L'espace communal est vallonné : après le plissement hercynien et la pénéplanation post-hercynienne, le relief est formé principalement d'alignements successifs de hauteurs formées de roches dures, dégagées par l'érosion, caractéristique d'un relief de type appalachien, typique aussi du Massif armoricain. La partie occidentale des montagnes Noires, orientée est-nord-est - ouest-sud-ouest traverse la partie nord du territoire communal et forme les points les plus élevés, comme Belle-Roche qui atteint 239 mètres d'altitude, le point culminant étant Menez Roc'h Tourmant (dit parfois Menez Landivijenn) avec 260 m d'altitude ; un deuxième alignement de hauteurs, parallèle au précédent, va de Quillien jusqu'à Kerzuguel, culminant à 238 mètres à l'est de Kerzuguel Vihan ; un troisième axe élevé, toujours parallèle aux précédents, culmine à 238 mètres au Menez Sant-Yann, près de la chapelle de Saint-Jean-Botlann ; un quatrième alignement de hauteurs se situe dans le sud-est de la commune, autour de Gulvain (le Menez Gulvain atteint 202 mètres d'altitude).
Les points les plus bas sont situés dans l'angle nord-ouest du finage communal, dans la vallée du ruisseau des Trois Fontaines, à proximité de la chapelle des Trois Fontaines (qui dépend de la commune de Gouézec), où l'altitude s'abaisse jusqu'à 111 mètres, et surtout dans l'extrême sud du territoire communal, au sud du hameau de Coatdregat/Koad-Dregad, où l'altitude descend jusqu'à 80 mètres dans la presqu'île de confluence entre le ruisseau de Langelin et un de ses affluents de rive gauche, près du moulin de Quistinic. Le bourg est vers 130 mètres d'altitude.
Edern : Roc'h Tourment (260 m d'altitude), un des sommets des Montagnes noires, schistes à fort pendage.
Roc'h Tourment : schistes quartziteux redressés à la verticale.
Paysage vu vers le nord depuis Roc'h Tourment (vallée du ruisseau des Trois Fontaines qui forme limite avec Gouézec).
Le sommet de Ménez Landivigen (260 mètres d'altitude) situé près du « jardin Picart ».
Affleurements de roches et végétation près du sommet de Ménez Landivigen.
Une roche près du sommet de Ménez Landivigen.
Roche plissée sur les flancs du Ménez Landivigen.
Vue panoramique vers le nord à partir du Ménez Landivigen.
Géologie
L'axe Roc'h Tourment - Belle Roche est formé de schistes et quartzites dits de Plougastell[1] qui datent du dévonien inférieur, à fort pendage relevé vers le nord-nord-est. Les mêmes formations géologiques affleurent aussi dans la région de Quillien-Kerzugel. L'axe du Menez Sant-Yann est par contre formé de grès armoricain[2].
La partie centrale de la commune est principalement formée de schistes bleus, rarement ardoisiers à Edern, mais qui se débitent en dalles et ont été fréquemment utilisés dans l'habitat ancien et le pavage ; ils affleurent en formant une large bande allant de Bécharles à l'est de Lannarnec en passant par Saint-Maudez et Kergadiou.
La partie sud de la commune (au sud du bourg d'une part, de la chapelle Saint-Jean-Botlan d'autre part) est formée principalement de schistes et micaschistes contenant des filons d'amphibolite ; ces roches sont très anciennes, datant du précambrien (plus de 500 millions d'années). Le granite affleure dans l'extrême sud-est du territoire communal autour de Gulvain[3].
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[4]
Moyenne annuelle de température : 11,2 °C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 1,4 j
Cumuls annuels de précipitation[Note 3] : 1 179 mm
Nombre de jours de précipitation en janvier : 15,5 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 9 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1989 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[10]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Statistiques 1981-2010 et records EDERN (29) - alt : 150 m 48° 06′ 18″ N, 3° 58′ 36″ O Statistiques établies sur la période 1989-2010 - Records établis sur la période du 01-09-1989 au 30-06-2016
Source : « Fiche 29048003 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
Le déclin de Gulvain
Le hameau de Gulvain a longtemps été dynamique : il y avait là jusqu'à la décennie 1960 plusieurs bistrots, une boulangerie, deux épiceries, .. et une école de hameau qui a fermé en 1978, et une salle de danse, La Guinguette, qui a fermé à la fin de la décennie 1960. Même l'ancienne église tréviale Saint-Guénolé ne sert plus guère : le dernier mariage y a été célébré en 2007 ; des messes d'enterrement y ont été célébrées jusqu'en 2019 car le village dispose toujours de son cimetière. Seul le café Le Rancart est encore ouvert dans ce hameau qui rassemble encore une soixantaine d'habitants. La "Côte du Ménez" est connue comme un lieu de passage fréquemment emprunté par des courses cyclistes, notamment le Tour du Finistère. Le hameau a aussi un Comité des Fêtes qui organise notamment le pardon du dernier dimanche de juillet[11].
Urbanisme
Typologie
Au , Edern est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[12].
Elle appartient à l'unité urbaine de Briec, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de la banlieue[13],[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Quimper, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[14]. Cette aire, qui regroupe 58 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[15],[16].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,6 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (91,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (41 %), zones agricoles hétérogènes (38,2 %), prairies (13,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,1 %), forêts (2,9 %), zones urbanisées (1,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,2 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Le nom de la commune d'Edern résulte de la fixation d'un anthroponyme, celui de saint Edern. Ce dernier quitta la Cambrie dont il était originaire, afin d'évangéliser les Armoricains.
Histoire
Antiquité
Un pont gaulois est situé entre Edern et Briec à Pont an Devez.
Deux voies romaines traversaient le finage actuel d'Edern : celle allant de Vorgium à Civitas Aquilonia passait par le bourg actuel ; celle allant vers Douarnenez divergeait de la précédente à Ty-Fléhan et passait par le sud de Ménez Landivigen[18].
Étymologie et origines
Le nom de la commune d'Edern résulte de l'ermitage de saint Edern. Ce dernier abandonna la Cambrie dont il était originaire, afin d'évangéliser les Armoricains. Il prit pied en Bretagne via le port de Douarnenez. La légende rapporte que le patronyme « Edern » aurait pour source une divinité celtique homonyme, fils du dieu Nuz et frère de Gwenn[19]. On décrit saint Edern chevauchant un cerf en compagnie de sa sœur Jenovefa (cette dernière pourrait se présenter comme étant une figure de Sainte-Geneviève, ou encore Sainte-Geneviève elle-même). Il stoppèrent au sommet de Coat ar Roc'h, où Edern entreprit de construire une maison pour sa sœur et une simple hutte pour lui-même. S'ensuivit une querelle au sein de la fratrie au sujet de l'appropriation des terres entourant chacune des deux nouvelles constructions ; querelle qui tourna à l'avantage d'Edern, celui-ci se montrant plus rusé que sa sœur.
Il arrive fréquemment que l'image de saint Edern montant un cerf, soit associée à la divinité panthéonique celteCernunnos[19].
Ce moine ermite de la fin du IXe siècle était probablement d'origine irlandaise, bien que d'après l'étymologie du nom et sa légende, certains le croient gallois. Après son arrivée en Cornouaille, il prit la route de la « forêt de Quistinic » et bâtit une chapelle dans la paroisse de Briec.
Moyen Âge
Une motte castrale existait à Ti-Fléhan entre le Xe siècle et le XIIe siècle[18].
En 1426, Juquel de la Boixière de Rulazarou, épouse Marguerite de Ploeuc, c'est la première trace dans les archives de la Boissière (la famille de la Bouexière de Rulazarou appartient à la noblesse de l'ancien pays de Cornouaille et paraît avoir eu pour berceau la terre de la Bouexière, située dans la paroisse d'Edern). Guillaume de la Boessière, archer en brigandine, est présent à la montre de l'évêché de Cornouaille qui se tint à Carhaix en 1481[20]. En 1488, Anne de la Boissière de Rulazarou, petite-fille des précédents, et Jehan V de Tregain[Note 5] se marient au château de la Boissière[21].
Les Hospitaliers
La chapelle Saint-Jean-Botlan (Bod-lann signifie en breton « buisson d'ajoncs »), ancienne possession des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, date du XVIe siècle (y compris des restes de vitraux illustrant la vie de saint Jean-Baptiste), mais son clocher, ainsi que le pignon ouest sont plus récents ; son maître-autel date du XVIIe siècle et sa chaire à prêcher du XVIIIe siècle[22]. La chapelle possède de nombreuses statues dont celles de saint Jean-Baptiste, saint Edern (à cheval sur un cerf), saint Sébastien, saint Hervé (tenant un livre à la main et avec un loup à ses pieds), sainte Madeleine, ainsi qu'un Ecce homo. Un vitrail possède un écusson aux armes des familles Liziard et La Lande. La chapelle est entourée d'un vaste placître[23].
Le village de Quillien est une ancienne possession templière : le toponyme « Le moulin du Temple », situé non loin, y fait référence.
Le , à Briec et dans les environs, a lieu un épisode de la Révolte du Papier timbré, connue aussi sous le nom de « Révolte des Bonnets Rouges » :
« […] À Briec […], le tocsin sonna. De plus de vingt villages des environs, 2 000 paysans, armés de fusils, de fourches, de « bâtons ferrés », c'est-à-dire probablement d'épieux et de piques, se rassemblèrent à l'issue de la messe dans le cimetière. Ils furent harangués par Allain Le Moign, dit le « grand Moign », « caporal » de la trève du Gorresquer [Gorrequer] en Briec, c'est-à-dire d'un hameau avec une chapelle dépendant de la paroisse de Briec, et par Germain Balbouez[25], « caporal » de la trève de Landudal […]. Qu'est-ce que ce titre de « caporal » ? Signifie-t-il chef élu, ou est-il l'équivalent de « coq de paroisse » […], ou est-ce un grade dans les milices organisées […] ? Menés par Le Moign, Balbouez et Laurent Le Quéau[26], meunier de Quéménéven […], les paysans entraînant de force leurs prêtres, les recteurs de Briec et d'Edern, marchèrent sur le château de La Boissière[27], où ils croyaient trouver, chez Monsieur de Kéranstret[28], le marquis de la Coste et le sieur de la Garenne-Jouan, qu'on disait porteur de la gabelle. Leur but était de massacrer tous ces nobles. Pour ces paysans, tous les nobles étaient des gabeleurs. Ne trouvant pas ceux qu'ils cherchaient, ils défoncèrent les barriques de vin, s'emparèrent des armes et des munitions et mirent le feu au château[29]. »
Les trois meneurs de cette révolte cités dans ce texte furent exclus de l'amnistie accordée le par Louis XIV[30]. Laurent Le Quéau fut torturé par le feu à trois reprises puis « exécuté de mort » à Quimper le après avoir été jugé par le présidial de Quimper. Lors de son interrogatoire mené par l'avocat du roi Pierre du Disquay, il déclare :
« Le jour du dimanche de la Trinitté [Trinité], au mois de juin dernier, il estoit en sa maison lorsque le toxin [tocsin] fust sonné dans la paroesse de Quéménéven et Saint-Venec [Saint-Vennec] et Briziac [Briec] au poinct du jour […] accompagné de Jean Louarné, texier, demeurant chez l'interrogé. Interrogé, répond qu'il portoit un fusil et ledit Louarné qui l'accompagnoit une fourche de fer […], qu'estant à Saint-Venec, il s'y estoit amassé quantité de personnes, tous armés ; avec lesquels il alla au bourg de Briziac […], qu'ayant appris que le sieur de La Garaine-Jouan [La Garenne-Jouan] estoit porteur de la gabelle, lequel ils croioient estre au manoir de la Boixière [Boissière] chez Monsieur de Keranstret, ils résolurent tous ensemble de s'y en aller à dessin de les exterminer, où estant arrivez au nombre de quatre à cinq centz personnes, ils demandèrent le dict La Garaine. […] Enragés de ne point le trouver, ils demandèrent du vin. […]. Répond qu'ensuite ils étaient tous esprins de vin, apprès quoy il vit le feu […] dans la crèche […], dict que le feu fut aussy mis en la grange dudit manoir de La Boixière, […] dans l'entrée dudict manoir […], que l'on cassoit et brisoit tout ce que l'on trouvoit dans leur voye. […] Dict qu'ils se retirèrent ensuitte tous chacun chez soy […][31]. »
Allain Le Moign et plusieurs autres furent aussi arrêtés et le même texte fournit aussi la retranscription de leurs interrogatoires. On ignore s'ils furent exécutés.
Un tableau ex-votoApparition de la Vierge à saint Dominique du peintre Philippe datant de 1706 se trouve dans l'église d'Edern évoque le miracle du sauvetage de Jean-Baptiste de Penandreff[Note 6], seigneur de la Boissière, tombé à l'eau et sur le point de se noyer en Rade de Brest alors qu'il avait pris le bateau à Lanvéoc pour se rendre à Brest.
Son fils Charles-Louis de Penandreff de Keranstret, baptisé le à Carhaix-Plouguer, seigneur de la Boissière depuis 1727, lieutenant des vaisseaux du Roy, chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, décéda le à Edern.
Révolution française
Vendu comme bien national en raison de l'émigration de De Penandreff, le manoir de la Boixière (Boissière) est acheté par Jean-François Riou-Kerhallet[Note 7], un commerçant brestois qui fut aussi corsaire[32].
Le 28 prairial an III (), une expédition de chouans dirigée par Georges Cadoudal et Jean-Baptiste-Paul-Marie de Lantivy-Kervéno, forte d'environ 600 hommes, venant de Locoal-Mendon dans la région de Guémené, passe par les Montagnes Noires ; ils sont rejoints à Édern par des royalistes venus de Saint-Goazec, Leuhan et Laz et poursuivent leur chemin jusqu'à la poudrerie de Pont-de-Buis qu'ils attaquèrent afin de voler des munitions[33]. Un des lieutenants chouans, Éveno, tue de 4 coups de fusil le curé constitutionnel de la paroisse de Briec devant les habitants terrorisés et réquisitionne six charrettes tirées chacune par deux chevaux, prenant aussi en otage trois paysans de la paroisse[34]
Le XIXe siècle
La Boissière [Boixière] au XIXe siècle
La petite fille de Jean-François Riou-Kerhallet, Élisabeth Émilie Baudin[Note 8], fille du contre-amiral François-André Baudin, hérite du domaine et se marie en 1844 avec Émile Meslon, comte de Trégain, dont elle divorça (elle mourut dans le plus grand dénuement)[35].
À la fin du XIXe siècle, la Boissière est achetée par un industriel, Pierre Hallier[Note 9] dont les descendants, successivement Adolphe Hallier[Note 10], puis le général de division Eugène Hallier[Note 11], puis le général de brigade André Hallier (1892-1988), et enfin l'écrivain Jean-Edern Hallier (1936-1997) sont tour à tour propriétaires.
Les guerres du XIXe siècle
Un relevé effectué dans les archives de l'état-civil d'Edern a permis d'identifier 31 soldats originaires d'Edern morts alors qu'ils étaient militaires dont au moins 17 morts lors des diverses guerres survenues pendant le XIXe siècle : trois pendant les guerres du Premier Empire, deux pendant la guerre de conquête de l'Algérie par la France, un pendant la Campagne d'Italie (1859), 8 pendant la Guerre de Crimée, 2 pendant la guerre de 1870, 1 pendant la conquête de l'Indochine, les circonstances des décès des autres restant inconnues[36].
Les élections
En 1881, le maire d'Edern ferma le bureau de vote pendant la messe et en profita pour changer dans l'urne les bulletins qui lui déplaisaient[37].
Le XXe siècle
La Belle Époque
En octobre 1900, une épidémie de dysenterie se produit dans de nombreuses communes de l'arrondissement de Châteaulin dont Edern, y faisant sept malades et provoquant 3 décès. « Cette épidémie est attribuée à la sécheresse des dernières années. Les puits et les fontaines étaient à sec, et la population a fait usage d'eaux malsaines. En outre, l'encombrement et la malpropreté des maisons sont devenus des facteurs importants de la maladie »[38].
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts d'Edern porte les noms de 107 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale, soit un mort pour quatre soldats mobilisés. Parmi eux, Grégoire Balaven, décédé dès le à Maissin (Belgique), Jean-Marie Perrotin, décédé le même jour à Rossignol (Belgique), Jean Quintin, décédé le lendemain au même endroit, furent les deux premiers soldats d'Edern morts pendant cette guerre. D'autres faisaient partie de l'Armée française d'Orient : Hervé Marie Revois, Pierre Toulc'hoat, René Huiban, Yves Liziard (décédés en Serbie), Yves Jaouen (décédé en Albanie), René Nédélec (décédé en Turquie). La plupart des autres soldats sont décédés sur le sol français[39].
Le monument aux morts d'Edern porte les noms de 17 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi elles, deux membres de la Compagnie FFI de Briec tués le : Corentin Guyader[41], François Le Goff[42] et quatre autres résistants du même groupe morts le pendant la bataille de Tréqueffelec[43] entreprise afin de libérer Quimper : Pierre Marie Tarridec, caporal-chef ; Ernest Arthur Delettre, originaire du Nord, Corentin Marie Guéguen, Jean Alain Kernaleguen. Un autre résistant, Yvon Donnard, est décédé le à Pont-ar-Guip en Trégourez. Par ailleurs certains sont décédés lors de la débâcle française de 1940 comme Hervé François Kergoat, Jean René Guyader, ou encore Jean Dornic décédé le aux Pays-Bas.
La « compagnie De Gaulle », appartenant au « bataillon Stalingrad », un groupe de résistants FTPF fut organisée dans la région d'Edern et Châteaulin par Fernand Bouyer[44] ; ce groupe participa à la libération de Châteaulin, de Dinéault, à la prise du Ménez Hom et à la libération de la presqu'île de Crozon. Parmi ses membres, Hervé Mao, qui fut par la suite maire de Châteaulin et députéSFIO[45].
Le à 14 h 17, un bombardier B-17 (serial41-24584 SUSFU[46] membre de la 303 rd Bombardment Group - 427 Bombardment Squadron) de l'United States Army Air Forces s'écrase au lieu-dit Kerganaben à son retour de mission de bombardement de Lorient. Il a été abattu par le Focke-Wulf Fw 190 de l'aviateur allemand Melchior Kestel de la Staffel 9 Jagdgeschwader 26 basé à Vannes Meucon[47],[48].
À son bord, dix hommes dont:
Le pilote Harry A. Robey qui a été abattu lors de son atterrissage en parachute. Il chuta sur la commune du Cloître-Pleyben, à proximité de Craos Laneguer. Il fut enterré au cimetière de l'église du Cloître. Après la guerre, ses parents sont venus récupérer le corps. 7 autres membres de l'équipage atterrirent sur cette commune.
Le copilote Mark L. McDermott et le radio Sebastian L. Vogel[49]. Tous deux ont réussi à se cacher avec le soutien des habitants du Cloître-Pleyben qui les ont cachés dans une maison au village de Bannalec puis dans le village de Gars ar Garo. Ils ont rejoint l'Angleterre à bord du cotre français, l'Yvonne, le 6 février 1943. Vogel fit une description détaillée (en anglais) de cette évasion[50] via Carantec grâce au réseau d'Ernest Sibiril.
Le bombardier Roy R. Moser est également tué dans cet accident en restant prisonnier de la carcasse de l'avion. Le décès fut constaté par le maire de l'époque. L'enterrement eut lieu dans l'église d'Edern et son corps fut inhumé dans le cimetière jouxtant l'édifice. Il est enterré au cimetière militaire américain de Saint-James à l'emplacement Plot N Rang 5 Tombe 1[51].
Les six autres, après avoir été cachés dans les villages du Cloître-Pleyben cité ci-dessus, ont été faits prisonniers de guerre. Cinq d'entre eux ont été arrêtés à Saint-Pierre-des-Corps qu'ils ont réussi à gagner grâce à la filière d'évasion Pat Line dont Geneviève et Césaire de Poulpiquet de Quéménéven étaient membres. Les cinq seront internés au Stalag XVII-B et seront libérés en mai 1945[52].
Dans la nuit du 8 au , dans le cadre de l'Opération Jedburgh, trois hommes (le capitaine Xnox, américain ; le capitaine Lebel, français et Gordon, un sous-officier anglais) sont parachutés au Hellen en Édern.
Edern a compté une centaine de prisonniers de guerre en Allemagne. L'un d'entre eux, François-Jean Jaouen est mort le lors d'un bombardement allié alors qu'il était prisonnier de guerre en Allemagne. Le dernier prisonnier libéré fut Corentin Le Bihan, rentré à Edern seulement le après 5 ans et 3 mois de captivité[53].
La guerre d'Algérie
Deux soldats originaires d'Edern sont morts pendant la guerre d'Algérie.
Le « jardin Picart »
Vers 1970, un facteur, Pierre Picart, achète un terrain de 2 ha sur les flancs du Ménez Landivigen, qui n'était qu'une lande sauvage et caillouteuse ; incompris et moqué, il passe pour une sorte de « Facteur Cheval » local. Obstiné, il aménage et « jardine » ce terrain jour après jour, y plantant feuillus (des essences rares comme des chênes d'Amérique et des érables) et plantes persistantes (camellias, hortensias, azalées, rhododendrons) et y dessinant des allées.
Ouvert au public depuis mai 2010 et d'accès libre, le jardin est désormais orné de statues de Pierre-Yves Burban[54].
L'entrée du « jardin Picart » à Ti-Nevez-ar-Groaz.
Vue panoramique vers le nord à partir de l'un des sommets du « jardin Picart ».
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Démographie
Edern est une commune rurale qui compte selon les estimations 2011 environ 2 155 habitants. C’est donc la deuxième ville du pays Glazik au regard de la population derrière Briec avec plus 6 000 habitants. Et ces chiffres ne cessent d’augmenter. En effet depuis le début des années 2000, on enregistre en moyenne 30,5 naissances par an.
Commentaire : Vers 1910, Edern comptabilisait en moyenne 110 naissances chaque année, contre 30 en 2013.
Tradition populaire
« À Notre-Dame-de-Tréguron en Gouézec, la commune voisine, il faut faire, pour avoir du lait, trois fois le tour de la chapelle, le corsage déboutonné, et après chacun boit à la fontaine du lait »[58].
Sites et monuments
Le sommet du Ménez Hellen est un site classé depuis le .
L'église paroissiale Saint-Edern : sa construction remonte à 1554 (une inscription conservée dans l'église dit : « L'an 1554, le premier jour de mai, fut fondée ceste tour […] »), mais l'édifice a été maintes fois remanié depuis : le clocher date en grande partie de la fin du XVIIe siècle, le chevet et la sacristie de 1711 et la majeure partie de l'église a été reconstruite en 1887-1888 selon un plan de Jean-Marie Abgrall ; le porche sud provient de l'ancienne chapelle Saint-Maudez[59].
La chapelle Saint-Guénolé à Gulvain, dédiée à sant Gwenole, est une ancienne chapelle tréviale qui fut reconstruite en 1880 par l'architecte Jules Boyer ; elle a été en partie détruite par le foudre le , mais restaurée en 1925. Elle a conservé son cimetière dans son placître[61].
La chapelle Saint-Symphorien, dite aussi chapelle de Landivigen, date du XVIIe siècle et est dédiée à saint Symphorien d'Autun[63] ; elle possède un petit clocher à dôme et deux statues sont à l'intérieur, l'une représentant saint Symphorien, l'autre sainte Catherine. Son pardon a lieu au mois de mai[64].
La chapelle Notre-Dame de Lannien : elle date du XVIe siècle et comprend une nef avec au nord un bas-côté constitué de quatre travées, et accostée au sud d'une chapelle. Le clocher, avec sa galerie et ses deux chambres de cloches couronnées d'un dôme à lanternons, date du XVIIIe siècle.
La chapelle Saint-Maodez a disparu ; les seuls vestiges subsistant sont le calvaire monumental à base triangulaire qui date du XVe siècle et qui est un site inscrit aux monuments historiques depuis le (mais les statues qui le composaient ont été dispersées, la Piéta par exemple se trouve au musée de Quimper ; il subsiste sur place sa croix centrale) et une fontaine datant du XVIe siècle qui était enfouie sous la terre et qui a été exhumée en avril 2021 par des membres de l'association Edern Histoire et Patrimoine[65].
Le manoir de la Boissière. Un premier édifice est construit au XVe siècle. Il est reconstruit en 1648 par René de Penandreff de Keranstret[Note 12], mais détruit en partie par les Bonnets rouges en 1675. La famille de Penandreff part s'exiler à Jersey. Il est vendu en 1802 à Jean-François Riou de Kerhallet, corsaire à Brest. Il est restauré et agrandi au XIXe siècle. Manoir familial de Jean-Edern Hallier, vendu en 2002 à un homme d'affaires[66]. Mais le manoir était attaqué par la mérule et son nouveau propriétaire renonça à le restaurer. Menacé de tomber en ruine et saccagé par des vandales lors d'intrusions, son parc envahi par les ronces, une poignée de bénévoles, sous l'impulsion de Jonathan Fourreau, entreprend son sauvetage avec l'accord du propriétaire ; des fenêtres provisoires posées sur la façade afin de mettre le manoir hors eau et hors air[67]. Ce manoir est situé à La Boissière/Ar Veuzid, un peu au-dessous et au sud de la ville de Briec.
Le manoir de la Boissière (état en 2012).
Edern : le manoir de La Boissière : vue extérieure d'ensemble (en 2022).
Manoir de la Boissière : façade arrière (côté nord).
Manoir de la Boissière : une des salles du rez-de-chaussée (état en 2022)
Manoir de la Boissière : le piteux état d'une des salles de l'étage en 2022.
Manoir de la Boissière : le colombier.
Le lavoir-fontaine de Parc an Oac'h Ru : il date de 1750 et a été restauré en 2010 par l'association "Edern Histoire et Patrimoine" ; il a probablement servi à faire rouir le chanvre et le lin, destiné surtout aux ateliers de tissage de Locronan .
Sport
Un terrain de moto-cross existe à Pen ar Stang en Edern[68] ; en 2020 une des deux manches du championnat de Bretagne y a été organisée[69].
L'homme politique et ancien maire d'Edern André Angot.
Notes et références
Notes
↑Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
↑L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
↑Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[7].
↑Jehan V de Trégain, seigneur de Trégain en Briec.
↑Jean-Baptiste de Penandreff, né à Carhaix-Plouguer, décédé le à Edern, époux de Marie Magdeleine Guillaume, père de Jean-Baptiste de Penandreff (1693-1737).
↑Jean-François Riou-Kerhallet, né le à Brest, décédé le à Brest.
↑Élisabeth Émilie Baudin, née le à Brest, décédée le à Paris (18e arrondissement)
↑Pierre-Marie Hallier, né le 13 floréal an V ( à Vannes, décédé le à Saint-Gravé (Morbihan)
↑Adolphe Hallier, né le à Vannes, décédé le à Nantes.
↑Eugène Henri Hallier (né le à Saint-Cloud, décédé le à Saint-Cloud), général de division, commandant la mission militaire française à Vienne, en 1919. Il fait partie de la 97e promotion de Saint-Cyr, dite de Montmirail (1912-14).
↑René de Penandreff, baptisé le à Ploumoguer, chevalier, sieur de Keranstret et La Boissière, décède le à Edern ; son fils Jean Baptiste de Penandreff de Keranstret, né vers 1655 à Edern, seigneur de Keranstret, décède à Edern le et le fils de celui-ci Charles Louis de Penandreff de Keranstret, baptisé le à Carhaix-Plouguer, seigneur de la Boissière, ancien lieutenant des vaisseaux du Roy, chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, décède le à Edern.
↑Roche sédimentaire détritique formée à 85 % de grains de quartz assemblés par un ciment siliceux, très résistante à l'érosion et datant de l'ordovicien
↑Exposition géologique réalisée à Edern en octobre 2014
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑H. B. de la Rogerie, « Liste des juridictions exercées aux XVIIe et XVIIIe siècles dans le ressort du présidial de Quimper. », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, , p. 257 (lire en ligne, consulté le ).
↑Ce château était situé dans la paroisse d'Edern ; l'actuel château de la Boissière a été construit au XIXe siècle.
↑René de Penandreff, seigneur de Keranstret. La famille Penandreff était seigneur de Keranstret et de la Bouexière (Boissière/Beuzid) en Edern de 1580 à 1780
↑Jean Rohou, "Catholiques et Bretons toujours ? (essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne)", éditions Dialogues, Brest, 2012, (ISBN978-2-918135-37-1).
↑Fernand Bouyer, né en 1912 à Cherves-Richemont (Charente), employé de métro à Paris, militant communiste, condamné en octobre 1940 à quatre mois de prison pour activités antivychissoises ; après avoir été actif dans la résistance parisienne, il vint organiser la résistance dans le centre du Finistère ; après la Seconde Guerre mondiale, il travailla à nouveau à la RATP
↑Docteur Liégeard, « Les Saints guérisseurs de Basse-Bretagne », cité par Paul Sébillot, Musée de l'homme, Revue des traditions populaires, Société des traditions populaires au musée d'Ethnographie du Trocadéro, Paris, 1906/04 (A21,T21,N4), consulter.