La basilique Sainte-Claire[1] est une basilique de Naples, consacrée à sainte Claire situé à Naples, en Italie. Elle possède en annexe un monastère double. Les deux édifices ont été construits entre 1310 et 1340 à l'emplacement de thermes romains. Commencée en 1310 et achevée en 1328, la basilique est le plus grand monument gothique de la ville. C'est ici que se trouve la tombe gothique du roi Robert et que le corps de son épouse Sancia a été déposé. Ils y ont été rejoints au début du XIXe siècle par les rois de Naples et de Sicile qui en ont fait leur lieu de sépulture pour eux et la famille royale.
Historique
Cet ensemble est dû à l'initiative de Robert d'Anjou, roi de Naples, et de la reine Sancia afin de permettre à Philippe de Majorque, frère de la reine et franciscain de tendance fraticelles, d'y accueillir ses « frères de la pauvre vie »[2]. Il reçut d'abord en 1317 l'aval de Jean XXII. Mais les rapports entre l'infant et le pape furent rompus quand le premier, le , dans un violent prêche contre la papauté d'Avignon défendit les béguins et les « frères de la pauvre vie ».
Ensuite, Philippe de Majorque demanda à sa sœur et à son beau-frère d'intervenir auprès de Benoît XII pour obtenir les privilèges nécessaires à la transformation de Santa-Chiara en un lieu où seraient accueillis frères et clarisses désirant pratiquer dans toute sa rigueur la règle de saint François. Par des lettres bullées, datées des et , le pape mit fin à ses espoirs. Et pour bien se faire comprendre, sa bulle « Redemptor noster » du condamna les fraticelles et prescrivit aux franciscains l’uniformité des vêtements et l’assiduité aux offices divins. Il autorisa seulement son ouverture au culte le et le monastère de Santa-Chiara put être consacré.
Cet ensemble, construit initialement en style gothique provençal, par Gaghardo Primario et Lionardo di Vito, avait été couvert de fresques par Giotto qui avait pris comme thème l'Apocalypse et des scènes vétéro- et néotestamentaires[3]. Il a été entièrement rénové en style baroque par Domenico Antonio Vaccaro, en 1742 et Sebastiano Conca réalisa pour l'église des tableaux après son retour à Naples en 1751[4].
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le bombardement des Alliés du provoqua un incendie. L'ensemble a été restauré à partir d'octobre 1944 et les travaux furent terminés en 1953.
Basilique
La basilique se présente actuellement dans ses formes gothiques primitives typiques du Trecento. Elle comporte une façade au large pinacle dans laquelle est enchâssée une rosace ajourée, avec un porche s'ouvrant par trois portes. Sa nef unique et son chœur - 130 mètres de long et d'une hauteur de 40 mètres - sont sommés d'arcs en ogive. De part et d'autre de la nef s'ouvrent dix chapelles, construites entre le XIVe et le XVIIe siècle, où sont inhumés des nobles napolitains.
Ils sont au nombre de trois, celui des Clarisses, celui de frères mineurs et celui de service. Entre 1742 et 1769, à la demande de la supérieure des clarisses, Ippolita Carmignano, l'actuel cloître majolique, alors cloître de service, fut totalement rénové. S'il conserva sa structure primitive du XIVe siècle, avec ses piliers et ses arcs gothiques, le jardin fut remodelé. Dominico Antonio Vaccaro le divisa en quartiers grâce à deux allées se croisant en angle droit. Les piliers octogonaux les bordant furent recouverts de majoliques décorés de scènes champêtres et polychromes dues aux céramistes Donato et Giuseppe Massa. Dans l'intervalle ont été placés des bancs recouverts de carreaux de même style. Sur chaque côté des murs du cloître, des fresques datées du XVIIe siècle représentent des saints, des allégories et des scènes vétérotestamentaires[5].
Le grand cloître des clarisses, long de 82,30 mètres et large 78,30 mètres, fut lui aussi fortement réaménagé. Il disposait d'un cimetière aujourd'hui disparu. Le seul cloître resté intact est celui des frères mineurs qui, moins nombreux, n'avaient pas à leur disposition les ressources des clarisses. L'ensemble resta donc identique à ce qu'avaient voulu ses bâtisseurs au milieu du XIVe siècle.
Fresques dans les corridors du cloitre des clarisses.
Allégorie du silence sur une fresque du cloître (XVIIe siècle).
Musées
Il existe le musée de l'Œuvre et l'aire archéologique. Accessible par le cloître majolique, les quatre salles du Musée de l'Œuvre exposent un condensé de l'histoire napolitaine depuis l'Antiquité à nos jours. Dans la Salle archéologique se trouvent les objets des fouilles et des restaurations. La Salle d'Histoire met en scène les grands moments qui ont scandé l'existence de Santa Chiara. Dans la Salle des Marbres se trouvent les statues récupérées après le bombardement ainsi que les fresques des cellules des clarisses ornées des écus des familles nobles napolitaines. La Salle des Reliquaires conserve vêtements et mobiliers liturgiques, avec comme pièce centrale le buste en bois de l'Ecco Homo sculpté par Giovanni de Nola[6].
L'aire archéologique est constituée par les vestiges des thermes romains d'une maison patricienne. Datant du Ier siècle de notre ère, ils sont la preuve que Neapolis n'avait rien à envier à Pompéi et à Herculanum[7].
Sépultures des reines et rois de Naples et de Sicile
Les quatre rois des Deux-Siciles sont inhumés sous l'autel, les autres membres de la famille dans la neuvième chapelle latérale de droite[8].