Né le [1], Joseph Guy-Marie Ropartz suit la même voie que son père, Sigismond Ropartz[2], un avocat de Guingamp, en étudiant d'abord le droit à Rennes. Mais en parallèle de ses études au barreau de Paris, il entre en 1885 au Conservatoire de Paris dans la classe de composition de Dubois, puis de Massenet où il se lie, entre autres, avec le jeune Georges Enesco, mais qu'il délaisse dès 1886 pour celle d'orgue de César Franck. Le Chant de la cloche de Vincent d'Indy est pour lui une révélation[3]. Ses poèmes et nouvelles inspirent les musiciens parmi lesquels Edvard Grieg.
Il épouse, en 1892, Cécile Chauvy (1868-1939), nièce d'Arthur Rhoné.
Après le décès tragique de son ami Albéric Magnard en 1914 et la perte de plusieurs manuscrits, Ropartz reconstitue de mémoire l'orchestration de son opéra Guercœur.
Il prend sa retraite en 1929 et se retire dans son château de Lanloup (Côtes-d'Armor), où il continue de composer.
Le , ses amis rassemblés au château assistent à la remise de son épée d'académicien. En 1953, atteint de cécité, il bénéficie du soutien de sa fille Gaud[3].
Style musical
Celtique dans l'âme, Ropartz était bien le fils de ce pays « où les korrigans peuplent la lande et dansent, par les nuits lunaires autour des menhirs où les fées et les enchanteurs — Viviane et Merlin — ont pour domaine la forêt de Brocéliande, où les âmes des morts restés sans sépulture apparaissent toutes blanches au-dessus des flots de la baie des Trépassés ». Ces mots poétiques empruntés à l'auteur lui-même pour définir sa Bretagne natale définissent aussi parfaitement ses œuvres, dont l'une a précisément pour titre Le Pays. Au lendemain de la mort de Ropartz, René Dumesnil écrivait dans Le Monde : « Il y a chez Ropartz une science du folklore et de son utilisation juste qu'on admire ; mais plus souvent que l'emploi direct de motifs populaires c'est une inspiration puisée dans le terroir même qui nourrit l'œuvre, comme la sève les arbres. »
« La pensée de Ropartz a une triple source : la Bretagne, la mer, la foi religieuse. Rarement grand artiste incarna de façon plus intense l'âme de sa terre et de sa race. Toute une partie de ce qu'il a écrit pourrait porter en épigraphe le beau vers de Francis Jammes : "Tout est vain qui n'est pas le grand calme de Dieu". »
Louis Kornprobst
Production musicale
Sa production musicale comprend une centaine d'opus[9].
Le Miracle de Saint Nicolas, légende en deux parties et 16 tableaux pour soli, voix d'enfants, chœur mixte, piano, orgue, harpe et orchestre à cordes (1905)
Messe brève en l'honneur de Sainte Anne, pour trois voix égales et orgue (1921)
Messe en l'honneur de Sainte Odile, pour chœur mixte et orgue (1923)
Messe « Te Deum Laudamus », pour 3 voix mixtes et orgue (1925-26)
Ropartz a également été un poète de talent qui a fait paraître dans sa jeunesse trois recueils de vers, influencés à la fois par l'école parnassienne et le symbolisme. En 1889 il publie avec Louis TiercelinLe Parnasse breton contemporain, une anthologie de la poésie bretonne de la deuxième moitié du XIXe siècle et il participe à la Revue L'Hermine, que Tiercelin fonde peu de temps après, en .
Louis Kornprobst, J. Guy Ropartz. Etude biographique et musicale. Editions musicales d'Alsace, 1949, 123 pp.
Paul-Gilbert Langevin, Musiciens de France, la génération des grands symphonistes; deux études de Jean Maillard : Guy Ropartz, chantre d'Armor et Les six symphonies, études analytiques (p.105-132), La Revue Musicale, n°324-325-326, 1979.
Pour la 3e symphonie de Ropartz, voir M. Faure, Du néoclassicisme musical dans la France du premier XXe siècle, Klincksieck, 1997 (ISBN2-252-03005-4) [1]