Avec près de 178 000 naissances (plus de 23 % des naissances en métropole) et une population de 12 millions de personnes en 2016, l'Île-de-France est une des régions d'Europe démographiquement les plus dynamiques. À titre de comparaison, le nombre des naissances est supérieur à celui des Pays-Bas dont la population dépasse les dix-sept millions, et correspond à la moitié du chiffre enregistré dans une Pologne de plus de 38 millions d'habitants.
Selon une étude de l'Insee publiée en 2012, 43 % des Franciliens âgés de 18 à 50 ans en 2008 ont un lien direct avec la migration vers la métropole, sur deux générations, au sens d’être immigrés, descendants d’immigrés, natifs d’un département d’Outre-Mer (DOM) ou descendants de natifs de DOM[1],[2]. Parmi ces 43 %, 11 % sont d'origine européenne et 32 % d'origine non européenne (14 % du Maghreb, 7 % d'Afrique Subsaharienne, 4 % des DOM, 3 % d'Asie, 3 % d'autres régions)[3].
53,1 % des enfants nés en Île-de-France en 2016, soit 94 443 sur 177 983, ont au moins un parent né à l'étranger (quelle que soit sa nationalité) ou dans un DOM ou une collectivité d'outre-mer, soit la plus forte proportion devant la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (35,3 %) et l'Alsace (33,7 %)[4].
Démographie de la région parisienne
Aires
Population
Surface (km2)
Densité (hab./km2)
2015-2021 Variation pop. (%)
Région parisienne (Insee - Recensement de la population 2021)
Courbe d'évolution de la population en Île-de-France
Note : les points de population sont représentés plus fins à partir de 2004 pour éviter qu'ils ne se touchent.
Tout au long du XIXe siècle la région d'Île-de-France connut une croissance spectaculaire de sa population, liée surtout à l'attraction qu'exerçait la ville de Paris sur les provinces.
En 1911, Paris dont la population constituait déjà l'essentiel de celle de l'Île-de-France (2 833 351 sur 5 182 151), était la troisième ville la plus peuplée du monde (après Londres 7.160.441 et New York 4.766.883, et avant Vienne 2.083.630 et Berlin 2.071.257).
Entre la première Guerre mondiale et 1945, la population de l'Île-de-France ralentit quelque peu, à la suite des guerres, mais se maintint malgré la dénatalité qui sévissait dans le pays.
De 1946 à 1975, la population de la région fit un bond de près de 50 %. Les vingt-cinq années suivantes se caractérisent par une croissance nettement moindre, liée avant tout à une émigration importante vers d'autres régions de France (régions atlantiques et méridionales), et cela malgré un dynamisme des naissances et une fécondité devenue supérieure à la moyenne du pays, et malgré l'apport d'un courant migratoire positif en provenance de l'étranger. Depuis la fin des années 1990 cependant, il semble que l'on assiste à une nouvelle période de croissance soutenue.
En 2014, l'Île-de-France représente 18,2 % de la population française, un chiffre stable depuis 1999.
(Sources : Base Insee, population sans doubles comptes à partir de 1968[14] puis population municipale à partir de 2006[15].)
Alors qu'entre 1990 et 1999 la population de la région n'avait augmenté que de 291 000 habitants - soit 32 000 par an -, le rythme d'accroissement s'est considérablement accéléré depuis lors[16]. De 1999 à 2009, l'accroissement annuel moyen a été de 0,69 % soit plus de 77 600 habitants annuellement, principalement dû à l'excédent naturel. Au premier , la population de l'Île-de-France était passée ainsi à 11 728 240 habitants[17]. Elle est estimée par l'INSEE à 11 866 900 habitants au [18].
Mouvement naturel de la population
Voici les données du mouvement naturel de la région pour les dernières années[19],[20] :
Les chiffres publiés par l'INSEE pour l'année 2007, montrent, comme dans le reste de la France, une légère diminution des naissances, qui régressent de près de 3 500 unités par rapport à l'année précédente (soit 1,9 %). Cela porte le nombre des naissances de la région à 179 264 unités[24]. L'Île-de-France conforte néanmoins sa position en Europe, où elle atteint presque, cette année, le chiffre des naissances observé aux Pays-Bas, pays peuplé de 16,5 millions d'habitants. Plus spectaculairement, le chiffre des naissances de l'Île-de-France dépasse désormais les chiffres cumulés des Länder allemands de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Rhénanie-Palatinat pourtant peuplés ensemble de plus de 22 millions d'habitants (voir Natalité des Länder allemands).
Par département, la hausse des naissances observée sur sept ans, entre les années 2000 et 2007, est particulièrement nette pour les départements de Seine-Saint-Denis (plus 2 661 unités, soit 10,6 %) et du Val-d'Oise (plus 1 246 naissances soit 7,2 %). Elle est par contre négative à Paris (moins 1 120, c'est-à-dire -3,5 %) et dans les Yvelines (moins 405, soit -2 %). Ce sont les départements qui avaient déjà la plus haute fécondité en 2000 qui progressent le plus.
Durant ces sept ans, la mortalité a également baissé ; en 2007, on comptabilise en effet plus de 5 290 décès de moins qu'en 2000. Les mouvements combinés de hausse des naissances et de baisse des décès ont provoqué un bond assez important de l'excédent annuel des naissances (excédent naturel), en hausse de 10,5 % en six ans. Alors que l'ensemble de la France métropolitaine affiche un excédent naturel de 288 550 personnes, l'Île-de-France s'en adjuge pas moins de 110 182, soit 38,2 % de la totalité de la croissance naturelle de la population du pays. L'émigration interrégionale (de l'Île-de-France vers d'autres régions) est insuffisante à équilibrer ce "boom" démographique, car comme nous l'analysons plus loin, elle est elle-même compensée en grande partie par une intense immigration d'origine étrangère. Si ces paramètres se maintiennent dans les dix prochaines années - et il n'y a guère de raisons d'en douter -, on doit s'attendre à voir s'imposer l'urgence d'investissements massifs dans certains secteurs tels le logement et l'infrastructure des transports en commun.
Depuis 2007, le nombre moyen d'enfants par femme ou indice conjoncturel de fécondité a été le suivant, pour chaque département et pour l'ensemble de la région[25] :
Dans les années 1960, l'Île-de-France faisait partie des régions françaises "à basse fécondité", au même titre que l'ensemble des régions du centre et du sud du pays. À cette époque la région de haute fécondité formait un vaste croissant appelé "croissant fertile" qui partait de Bretagne et de Vendée à l'ouest en direction de la Picardie et du Nord-Pas de-Calais, puis s'incurvait vers le sud-est, englobant la Champagne, la Lorraine et la Franche-Comté, mais contournant l'Île-de-France par le nord[26]. Depuis lors la région a bénéficié d’un phénomène général d’homogénéisation de la fécondité dans les diverses régions de métropole. La fécondité a moins baissé là où elle était faible mais a sérieusement baissé là où elle était élevée, et globalement, l’écart entre les régions les plus fécondes et les moins fécondes s’est fortement réduit depuis lors. Ainsi la région d'Île-de-France est avec la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), celle qui a connu la plus faible diminution de fécondité entre la fin des années 1960 et le milieu des années 1970. Celle-ci s'est mise à remonter dans la région à partir du milieu des années 1970 (+ 0,07 enfant par femme entre cette période et 1997-1998). Comme dans l'ensemble de la France, elle a encore grimpé depuis la fin du XXe siècle. Ainsi, depuis la fin des années 1990, l'Île-de-France est devenue l'une des régions les plus fécondes de France, caractéristique qu'elle partage désormais avec l'ensemble du nord-ouest français[27].
Cette tendance a probablement été renforcée, en Île-de-France, par l’importance du flux d'immigration. En effet, les mères étrangères constituent une part importante des mères de la région. En 1999, 22,1 % des femmes qui accouchaient en Île-de-France étaient étrangères (en PACA 11,2 %, en Corse 17,3 %, en Rhône-Alpes 10,0 % et en Languedoc-Roussillon 8,8 %), et ce chiffre atteignait déjà 25,9 % en 2004. Les femmes étrangères ont, dans la région comme ailleurs, une fécondité plus importante que les Françaises (3,10 contre 1,67).
Ce n’est cependant pas le comportement des mères étrangères qui explique tout de la croissance de la fécondité. Depuis 1975 leur part est restée assez stable entre les deux dates et leur fécondité a diminué. En fait la fécondité des femmes de nationalité française a augmenté dans la région depuis 1975, comme le montre le tableau suivant.
Indicateur conjoncturel de fécondité par nationalité
Au total 1 432 000 étrangers ont eu 45 355 enfants en 2004. Ce qui donnait un taux de natalité de 31,7 ‰. Inversement, les 9 888 000 Français de la région avaient eu la même année 129 927 enfants, correspondant à un taux de natalité de 13,1 ‰. La différence notable entre ces deux nombres est due d'une part au grand nombre de femmes étrangères de 20 à 40 ans[33],[34], et d'autre part à une fécondité des femmes étrangères bien plus importante[35]. À noter que pour l'ensemble de la France métropolitaine, le taux de natalité au sein de la population étrangère était moindre (26,23 ‰), ce qui résulte avant tout d'une composition différente de la population étrangère dans les différentes régions du pays.
Le tableau ci-dessous indique le lieu de naissance des personnes résidant en Île-de-France en 2012[38].
Lieu de naissance (2012)
Total
%
Population Ile de France
11 898 049
100,0
Nés en France métropolitaine
9 115 182
76,6
Total nés à l'étranger ou dans un DOM-TOM-COM
2 782 867
23,4
Portugal
248 606
2,1
Italie
60 633
0,5
Espagne
52 417
0,4
Autres pays de l'Union Européenne à 27
209 616
1,8
Autres pays d'Europe
83 825
0,7
Total nés en Europe
655 097
5,5
Algérie
407 548
3,4
Maroc
271 979
2,3
Tunisie
139 524
1,2
Total nés au Maghreb
819 050
6,9
Autres pays d'Afrique
515 109
4,3
Total nés en Afrique
1 334 159
11,2
Turquie
73 161
0,6
Autres pays
513 544
4,3
Total nés Hors d'Europe
1 920 864
16,1
DOM-TOM-COM
206 905
1,7
Total nés Hors d'Europe ou dans un DOM-TOM-COM
2 127 769
17,9
Note: Ce tableau inclut aussi bien des immigrés, nés étranger à l'étranger selon la définition de l'Insee, que des Français de naissance nés à l'étranger (par exemple les Pieds-noirs nés en Algérie française) ou dans un DOM. Il est donc différent des tableaux liés à l'immigration qui n'incluent que les immigrés (nés étranger à l'étranger).
Lecture : 17,9 % des personnes résidant en Ile de France sont nées hors d'Europe ou dans un Dom ou une collectivité d'outre-mer (COM et Nouvelle-Calédonie).
Par immigré on entend quelqu'un résidant en France, né étranger à l'étranger. Il peut être devenu français par acquisition ou avoir gardé sa nationalité étrangère. Par contre le groupe des étrangers est constitué par l'ensemble des résidents ayant une nationalité étrangère, qu'ils soient nés en France ou hors de France.
Rappelons que les enfants nés en France de parents étrangers nés hors de France sont étrangers, mais deviennent Français de plein droit à 18 ans, s'ils y résident et y ont résidé de manière continue ou discontinue pendant cinq années depuis l'âge de 11 ans et s'ils ne désirent pas conserver leur nationalité d'origine. Cependant, dès l'âge de 13 ans, les parents peuvent demander la nationalité française pour leurs enfants, avec leur accord (sous condition d'avoir résidé cinq ans en France depuis l'âge de 8 ans). De plus le mineur de 16 ans accomplis peut faire la demande d'acquisition anticipée de la nationalité sans l'accord de ses parents et sous les mêmes conditions de durée de résidence en France durant cinq années depuis l'âge de 11 ans.
L'Île-de-France regroupe à elle seule 39 % des immigrés alors que la population francilienne ne représente que 19 % de la population métropolitaine.
Selon une étude de l'Insee publiée en 2012, 43 % des Franciliens âgés de 18 à 50 ans en 2008 ont un lien direct avec la migration vers la métropole, sur deux générations, au sens d’être immigrés, descendants d’immigrés, natifs d’un département d’Outre-Mer (DOM) ou descendants de natifs de DOM[1]. Parmi ces 43 %, 11 % sont d'origine européenne et 32 % d'origine non européenne (14 % du Maghreb, 7 % d'Afrique Subsaharienne, 4 % des DOM, 3 % d'Asie, 1 % de Turquie, 3 % d'autres régions)[41],[3].
Nombre d'étrangers et d'immigrés en Île-de-France
Au recensement de 2006, 40 % des immigrés vivant en France résident en Île-de-France. Plus d'un Francilien sur trois (35 % soit plus de 4 millions de personnes) est immigré ou a au moins un parent immigré, soit environ 17 % d'immigrés et près de 18 % d'enfants d'immigrés tous âges confondus. La part des immigrés est passée de 14 % en 1990 à 16,9 % en 2006, et celle des enfants de moins de 18 ans nés en France de parents immigrés de 24,6 % à 32,5 %. 37,1 % des enfants de moins de 20 ans ont au moins un parent immigré. Les étrangers, immigrés ou non, représentaient 12,4 % de la population francilienne en 2008[2].
Les immigrés et leurs enfants par département
Département
Immigrés
Enfants de moins de 20 ans avec au moins un parent immigré
Lecture : En 2006, 436 576 immigrés vivent à Paris, soit 20 % des Parisiens et 22,4 % de l’ensemble des immigrés vivant dans la région Île-de-France.
162 635 enfants d'immigrés de moins de 20 ans vivent à Paris, soit 41,3 % des moins de 20 ans Parisiens et 15,4 % de l’ensemble des enfants d'immigrés de moins de 20 ans vivant dans la région Île-de-France.
Répartition des immigrés par région du monde et pays d'origine
Les immigrés (nés étranger à l'étranger) représentent en 2011, 17,9 % de la population francilienne soit 2,1 millions de personnes[43]. Les chiffres suivants montrent l'évolution des différentes composantes de l'immigration en Île-de-France entre 1999 et 2006[44].
Origine
ÎLE - DE - FRANCE
FRANCE métropolitaine
IdF/France %
1999
2006
% évolution
1999
2006
% évolution
Europe
568 000
569 065
0,2 %
1 934 144
1 995 508
3,2 %
28,5 %
Afrique
705 592
941 722
33,5 %
1 691 562
2 167 189
28,1 %
43,5 %
Maghreb
466 608
579 329
24,2 %
1 298 273
1 552 876
19,6 %
37,3 %
dont Algérie
143 913
227 112
24,9 %
514 208
631 816
20,5 %
38,6 %
dont Maroc
214 470
292 072
27,4 %
562 504
694 177
21,4 %
39,4 %
dont Tunisie
86 225
100 144
16,1 %
201 561
226 883
12,6 %
44,1 %
Afrique Noire
238 984
362 393
51,6 %
393 289
614 313
56,2 %
59,0 %
dont Mali
31 010
47 672
53,7 %
35 534
54 297
52,8 %
87,8 %
dont Sénégal
29 558
40 146
35,8 %
53 762
71 081
32,2 %
56,5 %
Asie
269 644
342 096
26,9 %
549 994
712 424
29,5 %
48,0 %
dont Turquie
50 125
64 112
27,9 %
174 160
228 552
31,2 %
28,1 %
Amérique et Océanie
67 723
97 072
43,3 %
127 484
261 173
104,9 %
37,2 %
Total
1 610 959
1 949 954
21,0 %
4 303 184
5 136 294
19,4 %
38,0 %
Répartition en pourcentage de la population immigrée (1999 et 2006)
(100 % = toute la population immigrée)
Region
Île-de-France 1999
Île-de-France 2006
France 2006
Europe
35,3 %
29,2 %
38,9 %
Afrique
43,8 %
48,3 %
42,2 %
Maghreb
29,0 %
29,7 %
30,2 %
dont Algérie
13,3 %
13,7 %
13,5 %
dont Maroc
10,3 %
10,9 %
12,3 %
dont Tunisie
5,4 %
5,1 %
4,4 %
Afrique Noire
14,8 %
18,6 %
12,0 %
dont Mali
1,9 %
2,4 %
1,1 %
dont Sénégal
1,8 %
2,1 %
1,4 %
Asie
16,7 %
17,5 %
13,9 %
dont Turquie
3,1 %
3,3 %
4,4 %
Amérique et Océanie
4,2 %
5,0 %
5,1 %
Total
100 %
100 %
100 %
Durant la dernière période, on assiste à une concentration en Île-de-France des immigrés d'origine africaine et asiatique. Ceci est particulièrement vrai pour l'immigration issue de l'Afrique noire ou subsaharienne, qui constitue déjà en 2006 plus de 18 % des immigrés de la région, alors que sept ans auparavant, elle ne pesait que moins de 15 %. Par contre les immigrés d'origine européenne perdent beaucoup de leur importance relative et perdent ainsi quelque 6 %.
Les descendants d'immigrés (seconde génération) représentent en 2008, 18 % de la population francilienne soit plus de 2 millions de personnes :
Moins de 18 ans : 850 000 (33 % de cette classe d'âge)
18-50 ans : 1 000 000 (18 % de cette classe d'âge)
Plus de 50 ans : 185 000 (5 % de cette classe d'âge)
En 2008, 18 % des adultes franciliens de 18 à 50 ans sont nés en France de parents immigrés. Parmi eux, six sur dix ont deux parents immigrés. Dans un cas sur deux, au moins l’un des parents est né en Afrique, principalement du Maghreb (40 %) contrairement à ce qu'on trouve à l’échelle nationale ou l’Europe figure comme premier continent d’origine des parents (50 %). Les plus jeunes sont d’origines plus diversifiées et plus lointaines. Au recensement de 2006, un tiers des jeunes de moins de 18 ans ont au moins un parent immigré et près de 60 % sont des enfants d’immigrés africains (34 % sont originaires du Maghreb, 24 % du reste de l’Afrique).
Les descendants d’immigrés de 18-50 ans selon l’origine des parents en 2008 (répartition en %)
Région
IDF
France
Europe du Sud
28
39
Autre Europe
10
11
Maghreb
40
35
Afrique noire
11
6
Turquie
1
2
Asie
8
5
Amérique, Océanie
2
2
Total
100
100
Les descendants d’immigrés de moins de 18 ans selon l’origine des parents (répartition en %)
D'après une étude de Michèle Tribalat et Bernard Aubry retraçant l'évolution des concentrations ethniques en France entre 1968 et 2011, 39,7 % des jeunes de moins de 18 ans résidant en Île-de-France en 2011 sont d'origine étrangère (au moins un parent immigré dont 33 % au moins un parent né hors d'Europe) contre 19,7 % en France métropolitaine[46]. C'est dans les départements de Seine-Saint-Denis (57 %), de Paris (41 %), du Val-de-Marne (40 %) et du Val-d'Oise (38 %) que l'on trouve les plus fortes proportions en 2005. Parmi les vingt communes françaises où la concentration dépasse 60 % en 2005, toutes sauf une, Vaulx-en-Velin, sont situées en Île-de-France avec, en tête, Clichy-sous-Bois, Aubervilliers et La Courneuve, toutes les trois en Seine-Saint-Denis, où environ trois quarts de la jeunesse est d’origine étrangère. Les jeunes originaires des DOM et COM, les enfants de « rapatriés », par définition français, ainsi que les petits-enfants d'immigrés dont les deux parents sont nés en France ne sont pas pris en compte[47],[48]. En 2005, les jeunes d’origine maghrébine, subsaharienne ou turque sont devenus majoritaires dans un certain nombre de communes de la région parisienne (Clichy-sous-Bois, Mantes-la-Jolie, Grigny, Saint-Denis, Les Mureaux, Saint-Ouen, Sarcelles, Pierrefitte-sur-Seine, Garges-lès-Gonesse, Aubervilliers, Stains, Gennevilliers et Épinay)[49].
Région (en %)
Seine-Saint-Denis (2011)
Paris (2005)
Val-de-Marne (2005)
Val-d'Oise (2005)
France (2005)
Toutes origines
60,5
41,30
39,90
37,90
18,10
Europe du Sud
4,2
4,0
5,5
4,8
2,6
Maghreb
23,7
12,1
13,2
13,0
6,9
Afrique noire
16,7
9,9
10,8
9,1
3,0
Turquie
--
0,6
1,2
3,1
1,4
Les enfants d'étrangers
Quant aux enfants d'étrangers, catégorie un peu plus restreinte que celle des immigrés car excluant les immigrés naturalisés mais incluant les étrangers nés en France, l'INSEE nous apprend qu'en 2004, 35,8 % des naissances franciliennes étaient issues d'au moins un parent étranger (contre 18,1 % pour l'entièreté de la France métropolitaine)[50].
Naissances par département et lieu de naissance
Selon l'INSEE, 53,5 % des enfants nés en 2017 en Île-de-France, soit 93 988 sur 175 799, ont au moins un parent né à l'étranger (44,1 % au moins un parent né hors d'Europe dont 18,9 % au moins un parent né en Afrique du Nord et 16,6 % au moins un parent né en Afrique subsaharienne), quelle que soit sa nationalité, ou dans un DOM ou une collectivité d'outre-mer[51].
Département
Total naissances (2017)
Deux parents nés en France métropolitaine
%
Au moins un parent né à l'étranger ou dans un DOM-COM
%
Seine-Saint-Denis
28 951
8 568
29,6
20 383
70,4
Val-de-Marne
20 704
8 720
42,1
11 984
57,9
Val-d'Oise
19 644
8 779
44,7
10 865
55,3
Essonne
18 693
8 681
46,4
10 012
53,6
Paris
27 419
14 034
51,2
13 385
48,8
Hauts-de-Seine
23 122
11 921
51,6
11 201
48,4
Yvelines
18 537
10 406
56,1
8 131
43,9
Seine-et-Marne
18 729
10 702
57,1
8 027
42,9
Total Ile-de-France
175 799
81 811
46,5
93 988
53,5
Source : INSEE 2017
Note : lieu de naissance selon domiciliation de la mère
Les 151 773 étrangers regroupés dans la rubrique « Amérique, Océanie et autres Asie » se répartissaient grosso modo ainsi (1999) : Asie 100 000 étrangers, Amérique (nord, centre et sud) 50 000, et Océanie 1 000.
Note 2 :
Le taux d’acquisition de la nationalité : c'est la population française par acquisition ayant pour nationalité antérieure la nationalité étrangère considérée (numérateur), par rapport à la somme du numérateur et de la population étrangère de cette nationalité (dénominateur). Ce taux indique l’importance des naturalisations au sein d'une nationalité donnée. Plus il est élevé, plus le nombre de Français par acquisition est important par rapport à la population étrangère de cette nationalité.
On remarque l'importance du taux d'acquisition au sein des populations originaires de l'ancienne Indochine française (Viêt Nam, Laos et Cambodge), ainsi que la progression très nette de ce taux au sein des populations d'origine africaine.
Note 3 :
Les nouveaux arrivants sont les étrangers résidant en Île-de-France au début 1999 qui n’y habitaient pas au , année du recensement précédent. Les enfants nés entre ces deux dates sont considérés comme nouveaux arrivants si leurs parents le sont.
Les étrangers, nouveaux arrivants dans la région, choisissent Paris comme lieu de résidence dans une très forte proportion (34 %). Le même comportement s'observe chez les Français, mais dans une moindre mesure (29 %). Dans une deuxième étape, ce flux se répartit dans les autres départements de la région.
La baisse du nombre d’Africains du Maghreb (- 1,9 % par an) est due à une forte augmentation du taux d’acquisition de la nationalité française. Ainsi parmi les personnes d’origine tunisienne, près de la moitié étaient devenues françaises en 1999. D'autre part le flux d’arrivée en Île-de-France d’étrangers de nationalité maghrébine est resté assez important tout au long des années 1990, ainsi que l'indique le taux de nouveaux arrivants. Près de 18 % des Marocains résidant en Île-de-France en 1999 vivaient hors de la région au début des années quatre-vingt-dix.
La même remarque vaut pour les Européens du Sud. La baisse de leur nombre est due avant tout aux acquisitions de nationalité, et non à un tarissement du flux des nouveaux arrivants. Au contraire ces flux sont restés relativement importants tant pour les Italiens que pour les Portugais et les Espagnols.
À noter aussi l'importance du mouvement d'arrivées en provenance du "reste de l'Europe" (Europe de l'Est avant tout), ainsi que des différents pays d'Amérique et du "reste de l'Asie". L'Océanie est peu concernée puisqu'en 1999, on dénombrait en Île-de-France à peine mille personnes originaires de cette région du monde.
Pour les années qui suivent le recensement de 1999, les chiffres détaillés pour l'Île-de-France ne sont pas encore disponible début 2007. Mais les chiffres globaux pour la France publiés et analysés par l'INED indiquent que l'arrivée de nouveaux étrangers s'est considérablement amplifiée tout au long des années 1999-2004, et que 40 % du total des arrivées d'étrangers en métropole s'est dirigé vers la région d'Île-de-France[54] (voir le détail et l'analyse de ces chiffres dans l'article concernant l'immigration familiale en France).
Acquisition de la nationalité française parmi les immigrés
Les chiffres suivants fournis par l'INSEE se rapportent aux seuls immigrés (et non pas étrangers) ayant acquis la nationalité française et nous montre l'évolution de ces acquisitions entre les recensements de 1990 et 1999[55].
Origine
1990
1999
Français par acquisition
proportion parmi les immigrés
Français par acquisition
proportion parmi les immigrés
Europe
175 914
28,6
157 712
27,8
Europe des 15
119 348
23,7
103 776
22,7
-- Portugal
27 413
10,3
31 669
12,5
-- Italie
35 560
45,4
26 216
42,0
-- Espagne
27 472
34,9
21 863
36,1
Reste de l'Europe
56 566
50,8
53 936
48,7
-- Ex-Yougoslavie
9 188
25,4
12 513
33,1
-- Pologne
24 673
64,4
20 232
62,2
Afrique
112 352
18,7
212 121
30,1
Maghreb
77 182
17,8
136 218
29,2
-- Algérie
17 604
8,6
47 758
22,3
-- Maroc
25 698
18,5
48 777
29,3
-- Tunisie
33 880
38,5
39 683
46,0
Afrique hors Maghreb
35 170
20,8
75 903
31,8
-- Mali
1 581
6,2
4 198
13,5
-- Sénégal
3 871
16,5
9 471
32,0
Asie
67 063
30,7
114 169
42,3
-- Ex-Indochine
36 669
45,2
58 572
70,7
-- Turquie
9 216
20,8
10 721
21,4
Amérique et Océanie
11 511
21,4
21 541
31,8
Total
366 840
24,6
505 543
31,4
Rappelons qu'à la mi-2004 les immigrés ayant acquis la nationalité française étaient au nombre de 717 000, soit un accroissement de 211 500 personnes en cinq ans et 6 mois, ou de 38 500 par an. De ce fait la proportion d'immigrés franciliens devenus Français était à cette date de 37,1 % (717 000 sur 1 905 000 immigrés).
Conséquences de l'immigration
Les mariages
En 2004, on a enregistré 59.529 mariages en Île-de-France, dont :
40 304 entre deux conjoints français
4 028 entre conjoints étrangers
6 603 mariages mixtes entre époux français et épouse étrangère
8 594 mariages mixtes entre épouse française et époux étranger
On assiste ainsi à un important brassage des populations, puisque sur 23 253 conjoints étrangers impliqués dans ces mariages, 15 197 (soit près des deux tiers) l'étaient dans des mariages mixtes. Ces chiffres doivent cependant être interprétés avec précaution. Il y a en effet bien plus de mariages mixtes que le nombre affiché, à peu près la moitié d'entre eux ayant lieu à l'étranger, dans le pays du conjoint étranger. D'autre part, un grand nombre de mariages dits « mixtes » ne le sont nullement, car ils sont contractés entre un citoyen étranger et un Français naturalisé ou né en France et devenu Français, mais de la même origine que le conjoint étranger.
Le nombre de mariages mixtes et leur ventilation d'après les différentes communautés étrangères impliquées dans ces mariages, sont avec le nombre d'acquisitions de la nationalité française un des principaux indicateurs de l'intégration des diverses communautés étrangères. Dès lors, on ne peut que regretter que bien des données publiées par l'INSEE soient celles qu'il était certes intéressant de connaître dans les années 1970, mais qui sont devenues non significatives au XXIe siècle et sans utilité pour les démographes (les conjoints espagnols et italiens). Il eût été intéressant de connaître prioritairement le nombre de mariages mixtes avec des étrangers de Turquie, d'Afrique subsaharienne et surtout du Maroc. Mais nous devons malheureusement nous en passer au niveau régional du moins.
Notons cependant que 3 052 mariages mixtes algériens pour une population de plus ou moins 200 000 personnes en 2004, est un chiffre réellement fort élevé, représentant proportionnellement plus de 3 fois plus que la moyenne des mariages en métropole. Il est intéressant de comparer ce nombre avec celui des mariages mixtes franco-portugais, qui se monte à 701, pour une communauté portugaise 20 % moins nombreuse (plus ou moins) que la communauté algérienne.
L'espérance de vie en Île-de-France est assez nettement supérieure à celle du reste de la France. Ces dernières années elle augmente nettement plus chez les hommes que chez les femmes, les premiers rattrapant ainsi progressivement une partie de leur retard.
En années, l'espérance de vie à la naissance était la suivante en métropole et dans la région[57],[58] :
1990
2001
2002
2004
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Île-de-France
73,7
81,3
77,1
83,4
77,5
83,5
78,4
84,5
France métropolitaine
72,9
81,0
75,5
82,8
75,8
82,9
76,8
83,7
Religions
L'Île-de-France se caractérise par la diversité religieuse. Une étude CSA sur « les Français et leurs croyances » de [59] donne les chiffres suivants pour l'Île-de-France: catholiques 52 %, musulmans 12 %, protestants 2 %, juifs 1 %, bouddhistes 2 % et autres religions 4 %. Les Franciliens n'ayant pas d'appartenance religieuse définie représentent 26 %.
Alors qu'en France, le nombre de logements vacants augmente au fil des recensements, il diminue depuis 1999 en Île-de-France, la forte demande n'étant pas compensée par le rythme des constructions. Pourtant, la seule ville de Paris a 120 000 demandes de logement en attente à la fin de l'année 2009[62], alors qu'il y avait en 2008 près de 111 000 logements vacants. L'insuffisance de la construction de logements sociaux et les prix élevés des logements expliquent ce paradoxe.
Source :INSEE, recensements de la population de 1962, 1975, 1990, 1999 et 2008
D'après Le Nouvel Observateur, seuls 32 000 logements à Paris payent la taxe pour logement vacant alors que 136 000 logements sont vacants[63].
Communes les plus peuplées d'Île-de-France
Sur les 125 communes françaises de plus de 50 000 habitants, 42 sont situées dans la régionÎle-de-France. Le tableau suivant liste les communes françaises d'Île-de-France de 50 000 habitants et plus en 2016 sur la base du décret no 2018-1328 du authentifiant les chiffres des populations des communes françaises. Les communes qui sont passées sous la barre des 50 000 habitants entre 1999 et 2016 ne figurent donc pas dans le tableau.
↑Philippe Louchart et Séverine Albe-Tersiguel, « La population des régions de 1851 à 1999 », Note rapide Population et modes de vie, IAURIF, (lire en ligne [PDF])
↑Patrick Simon présente le tableau TEO 2008 par origine (18-50 ans) pour la région Ile-de-France et la Seine-Saint-Denis dans le documentaire "Trop noire pour être française ?", Réalisateur : Isabelle Boni-Claverie, Producteurs : ARTE France, Quark Productions, 2015
↑Population sans doubles comptes, données légales de population en vigueur jusqu'au 31 décembre 2008.
↑Population municipale, données légales de population en vigueur à partir du 1er janvier 2009, Source : INSEE.
↑Population municipale, données légales de population en vigueur à partir du 1er janvier 2014, Source : INSEE.
↑Population municipale, données légales de population en vigueur à partir du 1er janvier 2019, Source : INSEE.
↑La commune nouvelle d'Évry-Courcouronnes en vigueur au a été créée par l'arrêté préfectoral no 2018-PREF-DRCL-540 du 12 octobre 2018, fusionnant les communes d'Évry et de Courcouronnes. La population municipale des deux communes au recensement de 2016 était respectivement de 54 663 et 13 427 habitants.