Arènes du Plumaçon
Les arènes du Plumaçon[a] (du gascon Plumassoù : petite plume, duvet)[1] sont des arènes de première catégorie[b] situées à Mont-de-Marsan, chef-lieu du département français des Landes et membre de l'Union des villes taurines françaises. Le , elles se voient décerner le label « Patrimoine du XXe siècle » pour leur qualité architecturale[1]. PrésentationD'une capacité de 7 100 places[2], les arènes accueillent chaque année en juillet cinq corridas lors des fêtes de la Madeleine, complétées de deux novilladas (piquée et non piquée), d'une course landaise, d'un concours landais, d'une corrida portugaise et de la course des avenirs taurins, un spectacle mixte qui donne leur chance à des débutants des deux formes de tauromachie, la landaise et l'espagnole. L'animation musicale des corridas est assurée par l'Orchestre montois. Robert Soldevilla a été l'alguazil des arènes de 1948 à 2008[3]. L'édifice accueille des spectacles à d'autres moments de l'année, des concerts et épreuves du jeu Intervilles. Le , les arènes accueillent le festival punk de Mont-de-Marsan, premier du genre en Europe, un mois avant celui du 100 Club à Londres. Il se tiendra à nouveau au même endroit en 1977, 1984, 1985 et 1986[1]. ArchitectureL'édifice actuel résulte de l'agrandissement en 1933 des arènes primitives, datant de 1889. Inspiré du modèle des arènes andalouses, il est de forme polygonale, composé de 64 travées ponctuées de contreforts en escalier. La structure est réalisée en béton armé. Les tribunes sont agrandies de gradins supplémentaires grâce à un système d'encorbellement vers l'extérieur. Les parois extérieures sont percées de baies de forme ogivale ou rectangulaire, fermées par des claustras en béton[4]. Les toreros vainqueurs, portés a hombros, sortent désormais par un portail d'honneur flanqué de deux piliers massifs, semi-circulaires[5] surmonté du blason de Mont-de-Marsan. Un bâtiment annexe contient une infirmerie et une écurie[4]. HistoriqueMont-de-Marsan organise des courses de taureaux dès le XVIIe siècle. À cette époque, la jeunesse montoise élit deux tenanciers, l'un en ville, l'autre dans les faubourgs, chargés d'organiser des lâchers de taureaux et de bœufs dans les rues[6]. Jugées dangereuses, ces courses sont finalement interdites. Quand Richelieu apprend que les villes landaises outrepassent cette interdiction, il déclare que « les villes de Mont-de-Marsan, Dax, Tartas et Saint-Sever construiront chacune un cirque entouré de barrières élevées et solides, environné de gradins pour les spectateurs »[1]. Place Saint-RochLa place Saint-Roch accueille les premières arènes de la cité. Devant l'affluence des spectateurs dans des arènes de construction chaotique, la ville doit intervenir pour imposer des normes. Vers la fin du XVIIe siècle, les Montois installent sur la place un amphithéâtre en bois digne de ce nom. D'une capacité de 2 000 spectateurs, il est monté de manière itinérante à cet endroit ou sur la place de la Tannerie pour la tenue des jeux taurins[7].
Le , veille des fêtes de la Madeleine, les arènes brûlent place Saint-Roch. La population pense à un acte criminel et s'en émeut. Mûrit alors l'idée d'une construction en dur, moins vulnérable, qui aboutira à la construction des arènes du Plumaçon[8]. Arènes de quartierParallèlement à la place Saint-Roch, il existe d'autres arènes dans les communes limitrophes, qui seront absorbées par Mont-de-Marsan au XIXe siècle[1] :
Dans le centre, d'autres arènes de quartier accueillent des courses[1] :
Construction (1889)Les arènes du Plumaçon sont l'œuvre de Jules Dupouy[c], architecte de la Ville de Mont-de-Marsan, qui dépose les plans de son projet le . Le marché est divisé en cinq lots, dont un est attribué à M Despagnet pour les travaux de terrassement et de maçonnerie. Au bout de cinq mois de travaux seulement, les arènes sont édifiées à l'emplacement des champs et vignes de la métairie du Plumaçon[d] dont elles tirent leur nom[9], [e] et qui était situé au n°17 rue Général-Lasserre.
L'inauguration, célébrée le dimanche [10] par José Rodríguez Pepete et des écarteurs landais, est suivie par trois jours de festivités[1].
Première Guerre mondialePendant la Première Guerre mondiale, les fêtes sont suspendues et les arènes sont transformées de septembre à décembre 1914 en un lieu de détention des soldats allemands faits prisonniers valides ou peu blessés[11]. Les soldats plus gravement atteints sont quant à eux dirigés vers le lycée Victor-Duruy transformé en hôpital de fortune tandis que les morts sont enterrés au cimetière militaire allemand de Mont-de-Marsan[12].
Agrandissement (1933)Devenues trop exiguës, les arènes, d'une capacité initiale de 4000 places, sont restaurées et agrandies en 1933 pour passer à 7100 places[f] et la nouvelle inauguration a lieu le de la même année[13] en présence du maire de Mont-de-Marsan Jean Larrieu[g]. Une novillada de Marcial Lalanda est présentée pour l'occasion. R. Frank-Bonnefous, l'architecte chargé du chantier[h], réalise une étude de style des arènes espagnoles au début des années 1930 et s'inscrit dans la mouvance architecturale régionaliste de l'époque pour mener à bien cette restauration. L'édifice se présente depuis sous la forme d'un polygone régulier formé de 64 angles à côtés égaux et d’un diamètre de 63 mètres[14].
Seconde guerre mondialePendant la Seconde Guerre mondiale, la ville est occupée à partir du 27 juin 1940 et, comme durant la Première Guerre mondiale, les fêtes de la Madeleine sont suspendues[15].
Un rassemblement républicain est organisé dans les arènes du Plumaçon le 3 septembre 1944 pour fêter la liberté retrouvée, quelques jours après la libération de Mont-de-Marsan le 21 août 1944. L'événement regroupe les nouvelles autorités locales, dont Charles Lamarque-Cando (Président du Comité départemental de Libération) et Léon des Landes[16]. Après-guerreLa construction d'une chapelle est envisagée dès 1956 « à la demande insistante des matadors », mais n'est réalisée qu'en 1962 pour raison budgétaire. D'une superficie de 8 m2, elle est dotée en 1963 d'un autel occupé par une statue de la Vierge de Macarena (du nom d'un quartier et d'une église de Séville) et d'un vitrail d'un mètre de diamètre réalisé par R. Clercq-Roques, figurant une muleta[1].
Le est inaugurée devant l'entrée principale la statue Le Torero, œuvre réalisée la même année par le sculpteur natif de Lourdes, Mauro Corda[17],[18]. Le , deux jours plus tard, cette même entrée principale est rebaptisée par le maire Philippe Labeyrie entrée Nimeño II en hommage au matador décédé quelques mois plus tôt[19].
Galerie
Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiArticle connexe
Liens externes
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