La consonne fricative dentale voisée est un son consonantique assez peu fréquent dans les langues parlées. Le symbole dans l’alphabet phonétique international est [ð], la lettre latine nordique Eth minuscule et ressemble à un d minuscule cursif barré.
Son symbole API peut aussi être utilisé pour noter la consonne spirante dentale voisée [ð̞] (sans taquet bas s’il n’y a pas d’ambiguité). Le delta δ est parfois utilisé pour la fricative dentale comme symbole API non standard, permattant de distinguer la fricative de la spirante[1].
Caractéristiques
Voici les caractéristiques de la consonne fricative dentale voisée :
- Son mode d'articulation est fricatif, ce qui signifie qu’elle est produite en contractant l'air à travers une voie étroite au point d’articulation, causant de la turbulence.
- Son point d’articulation est dentale, ce qui signifie qu'elle est articulée avec la langue sur les dents inférieures ou supérieures, ou les deux.
- Sa phonation est voisée, ce qui signifie que les cordes vocales vibrent lors de l’articulation.
- C'est une consonne orale, ce qui signifie que l'air ne s’échappe que par la bouche.
- C'est une consonne centrale, ce qui signifie qu’elle est produite en laissant l'air passer au-dessus du milieu de la langue, plutôt que par les côtés.
- Son mécanisme de courant d'air est égressif pulmonaire, ce qui signifie qu'elle est articulée en poussant l'air par les poumons et à travers le chenal vocatoire, plutôt que par la glotte ou la bouche.
En français
Le français ne possède pas ce son. Beaucoup de locuteurs le remplacent dans les mots d'autres langues par un [z], un [v] ou un [d̪].
Autres langues
En arabe, ce son correspond à la lettre dhāl ‹ ﺫ › et est prononcé de manière plus ou moins emphatique selon les régions.
En albanais, ce son s'écrit ‹ dh ›.
L'anglais utilise le son [ð], comme dans the, father ou clothe. La prononciation est distincte du son [θ], sourd et non pas voisé, qui est pourtant représenté par le même digramme, ‹ th ›. En vieil anglais, le son [ð] s'écrivait avec les lettres thorn (þ) ou eth (ð), qui représentait aussi le son [θ].
En gallois, ce son s'écrit ‹ dd ›.
L'islandais a conservé la lettre ‹ ð › pour écrire ce son.
En espagnol, ce son s'écrit ‹ d ›. Il se trouve entre voyelles, à l’intérieur des mots si le ‹ d › n’est pas précédé de ‹ l ›, ‹ n › ou ‹ r › et aussi, à l'état résiduel, dans les mots terminés par voyelle + d : Madrid [maˈðɾið].
En grec moderne, ce son s'écrit avec la lettre delta (Δ, δ).
En portugais du Portugal, ‹ d › est prononcé [ð] entre deux voyelles.
En same du nord, ce son s'écrit ‹ đ ›.
Notes et références
Voir aussi
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Les parties grisées indiquent une articulation jugée impossible. Les cases blanches vides indiquent des articulations théoriques possibles mais non encore attestées. Les cases marquées d’un astérisque (*) indiquent des sons attestés non encore représentés officiellement dans l’API.
Lorsque deux symboles apparaissent dans une case, celui de gauche représente une consonne sourde, celui de droite une consonne voisée (ne s’applique pas aux clics, présentés au centre des cases en bas du tableau).
Les cases séparées par des pointillés emploient normalement les mêmes symboles API de base, et ne diffèrent éventuellement que par les diacritiques appliqués pour déplacer leur articulation, par exemple la nasale n represente une dentale ou une alvéolaire.
Les affriquées t͡s, d͡z, t͡ʃ, d͡ʒ, t͡ɕ, d͡ʑ sont parfois notées à l’aide des ligatures ʦ, ʣ, ʧ, ʤ, ʨ, ʥ ne faisant plus partie de l’API (il est recommandé de les remplacer par les deux articulations, liées avec une ligature tirant – suscrite ou souscrite).
Les occlusives injectives sourdes, sont parfois notées à l’aide des symboles ƥ, ƭ, ƈ, ʠ (formés sur la base de la consonne pulmonique correspondante avec une crosse ajoutée), qui ne font plus partie de l’API (il est recommandé de les remplacer par le symbole de la consonne voisée avec l'anneau diacritique de dévoisement).
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