Partinico
Partinico (en sicilien : Partinicu) est une ville italienne de la province de Palerme dans la région Sicile en Italie. Sa population de 30 673 habitants[2] en 2023 en fait la cinquième plus grande ville de la province ce qui, allié à sa position centrale, explique son rôle moteur pour les communes environnantes. GéographiePartinico est située à 30 km de Palerme et à 71 km de Trapani. Grâce à sa position centrale, elle se trouve à égale distance de nombreux points stratégiques de la Sicile, y compris l’aéroport international de Palerme. La ville est également à environ 7 km de la mer et à une distance comprise entre 25 et 70 km de plusieurs destinations touristiques majeures de la région, telles que Castellammare del Golfo, la Réserve naturelle du Zingaro, Scopello, San Vito Lo Capo et Erice. ClimatSituée à seulement 175 mètres au-dessus du niveau de la mer, Partinico bénéficie d'un climat doux tout au long de l'année. Les températures varient généralement entre 10 et 18 °C en hiver, et entre 23 et 32 °C pendant les mois d'été. HistoireOriginesDepuis la préhistoire, la plaine de Partinico a été fréquentée par l’homme, comme en témoignent de nombreux outils lithiques découverts à divers endroits et aujourd’hui conservés au Musée Civique de Partinico. À l’époque protostorique (XIIIe-Xe siècle av. J.-C.), la plaine abritait un royaume sicane, comprenant les villes d’Inico (Calatubo), Camicos (Monte Bonifato), Crastos (Monte Palamita) et Iccara (Monte D’Oro). Les cités d’Inico et de Camicos sont fréquemment mentionnées par les sources historiques comme appartenant à la domination agrigentine jusqu’à la conquête romaine (IIIe-IIe siècle av. J.-C.), qui entraîna leur disparition et l’apparition du nom Parthenicum. Sous le règne de Caracalla (IIIe siècle ap. J.-C.), Parthenicum est mentionnée dans l’Itinerarium Antonini Augusti. Elle se trouvait le long de la route Panormo-Lilybaeum, reliant Panormus (Palerme) à Hyccara (Carini), aux Aquae Segestanae sive Pincianae, puis à Drepanon (Trapani) et enfin à Lilybaeum (Marsala). Partenicum servait de station de repos, probablement située à Contrada Sirignano, où des vestiges d’une luxueuse villa romaine ont été découverts au siècle dernier, près de la route passant par le sanctuaire de la Madonna del Ponte. Durant la domination arabe (IXe-XIe siècle), les anciens toponymes d’Inico et de Camico furent préservés sous les appellations Al Qamah (Alcamo) et B.RT.NIQ (Partinico), désignant la Terre qui était autrefois la capitale Inico. Dans son ouvrage de 988, Ahan 'at Tagasim, Al Muqaddasi évoque Partinico, précisant qu’elle "ne se trouve pas au bord de la mer et produit une grande quantité de henné", bien qu’il n’en précise pas la nature exacte. Sous la domination normande (XIe-XIIe siècle), les documents offrent davantage de détails. En 1154, Al Idrissi décrit Partinico comme une "terre gracieuse" (B.rt.niq). Elle possédait une forteresse (Castrum) située sur le gaban, dominant la ville, et un port appelé Ar-rukn, à environ trois kilomètres au sud. Période médiévalePartinico fut sous domination musulmane, vraisemblablement jusqu'en 1072, année de la prise de Palerme par Roger Ier de Sicile qui introduit le système féodal en Sicile. Elle devient alors le fief de Mauger de Hauteville[3], fut donné aux templiers après la mort de ce dernier[4] mais fut finalement repris par Frédéric II du Saint-Empire. En juin 1307, Frédéric II retira au chevalier Giovanni de Cammarana l’administration et la gestion de la forêt de Partinico (appelée "forêt de notre Cour de Partinico") pour la confier à l’abbaye du monastère de Santa Maria di Altofonte. Cependant, il conserva pour lui-même la partie côtière de la forêt, jusqu’à une distance équivalente à un tir d’arbalète de la plage, à condition que celle-ci soit rigoureusement protégée. En 1309, le même roi accorda à l’abbaye l’autorisation de construire ("habitationem de novo facere") dans la localité dite "Sala", avec une exemption fiscale pour les cent premiers habitants. Cet acte peut être considéré comme la naissance officielle de l’actuelle Partinico. Le débarquement de la flotte angevine dans la baie de San Cataldo en 1314 rendit la plaine de Partinico particulièrement vulnérable. En 1318, à la demande d'un certain Fra Pietro, une licence fut accordée pour construire une forteresse dans le hameau de Sala, situé dans la forêt de Partinico, afin de protéger l’abbé, les moines et leurs proches. Cette fortification, bâtie "près de la montagne Cesarò sur un rocher à vif", pourrait correspondre à la tour connue sous le nom de Castellaccio. Durant cette période, la forêt jouait un rôle économique notable. Les bois de Partinico et d’Altavilla, situé au nord-ouest, constituaient une ressource essentielle pour le commerce grâce à la production de myrte, de charbon de bois, de chêne, de roseaux et à l’élevage de porcs. Cependant, lorsque l’abbaye devint commendataire en 1435, la protection stricte de la forêt prit fin. Une politique de concessions entraîna sa transformation radicale, menant à sa disparition totale en quelques décennies. À l’époque, la forêt, peu habitée, était principalement exploitée par des charbonniers et restait une région isolée, souvent décrite comme se trouvant "dans le golfe de Castellammare". Au XVe siècle, la seule structure documentée à Partinico était une auberge appelée "La Charruba". Epoque moderneÀ partir de la seconde moitié du XVIe siècle, de nombreuses églises furent construites à Partinico. Entre 1552 et 1570, l'église mère fut édifiée pour accueillir les statues de ll'ancienne chapelle de Saint Cristophe. Par la suite, l’église de l’Immaculée fut fondée, attribuée à la confrérie homonyme et construite sur l'actuel corso dei Mille, dans la zone aujourd’hui occupée par les magasins sous l’ancien tribunal, ainsi que l'hôpital construit en 1570 avec une entrée depuis l'actuelle piazza Verdi. Cet hôpital fut désaffecté et transformé en tribunal jusqu’en 1985, avant de devenir le siège du département de l'Urbanisme de la commune de Partinico. Au XVIIIe siècle, après la conquête de la Sicile par Charles III de Bourbon et l’expulsion des Autrichiens de l'île (1734-1735), l’abbaye d’Altofonte, commendaire depuis le XVe siècle, continua à administrer le territoire de Partinico à travers ses abbés, qui cherchèrent à augmenter leurs profits en réévaluant les fiefs concédés et en introduisant de nouvelles taxes sur des produits auparavant exempts. Selon Francesco Maria Emanuele Gaetani, marquis de Villabianca, les conditions de vie des habitants de Partinico au XVIIIe siècle n’étaient pas si mauvaises : la population, qui passa de 2 032 habitants en 1631 à 9 772 en 1798, vivait dans une certaine aisance, bien que les maisons fussent peu nombreuses, elles étaient de grande taille et presque toutes liées à des greniers et des entrepôts. L'expansion urbaine atteignit en 1714 la piazza Umberto I, où le collège de Marie fut édifié pour accueillir les jeunes filles orphelines. Epoque contemporaine Le début du XIXe siècle apporta à Partinico d'importants changements, notamment dans les domaines social, politique et économique. La présence occasionnelle du roi Ferdinand conduisit à l’autonomie locale et au titre de "ville", à la construction de la cave et de la résidence royale, ainsi qu'à l’abolition des derniers abus féodaux. Lors de la séance du Conseil Civil, réunie dans l’église de San Leonardo le 10 décembre 1779, sur proposition du marquis de la Gran Montagna et de l’avocat Gaetano Bonura, une motion fut votée à l’unanimité visant à obtenir pour Partinico le titre de ville et pour la commune une complète émancipation de Palerme, à laquelle elle était soumise depuis 1616. Après avoir obtenu la reconnaissance de commune autonome par décret royal du 19 avril 1800, et le titre de ville le 25 avril suivant, les autorités demandèrent également l’abolition des droits féodaux encore existants, tels que les dîmes sur les raisins et les terres agricoles que les paysans devaient verser dans les magasins de l’abbaye, situés rue Principe Amedeo, à l'angle de la rue Bellini, à l'intérieur de la cour encore appelée "Cortile della Decima". Cette demande fut acceptée grâce à l’intervention de l’intendant de l’abbaye, le Chevalier Felice Lioj, ministre de la Maison Royale. Avec l’autonomie, Partinico acquit le droit d’avoir un représentant au Parlement Sicilien, et l’avocat Gaetano Bonura put participer en 1818 à la rédaction de la nouvelle Constitution. En 1818, la commune de Partinico, qui utilisait l'emblème de Palerme depuis 1616 en tant que cinquième quartier, fut autorisée à adopter son propre blason, représentant la déesse Diane tenant dans une main une corne d’abondance et appuyant l’autre sur un tronc d’arbre coupé, avec un chien accroupi à ses pieds. Par la suite, cet emblème fut remplacé par l'aigle royal. Le niveau culturel des habitants de Partinico connut un essor, notamment avec l’ouverture en 1819, sous l’impulsion de l’archiprêtre Rosso, d’un gymnase privé composé de cinq classes, et la création du Théâtre de San Leopoldo dans les magasins de la Decima, alloués à la commune. À la suite de la réforme des collectivités locales de 1818, le Conseil Municipal fut composé d'un maire, de deux élus et d’une "decurie". Le premier maire de Partinico fut Raffaele Cannizzo, à qui l’on attribue, avec Don Ignazio Rosso, la création du gymnase privé mentionné précédemment. Le 16 mai 1860, la population de Partinico se révolta victorieusement contre les troupes bourbons, qui tentaient de piller la ville. Cet épisode est commémoré sous le nom de "L'Eccidio di Partinico". La ville accueillit également Giuseppe Garibaldi lors de sa marche vers Palerme, et lui dédia une statue, actuellement située dans la Villa Margherita. Les années suivant la chute des Bourbons et la fin du siècle dernier marquent une croissance de la population de Partinico, qui atteint les 25 000 habitants, presque tous employés dans le secteur agricole. Aujourd'hui encore, avec ses 32 000 habitants, Partinico reste un centre essentiellement agricole, ayant presque totalement perdu sa structure urbaine traditionnelle de type rural, démantelée surtout dans les années 1970, 1980 et 1990. La ville est également rappelée pour sa participation active aux Faisceaux siciliens, un mouvement ouvrier né le 9 décembre 1893. En 1952, Danilo Dolci lança dans la région des luttes non violentes contre la mafia, le chômage, l'analphabétisme, les inégalités sociales, etc. En 1958, un exceptionnel trésor de monnaies romaines en or est remonté des fonds marins proches du village. Le nom de trésor de Partinico est donné à la trouvaille. SymbolesL'emblème et le gonfalon ont été accordés par décret du président de la République en date du 8 avril 1999[5]. " De sinople, un aigle d'or, les ailes abaissées, becqué et armé de gueule. Sous l'écu, une banderole bifide de sinople flottante, portant le motto en capitales d'or : DEVOTA ET FIDELIS CIVITAS. Ornements extérieurs de ville." Le gonfalon est un étendard jaune bordé de vert. Monuments et lieux d'intérêtArchitecture religieuse
Architecture civile
Architecture militaire D'une grande importance historique, les nombreuses tours disséminées dans les campagnes de Partinico méritent d'être mentionnées. Parmi les 26 tours recensées par Stefano Marino, nombreuses sont désormais disparues ou détruites à cause de la négligence et du manque d'intérêt. Parmi celles-ci, on peut citer : la Torre del Re (XVIe siècle), la Torre di Ballo (XVIIIe siècle), et il Castellaccio (XIVe siècle). SociétéEvolution démographiqueHabitants recensé[7]
Population étrangèreAu 31 décembre 2023, il y avait 1 104 résidents étrangers, soit 3,23 % de la population[8]. CultureEcoles
MédiasTélévisionsPartinico est le siège de la télévision communautaire Telejato[9] et de TV 7. De plus, la station de radio Radio Amica[10] y est également présente. CinémasÀ Partinico, certaines scènes des films Le Saint prend l'affût de Christian-Jaque et Il giorno della civetta de Damiano Damiani, avec Franco Nero et Claudia Cardinale[11], ont été tournées. CuisineÀ Partinico, on trouve le muffoletto rî parrini, une variante de la muffuletta (un pain typique de la Sicile) préparée avec la pâte levée appelée biga et des graines de sésame[12]. Géographie anthropiqueQuartiersSpine SanteLe quartier le plus ancien de la ville de Partinico, dont le nom provient des arbres Acacia horrida (ou Acacia Spinosa), utilisés comme haies défensives, qui étaient présents dans cette zone dans le passé et le sont encore aujourd'hui. Casa SantaLe quartier populaire, où la place principale est occupée par la paroisse de l'Église de Maria Santissima del Rosario, construite en 1789 et située sur la place Casa Santa. Zone PEEP-Gregorio MagnoDeux quartiers séparés par le viale della Regione, constitués principalement de bâtiments d'habitation populaire, où se trouve également le marché de quartier. Borgo dei Parrini : Il s'agit d'une fraction rurale de la ville, fondée par les pères jésuites au XVIe siècle, d'où elle tire son nom (en sicilien, parrini signifie "pères"/"prêtres"). Une intervention récente d'un entrepreneur local a transformé ce petit village agricole, en partie en déclin, en un coin de la ville avec des habitations excentriques vaguement inspirées du style d'Antoni Gaudí. Cette initiative suscite un intérêt touristique croissant ces dernières années[13]. ÉconomieImportant centre agricole, au pied de la colline de Cesarò, haute d'environ 500 mètres, Partinico compte parmi ses produits : du raisin de cuve, des légumes et des fruits cultivés en serre, des amandes et des olives. Dans le secteur artisanal, les travaux du bois et du fer sont significatifs, ainsi que l'art de la céramique. Infrastructures et transportsLa ville est desservie par la station du même nom, située sur la ligne Palermo-Trapani. SportsLa ville est representée par le club du Partinico Audace[14]. Administration
Communes limitrophesAlcamo, Balestrate, Borgetto, Carini, Giardinello, Monreale, Terrasini, Trappeto
Voir aussiNotes et références
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