Attila Bíró quitte Budapest avec sa famille, dont le père est architecte, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avant l'arrivée de l'Armée rouge (1944) et s'installe quelque temps en Autriche, puis en 1947 à Sarrebruck, alors sous protectorat français. Le jeune Attila poursuit ses études au Lycée français de cette ville, puis, ayant en tête de devenir artiste peintre, se rend à Paris où il commence ses études d'architecture en 1951 à l'École des beaux-arts de Paris (atelier Pingusson). Il entre cependant en 1953 à l'École supérieure technique de Stuttgart où il suit les cours de l'architecte Günter Behnisch. Il prend dans le même temps des cours de peinture auprès de Willi Baumeister[5]. Il fait également partie de cercles philosophiques et esthétiques réunis autour de Max Bense[6], et suit enfin les séminaires d'histoire de l'art de Hans Wentzel.
Grâce à son amitié avec Georg Karl Pfahler, il participe à la fondation du « Groupe des Onze » dont font partie Friedrich Sieber et Günther Kirchberger. La première exposition du groupe se tient en 1957 à la Galerie 17 de Munich. Elle est bientôt suivie d'autres à Londres (New Vision Center Gallery), Bruxelles (Galerie Les Contemporains), Rome (Galleria La Tartaruga) et de nouveau à Londres (Drian Gallery). Attila Bíró termine ses études à Stuttgart en 1958 avec un diplôme d'ingénieur-architecte. Il s'installe alors à Paris et travaille dans différents bureaux d'architectes, jusqu'à ce qu'il puisse vivre de sa peinture et s'y consacrer. C'est par les rencontres en 1959 des peintres américains de l'abstraction informelle Paul Jenkins, Joan Mitchell et Sam Francis en 1958, de Jacques Villeglé, François Dufrêne, Raymond Hains et Pierre Restany en 1959, de Peter Saul en 1960 qu'il trouve la voie qui demeurera la sienne, celle d'une libre figuration structurée par le chromatisme de l'arc-en-ciel[7]. C'est alors qu'il prend le nom d'artiste d'Atila, ou Atila Biro, son pseudonyme se constituant donc du simple retrait de la seconde lettre "t" de son prénom.
Avec son épouse Lila Lakshmanan (mariage en 1963), professionnelle du cinéma (on lui doit le montage de films de Jean-Luc Godard comme Le mépris et Les Carabiniers, de François Truffaut comme La peau douce), il partage son temps de travail entre son atelier de Nanterre et le bord du lac de Saint-Cassien (Var), l'artiste trouvant en ce second lieu les conditions de travail les mieux appropriées à sa technique de l'aquarelle (pré-humidification du papier, séchage des œuvres au soleil). Des annotations au dos d'aquarelles restituent qu'il aimait aller chercher l'inspiration jusqu'en Italie. Atila et Lila ont également effectué un voyage au Maroc, plusieurs autres en Inde du Nord.
Atila s'est également intéressé à la lithographie et à l'eau-forte, le nombre de gravures sur cuivre qu'il réalisa à Nanterre étant évalué à une centaine d'œuvres réparties sur deux périodes essentielles, 1964-1965 et 1980-1981.
Il exposa ses œuvres lors d'expositions personnelles à Paris, Rotterdam, Zurich, Stuttgart, Bruxelles, Göteborg et Amsterdam, etc. En 1970, il obtint la nationalité française. De 1958 à 1973, il participa à des projets pour le quartier d'affaires de La Défense près de Paris. Une vingtaine de musées (voir ci-dessous) ont fait l'acquisition de ses œuvres.
Il meurt le .
Expositions
Expositions personnelles
1965: Galerie Delta, Rotterdam (catalogue écrit par Gérald Gassiot-Talabot).
1988: Galerie Geiger, Komwestheim (rétrospective, catalogue avec texte Esquisses pour Atila écrit par Max Bense). Galerie d'art de l'Hôtel Astra, Paris (plaquette avec texte Atila ou la peinture d'un grand seigneur barbare et cultivé écrit par Pierre Brisset).
1991: Maison des Princes, Pérouges (catalogue écrit par Gabrielle Boyon).
1991-1995: Galerie Convergence, Nantes.
1996: Galerie Alain Margaron, Paris.
2001: Galerie Geiger, Constance. Centre d'art et de culture, Meudon.
2004: Musées des Beaux-Arts d'Ostende et Wapenplein.
« Dans l'étendard déployé des arcs-en-ciel hologrammes, là où les bruits n'existent plus, celui qui contemple une toile d'Atila renonce à lui-même. Il se trouve confronté à un univers outre-couleur, où la vie ne s'échange plus contre la mort. Ici flottent dans l'apesanteur d'une lumière prismatique des cosmonautes sas émotions. Sont-ils de lointains messagers de notre monde éteint ? L'avenir et le passé ont-ils encore un sens ? L'homme a-t-il fini par dominer son propre rêve ? La couleur est-elle la seule porte d'accès à l'infini voyage ? Bien fou qui peut trancher en regardant par le hublot de la toile. Mais pour celui, plus attentif, qui chercherait à percer le vrai mystère des signes, une certitude peu à peu se fait jour : au-delà de l'aspect flamboyant et somptueux de l'organisation chromatique, se joue une démarche gestuelle et expressive. Elle se met au service de la sourde angoisse qui affleure et qui bat, plus visible dans l'œuvre dessiné de l'artiste. » - Jean Vautrin[13]
Paris, La Défense: Le sculpteur de nuages, mur en lave émaillée de 4,58×10,90m (50 m2) sur le parvis de la Défense 2 (terrasse des reflets, près tour ALG)[26],[27],[28].
Corbeil-Essonnes, salle des fêtes du centre culturel Pablo Neruda: Voyage interstellaire, huile sur toile 1,95×2,55m.
Dunkerque, collège Lucie Aubrac: Les cerfs-volants, huile sur toile 1,95x3,65m et mur courbe 1,60×74,5m peint en arc-en-ciel.
Wattignies, groupe scolaire Guillaume Apollinaire: Les génies de l'eau, fresque murale 3×3,80m.
Le Rheu, collège Georges Brassens: La statue, Les ailes de feu, Kali, Le dompteur d'écume, 4 panneaux émaillés, 2,25×2,18m chacun.
Epone, collège Benjamin Franklin: Têtes en bois peint, mobiles.
Mont-de-Marsan, lycée d'enseignement professionnel: La statue (2,8×1,8m) et Les naufragés (1,95×1,95m), deux stèles recouvertes de mosaïque.
Dunkerque, lycée d'enseignement professionnel: deux murs du hall (2,26×4,53m et 2,26×4,70m) et stèle recouverte de mosaïque en extérieur (3,80×1m).
Meaux, tribunal de grande instance, salle d'audience civile n°5: L'homme-cerveau d'un seul regard l'éclairerait (Gérard de Nerval), huile sur toile, 2,68×5,64m.
Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Moeglin-Delcroix: De Bonnard à Baselitz, dix ans d'enrichissements du Cabinet des Estampes, Bibliothèque Nationale 1992.
Emmanuel Bénézit: Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999, vol.1, p. 517.
Jean-Pierre Delarge: Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001, p. 57.
Jean-Pierre Arnaud: Atila, le soleil des métamorphoses, SETIG-Palussière, Angers 2012 (monographie, 144 pages, avant-propos de Hervé de Charette, préface de Jean Vautrin, entretiens avec Lila Atila-Biro).
Vincent Wapler, commissaire-priseur à Paris: Catalogues de ventes de l'atelier Atila, Hôtel Drouot, Paris, lundi , lundi et lundi .