Un de ses cousins maternels éloignés est Théophile Bader, cofondateur des Galeries Lafayette[5],[10],[11],[12],[13]. Son père, non-pratiquant, se référant à leur patronyme, lui a dit un jour : « Tu te sentiras toute ta vie solidaire des Juifs car tu subiras comme eux l'antisémitisme »[7]. Il meurt d'un cancer foudroyant[14] le à Paris, à l'âge de 66 ans[15].
Gabriel Attal a deux sœurs cadettes et une demi-sœur aînée, cette dernière issue du précédent mariage de son père. Il a aussi un frère adoptif[1], fils d'une cousine décédée dans un accident de voiture en 2016[15]. Après le divorce de ses parents en 2000, sa mère demande qu'il porte son nom de famille à côté de celui de son père. Il prend alors le nom d'usage « Gabriel Attal de Couriss »[19],[20].
Études
Gabriel Attal étudie à l'École alsacienne[10], établissement privé laïque, où il côtoie la future chanteuseJoyce Jonathan[21], qu'il dit avoir été l'« un de ses premiers amours »[22],[N 1],[15] ainsi que le futur avocat et activisteJuan Branco, avec qui se développe une profonde inimitié en raison d'un Skyblog co-administré par celui-ci, dans lequel plusieurs utilisateurs postent des commentaires dénigrants sur le physique de certains élèves[23],[24]. Gabriel Attal déclare y avoir été victime pendant plusieurs mois de cyberharcèlement et d'un déferlement d'insultes et d'injures homophobes[23].
Gabriel Attal évoque son homosexualité pour la première fois publiquement en décembre 2018, dans un portrait publié par L'Obs[31],[32]. Deux mois plus tôt, il a été victime d'un « outing » sur Twitter de la part de Juan Branco[N 2],[33],[24], après que des allusions à sa vie privée et à son couple ont circulé dans les travées de l'Assemblée nationale[34],[35]. En , il explique assumer son homosexualité sans la revendiquer[36].
Après un stage à l'Assemblée nationale auprès de Marisol Touraine pendant la campagne présidentielle, Gabriel Attal entre en 2012 dans le cabinet de la ministre de la Santé[40], avec l'aide de Benjamin Griveaux[40], lui aussi membre du cabinet, dont il est l'adjoint[38],[10]. Il devient ainsi le plus jeune conseiller ministériel du quinquennat[10]. Jusqu'en 2017, il travaille au cabinet comme préposé aux discours, puis comme conseiller politique après le départ de Benjamin Griveaux[41],[42].
Cinquième sur la liste PS aux élections municipales de 2014, Gabriel Attal devient l'un des quatre conseillers municipaux PS de Vanves et prend la tête de l'opposition, après la démission de la tête de liste socialiste[43],[39].
Toujours selon Le Monde, au sein de l'Assemblée nationale, les députés de La République en marche (LREM) considèrent qu'avec Amélie de Montchalin, il fait partie des députés les plus talentueux. Le Monde indique qu'il y est parvenu « grâce à son sens politique et à son aisance à l'oral. Et surtout, en profitant du vide. Alors que beaucoup de ses collègues du groupe LREM, composé en majorité de novices, n'osaient pas prendre la parole en public au début de la législature, lui a très vite crevé l'écran en défendant l'action d'Emmanuel Macron avec un aplomb et une facilité déconcertants pour son jeune âge »[38].
Libération relève qu'il « est invité partout, des matinales de radio à l'émission On n'est pas couché, reléguant les autres porte-parole de LREM au rang de figurants », et qu'il est « l'un des seuls à monter au feu cet été [en 2018] pour défendre Emmanuel Macron et l'Élysée en pleine affaire Benalla, gagnant du même coup de nouveaux galons »[42]. Il bénéficie d'un accès privilégié au palais de l'Élysée, qui lui fournit les éléments de langage en vue de ses passages dans les médias[38].
Sa maison de famille à l'Île-aux-Moines fait par ailleurs office de « petit carrefour de la majorité »[42].
En avril 2018, à la veille du mouvement social contre la réforme de la SNCF, sa dénonciation de « la gréviculture » suscite la polémique[10],[38]. En mai 2018, il pren[39]d ses distances avec les propos polémiques du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, selon lesquels les migrants font du « benchmarking » en comparant les pays européens[38].
En septembre 2018, après l'élection de Richard Ferrand à la présidence de l'Assemblée nationale, il se porte candidat pour lui succéder à la présidence du groupe LREM[51], mais il annonce le retrait de sa candidature la veille du scrutin alors qu'il était considéré comme l'un des trois favoris pour l'emporter[52].
Après six mois de législature, il est le 31e député le plus actif selon le classement établi par Capital, classement qualifié de « prime aux bavards » par le président du groupe La République en marche[54],[55] et dénoncé par Gabriel Attal lui-même qui affirme qu'il est favorisé car il a signé des amendements alors que ses collègues de LREM ont travaillé autant que lui à leur préparation[56].
Ouest-France relève que « selon le site Nosdéputés.fr qui scrute l'activité des députés, Gabriel Attal est l'un des élus les plus actifs (127 interventions en commission ce qui le classe parmi les vingt premiers) ».
Le Monde indique que l'examen du texte « lui a permis de se distinguer par sa capacité à ferrailler avec l'opposition dans l'hémicycle, en particulier avec La France insoumise (LFI), qu'il cible prioritairement dans ses prises de position »[38].
Il suscite la polémique en qualifiant les étudiants opposés à sa réforme de « bobos égoïstes »[10].
Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse
Il est notamment chargé d'intervenir sur les dossiers de la jeunesse et la mise en place du service national universel (SNU)[38], jusque-là sous la responsabilité de Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées[60].
Le 29 novembre 2018, il annonce des mesures concernant le monde associatif. En matière de philanthropie, il déclare souhaiter que « les grandes fortunes » puissent léguer leur patrimoine net d'impôt de succession à des fondations dont leurs enfants sont administrateurs, plutôt qu'à leurs enfants, ce qui est imposé à 45 %. En effet, de nombreuses fortunes françaises, comme c'est le cas, par exemple, de Johnny Hallyday, s'établissent selon lui à l'étranger afin de procéder à ce montage dans la légalité[61]. La réforme projetée finit par échouer.
Selon Libération, « il est un des rares secrétaires d'État à exister »[35].
Lors des élections municipales de 2020, il est deuxième sur la liste LREM à Vanves, qui arrive en troisième position au second tour (19,9 %), derrière celle du maire sortant (UDI) Bernard Gauducheau (53,3 %) et celle d'EÉLV (26,8 %). Il reste conseiller municipal d'opposition[62].
Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du gouvernement
Alors que Gabriel Attal est en couple avec Stéphane Séjourné, conseiller politique d'Emmanuel Macron jusqu'en 2021, Le Monde juge qu'ils forment un couple au cœur du pouvoir[29]. Le quotidien constate qu'« ils se sont hissés au sommet de l'État dans une position totalement inédite sous la Ve République : l'un souffle à l'oreille du président, l'autre parle au nom du Premier ministre »[29].
Comme porte-parole du gouvernement, il lance et anime en février 2021 une émission sur Twitch et YouTube, au cours de laquelle il échange au palais de l'Élysée avec des influenceurs. Le quotidien Libération relève alors qu'« il rencontre déjà un certain succès auprès d'une communauté Instagram qui s'élève à 67 000 personnes, mais qu'il compte seulement 1 200 abonnés sur Twitch[68] ». Le premier rendez-vous est vivement critiqué sur Twitter par des étudiants ne se reconnaissant pas dans les influenceurs invités[69].
Lors des élections législatives de 2022, Gabriel Attal est candidat pour la majorité présidentielle dans la dixième circonscription des Hauts-de-Seine. L'Élysée annonce que tous les membres du gouvernement candidats qui sont battus dans leur circonscription devront quitter le gouvernement[71]. Au premier tour, il arrive en tête avec 48,06 % des voix devant la candidate NUPES, Cécile Soubelet (30,75 %)[72]. Au second tour, il obtient 59,85 % des suffrages, ce qui lui permet de se maintenir au gouvernement[73].
À la fin de l'été, il rédige une note de service qui interdit le port de l'abaya et du qamis en milieu scolaire[79] dans un contexte de hausse importante des atteintes à la laïcité dans le milieu scolaire[80]. Cette annonce entraîne une polémique, des élus de La France insoumise et le Conseil français du culte musulman défendant le fait que ces deux vêtements n’expriment en rien une appartenance religieuse quelconque[81]. Lors de la rentrée, 298 personnes se présentent à l'entrée de leur établissement en portant un de ces vêtements, dont 67 sont interdits d'entrée après avoir refusé de se changer[82]. Le Conseil d’État, dans des décisions rendues en [83] et septembre 2024[84], confirme l’interdiction de ces habits, considérant qu'ils s’inscrivent bien dans une logique d’affirmation religieuse[83].
Il annonce à la rentrée 2023 une expérimentation du port de l'uniforme dans dix établissements[91],[92],[93], pour voir « ce que ça permet en manière de restauration de l’autorité à l’école, de l’élévation du niveau[94] ». L'efficacité de cette mesure pour réduire les inégalités est néanmoins controversée[95],[96], et sa mise en place à la rentrée 2024 est minimaliste et laborieuse[97],[98].
En décembre 2023, peu après la publication des résultats de l’enquête internationale PISA, il annonce les mesures de son « choc des savoirs »[99]. Il prévoit notamment que les redoublements seront décidés par l'équipe enseignante, et non plus par les parents[100]. De nouveaux programmes s’appliqueront à l’école primaire[99]. Des groupes de niveau en français et mathématiques devraient être créés dans les classes de sixième et de cinquième[101],[102]. Il prévoit aussi une réforme du brevet, lequel devait conditionné l'accès au lycée (cette réforme ne voit finalement pas le jour à la rentrée suivante)[103]. D'autres mesures concernent la mise en place à moyens constants de groupes réduits au lycée professionnel, le développement d'un outil d’intelligence artificielle pour l'enseignement du français et des mathématiques en classe de seconde, l'adoption de la méthode de Singapour en primaire, et une épreuve anticipée d’enseignement scientifique au bac[99].
Avec la multiplication de ces annonces (au moins une par semaine pendant ses cinq mois et demi à la tête du ministère[77]), Gabriel Attal est rapidement remarqué pour son sens de la communication, là où son prédécesseur Pap Ndiaye se voyait reprocher sa trop grande discrétion[77]. Son discours est marqué par de nombreux marqueurs traditionnels de la droite[104]. Sa popularité dans l'opinion publique connaît une augmentation rapide[105], tandis que le personnel éducatif reste, lui, dans sa globalité, très sceptique face aux nombreuses annonces du ministre, qu'il ne mettra finalement pas lui-même en place en raison de son départ[106].
Il quitte le ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse le pour Matignon, ce qui fait de lui l'un des ministres de l'Éducation les plus éphémères de la Ve République[77]. Il désigne Amélie Oudéa-Castéra pour lui succéder dans son propre gouvernement, mais celle-ci se rend rapidement très impopulaire et est remplacée moins d'un mois plus tard par Nicole Belloubet[77],[107].
Dès la dissolution de l'Assemblée, annoncée par Emmanuel Macron le soir des élections européennes sans que Gabriel Attal ait été consulté, ce dernier prend la tête de la majorité présidentielle pour la campagne pour les élections législatives[126]. Il est réélu député le [127], lors du deuxième tour qui voit la coalition présidentielle devancée par le Nouveau Front populaire.
Le , Gabriel Attal remet sa démission et celle de son gouvernement au président de la République, lequel la refuse et lui demande de demeurer en fonction pour « assurer la stabilité du pays »[128],[129]. Le , Emmanuel Macron accepte finalement la démission de Gabriel Attal, mais celui-ci et son gouvernement demeurent en place pour gérer les affaires courantes en attendant la nomination d'un nouveau Premier ministre[130],[131]. Le suivant, le gouvernement de Gabriel Attal devient le gouvernement démissionnaire à la plus grande longévité depuis la Seconde Guerre mondiale[132]. Il est remplacé le par Michel Barnier[133].
Retour à l'Assemblée nationale
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↑« ...Sont naturalisés Français par application de la loi du 20 décembre 1923 : […] ATTAL (Elie), avocat, né le 24 décembre 1885 à la Marsa (Tunisie), ayant trois enfants mineurs: 1° Haïm-Gilbert-Claude, né le 4 juin 1916 à Tunis ; 2° Georges-Marius-Clément, né le 27 décembre 1918 à Tunis ; 3° André-Neldo-Benjamin, né le 26 octobre 1923 à Tunis, et MODIGLIANI (Benvenuta-Lina), sa femme, née le 5 août 1890 à Tunis, de père italien, y demeurant. », Journal officiel de la République française, 24 janvier 1937, p.1002. Lire en ligne.
↑Alain Barluet, « Les militaires soulagés par une participation a minima », Le Figaro, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Gabriel Attal : « Il faut que les grandes fortunes françaises puissent léguer leur argent à des œuvres » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑Eléa Pommiers, « Le nombre d’atteintes à la laïcité à l’école en baisse après deux mois de forte hausse », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑« Polémique autour de l'abaya dans les écoles françaises : ce qu'il faut savoir », France 24, (lire en ligne, consulté le )
↑« Rentrée scolaire : 298 élèves se sont présentées en abaya, 67 ont refusé de l'enlever, a annoncé Gabriel Attal », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et b« Abaya à l’école : le Conseil d’État confirme l’interdiction », Le Point, (lire en ligne, consulté le )
↑« Abaya à l’école : le rapporteur public du Conseil d’Etat se prononce pour la validation de l’interdiction », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑Marie-Béatrice Baudet et Sarah Belouezzane, « Les démons du collège Stanislas, citadelle de l'enseignement privé catholique », Le Monde, (lire en ligne).
↑Flavien Groyer, « Harcèlement scolaire : cours d'empathie, numéro unique, ce qu'il faut retenir du plan de lutte du gouvernement », France Bleu, (lire en ligne, consulté le )
↑« Harcèlement scolaire : les élèves du CE2 à la terminale devront répondre pour la première fois à un questionnaire d’autoévaluation », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑« Harcèlement scolaire : le difficile décryptage des questionnaires anonymes distribués aux élèves », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑« « Uniforme » ou « tenue unique » à l’école : les modalités de l’« expérimentation » du gouvernement dévoilées à l’automne », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑« Uniforme à l’école : le ministère de l’éducation précise les contours de l’expérimentation », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑Amandine Bégot, « Uniforme à l'école : "Les modalités d'expérimentation annoncées à l'automne", indique Gabriel Attal », RTL, (lire en ligne, consulté le )