourne également dans une dizaine de téléfilms, dont sept épisodes de la série policière Les Cinq Dernières Minutes. Sa meilleure performance d'acteur (pour la critique) est sans doute dans le film de Gérard Brach de 1970, La Maison, où aux côtés de Michel Simon, il joue le rôle de Pascal, un personnage sensible, où il n'était pas attendu, même si à l'époque, le film, assez original, est très discret à sa sortie.
Son frère Jacques Préboist apparaît à ses côtés dans de nombreux films.
À partir de 1985 et la fin des films dits « franchouillards », à petits budgets, où l'on faisait souvent appel à lui, il diminue ses prestations au cinéma.
À la radio et à la télévision
Dans les décennies 1950 et 1960, il travaille à la radio aux côtés de Pierre Dac et Francis Blanche. Paul Préboist tient la vedette avec Pierre Dac dans le feuilleton radiophonique Bons baisers de partout (1966-1974).
Dans les années 1980, 1990, et jusqu'à sa mort, il apparaît très souvent, et souvent déguisé sans complexes, dans les émissions festives et joyeuses de divertissements de son ami Patrick Sébastien. Lors de son émission Le Grand Bluff, il affirme être toujours vierge.
Fin de carrière et mort
Après une dernière apparition à l'automne 1994 dans Que le meilleur gagne, il prend sa retraite pour se consacrer à l'élevage de chevaux[10].
↑Philippe Roger, « La guerre froide sur le littoral du Pas-de-Calais : l'interdiction des représentations de « Drame à Toulon » à Calais en décembre 1951 », Revue du Nord, no 394, , p. 187-197 (lire en ligne)
↑Télé 7 jours no 1844, semaine du 30 septembre au 6 octobre 1955, page 136 : "Je suis à la retraite, une retraite heureuse. Je m'occupe de chevaux. Désormais, il n'y a qu'eux qui m'intéressent. J'en élève des géants, de la race des shaïs et des frisons. Ce sont des chevaux très beaux et très rares d'origine hollandaise. J'en présenterai au prochain salon de l'Agriculture, en avril 96, à Paris."