Share to: share facebook share twitter share wa share telegram print page

 

Claude Sallier

Claude Sallier, né le à Saulieu et mort le à Paris, est un homme d'Église et philologue français, professeur d’hébreu au Collège royal et garde des imprimés de la Bibliothèque du roi.

Sa vie et son œuvre

Il fait ses études dans sa ville natale où, passionné de livres et d'érudition, il fonde une bibliothèque pour combler les lacunes dans la sienne. Il apprend le grec, le latin, le syriaque, l’hébreu, l’italien, l’espagnol et l’anglais. Venu à Paris, il entre à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1715. Il devient professeur d’hébreu au Collège royal en 1719 et garde des imprimés de la Bibliothèque du roi de 1726 à 1761. Il est élu membre de l'Académie française en 1729.

Claude Sallier contribue à l'Académie des inscriptions de nombreux mémoires dont le contenu est débattu aussi bien en France et qu'à l'étranger et parmi lesquels on trouve notamment un Discours sur l’origine et sur le caractère de la parodie et un Discours sur la perspective de l'ancienne peinture ou sculpture[1].

Mais c'est en tant que bibliothécaire du roi qu'il se fait principalement remarquer. Il rédige les catalogues de la bibliothèque et découvre parmi les manuscrits les poèmes de Charles d'Orléans dont il communique l'existence à l'Académie française en 1734[2]. Surtout, il s'acquiert une réputation de « bibliothécaire modèle, d'un zèle et d'une exactitude admirables, toujours prévenant et poli envers le public, toujours disposé à fournir des renseignements aux gens de lettres, à faciliter leurs recherches, à leur faire part de ses immenses connaissances[3]. » Diderot et d'Alembert lui rendent cet hommage : « Nous sommes principalement sensibles aux obligations que nous avons à M. l'abbé Sallier, Garde de la Bibliotheque du Roi : il nous a permis, avec cette politesse qui lui est naturelle, & qu'animoit encore le plaisir de favoriser une grande entreprise, de choisir dans le riche fonds dont il est dépositaire, tout ce qui pouvoit répandre de la lumiere ou des agrémens sur notre Encyclopédie[4]. » Et Jean-Jacques Rousseau écrit : « M. l'Abbé Sallier me fournissait, de la Bibliothèque du Roi, les livres et manuscrits dont j'avais besoin, et souvent je tirais, de ses entretiens, des lumières plus sûres que de mes recherches. Je crois devoir à la mémoire de cet honnête et savant homme un tribut de reconnaissance que tous les gens de lettres qu'il a pu servir partageront sûrement avec moi[5]. »

Sallier et l'Europe

Dans l'Europe des Lumières, le rayonnement culturel de la France faisait alors de la Bibliothèque du roi à Paris un « phare » dont Claude Sallier fut l'un des gardiens pendant quarante ans. Ce rôle lui valut un échange considérable de correspondances et de livres avec les savants de l'Angleterre, de la Hollande, la Prusse, la Pologne, la Suède, la Russie, la Suisse et l'Espagne. Il est élu membre de la Royal Society de Londres le 10 mai 1744, de l'Académie royale de Berlin en 1746, et il est correspondant de la Société royale de Stockholm et de la Société royale de Madrid.

Il fit un grand nombre de conférences et de communications sur les Anciens : Platon, Plutarque, Sophocle, Cicéron ; sur les poètes : Charles d'Orléans, Christine de Pisan ; sur la sculpture et la peinture, et même sur les horloges anciennes. Il fréquentait les salons littéraires et y côtoyait l'élite intellectuelle : Rousseau, Diderot, Voltaire, Duclos, Piron, Buffon, La Condamine, Réaumur. En plus de ces activités, il s'adonnait à l'étude des mathématiques.

Une première bibliothèque publique à Saulieu

Claude Sallier avait une idée avancée pour l’époque : mettre la culture à la portée de tous. De 1737 à 1750, il fit parvenir à la ville de Saulieu des caisses de livres qui constituèrent ainsi une des premières[6] bibliothèques publiques de France[7].

Notes et références

  1. Mémoires de Littérature de l'Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres, tome VII, p. 398 et tome VIII, p. 97 (1733)
  2. Ibid., t. XVII, p. 526 (1751)
  3. Tyrtée Tastet, Histoire des quarante fauteuils de l'Académie française depuis la fondation jusqu'à nos jours, 1635-1855, volume II, p. 496 (1855)
  4. Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Discours préliminaire (1751) [1]. Voir aussi : le Placet des Libraires associés au comte d'Argenson (1749) [2] et le Prospectus (1750) [3]
  5. Jean-Jacques Rousseau, Dictionnaire de musique, Préface (1767)
  6. La première bibliothèque publique de France fut celle de Mazarin en 1643
  7. Laurent Portes, « Claude Sallier (1685-1761) dans la république des lettres », Revue de la BNF, vol. 38, no 2,‎ , p. 27 (ISSN 2118-3376, lire en ligne, consulté le )

Liens externes

Kembali kehalaman sebelumnya


Index: pl ar de en es fr it arz nl ja pt ceb sv uk vi war zh ru af ast az bg zh-min-nan bn be ca cs cy da et el eo eu fa gl ko hi hr id he ka la lv lt hu mk ms min no nn ce uz kk ro simple sk sl sr sh fi ta tt th tg azb tr ur zh-yue hy my ace als am an hyw ban bjn map-bms ba be-tarask bcl bpy bar bs br cv nv eml hif fo fy ga gd gu hak ha hsb io ig ilo ia ie os is jv kn ht ku ckb ky mrj lb lij li lmo mai mg ml zh-classical mr xmf mzn cdo mn nap new ne frr oc mhr or as pa pnb ps pms nds crh qu sa sah sco sq scn si sd szl su sw tl shn te bug vec vo wa wuu yi yo diq bat-smg zu lad kbd ang smn ab roa-rup frp arc gn av ay bh bi bo bxr cbk-zam co za dag ary se pdc dv dsb myv ext fur gv gag inh ki glk gan guw xal haw rw kbp pam csb kw km kv koi kg gom ks gcr lo lbe ltg lez nia ln jbo lg mt mi tw mwl mdf mnw nqo fj nah na nds-nl nrm nov om pi pag pap pfl pcd krc kaa ksh rm rue sm sat sc trv stq nso sn cu so srn kab roa-tara tet tpi to chr tum tk tyv udm ug vep fiu-vro vls wo xh zea ty ak bm ch ny ee ff got iu ik kl mad cr pih ami pwn pnt dz rmy rn sg st tn ss ti din chy ts kcg ve 
Prefix: a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9