Dan Arbib, né le 12 août 1982 à Paris, est un philosophe français, spécialiste de philosophie du XVIIe siècle, en particulier Descartes et Spinoza. Il est également spécialiste de la philosophie d'Emmanuel Levinas.
Depuis 2010, il est également secrétaire scientifique du Centre d'études cartésiennes de Sorbonne Université[réf. nécessaire] et directeur du Bulletin cartésien : publié aux Archives de philosophie depuis 1972, le Bulletin cartésien est une revue de bibliographie cartésienne de renommée internationale (successivement dirigée par Jean-Robert Armogathe, Vincent Carraud, Laurence Renault puis Dan Arbib).
Il est membre nommé du Conseil scientifique du Musée du Grand Siècle depuis 2022, membre du comité éditorial des Œuvres d'Emmanuel Levinas publiées chez Grasset, présidé par Jean-Luc Marion, et membre du comité scientifique du Nouveau colloque des intellectuels juifs de langue française, présidé par Dominique Schnapper.
Dans son livre Descartes, la métaphysique et l'infini, il a souligné la double ligne qui fracture l'idée d'infini chez Descartes : une ligne métaphysique, héritée de Duns Scot, et une ligne hostile à l'ontologie qui se poursuivra chez Levinas. C'est donc pour comprendre Descartes sur le temps long que Dan Arbib s'est consacré à la philosophie médiévale, en traduisant notamment les livres II et III des Questions sur la métaphysique d'Aristote de Duns Scot. A l'autre bout du spectre, la phénoménologie, et notamment la phénoménologie post-levinassienne, lui a aussi permet d'ouvrir des pistes nouvelles dans l'interprétation de Descartes. Les conclusions de cet ouvrage ont été débattues en France, en Italie ou aux États-Unis, en particulier par Jean-Luc Marion qui les a reprises et discutées dans ses Questions cartésiennes III[6]. Selon ce dernier, le travail de Dan Arbib "contribue à éclairer toute la pensée métaphysique moderne"[7].
Dan Arbib a également dirigé un commentaire collectif des Méditations métaphysiques de Descartes, incluant les Objections et réponses aux objections, qui a fait date parce qu'il est le premier a s'intéresser de près à chaque série d'objections[8].
Dans La lucidité de l'éthique, il confronte Levinas à l'histoire de la philosophie – notamment à Descartes et à Spinoza – et s'interroge sur la fécondité herméneutique des pistes ouvertes par la phénoménologie pour l'histoire de la philosophie.
Sa traduction annotée du Traité théologico-politique de Spinoza dans la Bibliothèque de la Pléiade a été remarquée pour sa fidélité et ses notes, qui donnent parfois in extenso la traduction des textes talmudiques discutés par Spinoza[9],[10].
En plus de nombreux articles dans des revues revues ou ouvrages collectifs de rang international, Dan Arbib a publié plusieurs livres et plusieurs éditions.
Livres
La lucidité de l’éthique. Études sur Levinas, Paris, Hermann, 2014, 228 p. (2e tirage en 2016)[14],[15].
Descartes, la métaphysique et l’infini, Paris, PUF, 2017, 2e éd. corrigée 2021, 368 p[16],[17],[18],[19],[20].
(Éd.), Les Méditations métaphysiques, Objections et Réponses de Descartes. Un commentaire, Paris, Vrin, 2019, 428 p[8].
Traductions et éditions
Alberti, De statua, De Albertis vita et autres textes inédits, texte établi par O. Bätschmann et traduction et postface par D. Arbib, Paris, éditions ENS-Aesthetica/Musée du Quai Branly, 2011, 204 p.
Duns Scot, Questions sur la métaphysique I-III, co-traduction avec Olivier Boulnois, Paris, PUF, 2017.
Descartes, Notes sur un certain placard (Notae in Progamma quoddam), in Œuvres, t. 2, dir. Denis Kambouchner, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2024.
↑Dan Arbib, « Dieu et l'infini dans la métaphysique de Descartes : origines, significations, prolongements », Atelier national de reproduction des thèses, Lille, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et bLaurence Devillairs, « Bulletin cartésien LI : Arbib, Dan, éd., Les Méditations Métaphysiques, Objections et Réponses de Descartes. Un commentaire, Paris, Vrin, 2019, 432 p. », Archives de philosophie, nos 85/1, , p. 175-177 (ISSN0003-9632, lire en ligne)
↑Marc de Launay, « Analyses et comptes rendus : Dan Arbib, La Lucidité de l’éthique. Études sur Levinas, Paris, Hermann, coll. « Le Bel Aujourd’hui », 2014, 254 p., 22 €. », Revue philosophique de la France et de l'étranger, no 140, , p. 394-395 (ISSN0035-3833, lire en ligne)
↑Jan Koenot, « Comptes-rendus : Dan Arbib.— La lucidité de l’éthique. Études sur Levinas, Paris, éditions Hermann, 2014, 253 p. », Archives de philosophie, nos 78/4, , p. 719-721 (ISSN0003-9632, lire en ligne)
↑Olivier Dubouclez, « Notes de lecture : Dan Arbib, Descartes, la métaphysique et l'infini, Paris, Puf, 2017, 358 p. », Philosophie, no 143, , p. 91-93 (ISSN0294-1805, lire en ligne)
↑Marie-Frédérique Pellegrin, « Analyses et comptes rendus : Dan Arbib, Descartes, la métaphysique et l’infini, Paris, PUF, coll. « Epiméthée », 2017, 358 p., 32 €. », Revue philosophique de la France et de l'étranger, , p. 251-252 (ISSN0035-3833, lire en ligne)
↑David Rabourdin, « Philosophie : Arbib D., Descartes, la métaphysique et l’infini, 2e éd. revue et corrigée, coll. Épiméthée, Paris, P.U.F., 2021. », Nouvelle Revue théologique, , p. 161-162 (ISSN0029-4845, lire en ligne)