Amon GöthAmon Göth
Prononciation Amon Leopold Göth (ou Goeth), né le à Vienne en Autriche-Hongrie et exécuté par pendaison le à Cracovie en Pologne, est un SS-Hauptsturmführer. Il a notamment commandé le camp de concentration de Płaszów, près de Cracovie ; ses méthodes dans ses fonctions et sa brutalité lui ont valu le surnom de « boucher d'Hitler ». BiographieDébutsNé dans une famille d'industriels de l'impression, Amon Göth devient membre en 1930 (avec le numéro 510764) de la branche autrichienne du parti ouvrier allemand national-socialiste. La même année, il rejoint les SS autrichiens (numéro de membre : 43673). Ses premières activités en tant que SS sont mal connues, essentiellement parce que la section SS autrichienne est restée illégale et clandestine jusqu'à l’Anschluss (1938). Entre 1932 et 1938, il est membre de l’Allgemeine-SS à Vienne. Sa progression au sein de l'organisation est rapide : Oberscharführer (c'est-à-dire adjudant) en 1937, il atteint le grade d’Untersturmführer (sous-lieutenant) le . Göth acquiert de l'expérience dans les centres de mise à mort nazis de Bełżec, Sobibor et Treblinka. Liquidation des ghettosEn , Göth quitte Vienne et rejoint l'état-major SS de Cracovie. Officier SS préposé au service des camps de concentration, il est envoyé le à Płaszów pour y établir et diriger un camp de travail obligatoire. Soumis à un rythme forcené, les prisonniers achèvent la construction du camp un mois plus tard. Le ghetto de Cracovie est fermé le , et ses survivants emprisonnés dans le nouveau camp. Près de 2 000 personnes meurent au cours de l'évacuation, certaines d'entre elles exécutées de la main de Göth lui-même. En , Mieczysław Pemper[1] fut témoin dans le ghetto de Cracovie de scènes où Göth lâchait ses chiens sur les habitants et leur tirait dessus. En , il est chargé de fermer le ghetto de Tarnów. On ignore combien de personnes ont été exécutées sur place à cette occasion. Le , il fait évacuer le camp de concentration de Szebnie, ordonnant que les détenus qui ne sont pas tués sur-le-champ soient déportés vers d'autres camps. Cette nouvelle opération se solde par plusieurs centaines de morts. Ayant reçu une double promotion qui lui permet de sauter le grade d’Obersturmführer, Göth est élevé le au rang de Hauptsturmführer et devient également officier de la Waffen-SS. Son assignation au poste de commandant du camp de travail à Plaszow est reconduite, cette fois sous l'autorité directe des services économiques et administratifs SS. Płaszów, apogée d'une carrièreEn tant que commandant du camp de Płaszów, où l'espérance de vie moyenne était de quatre semaines, Göth était redouté des prisonniers, qu'il soumettait à divers mauvais traitements, et qu'il exécutait même parfois par balles. Ses deux chiens Ralf et Alf, qu'il lançait sur les détenus, avaient une sinistre réputation. Poldek Pfefferberg, l'un des juifs de Płaszów sauvés par l'industriel Oskar Schindler, témoigna en ces termes : « Voir Göth, c'était voir la mort[2]. » Lors du procès de Göth en 1946, Henryk Bloch rapporte les faits suivants :
À Płaszów, l'industriel allemand Oskar Schindler entretient avec Göth des relations amicales mais non désintéressées. Schindler se sert de ses relations cordiales avec le commandant de Płaszów pour lui faire épargner des Juifs rattachés à un camp secondaire et travaillant dans ses entreprises. Le , alors que les Soviétiques approchent de Cracovie, les autorités nazies ferment ce camp secondaire et les détenus juifs sont transférés à Auschwitz. Pour maintenir en vie ses ouvriers, Schindler les « rachète » à Göth contre de l'argent et des produits du marché noir. Retour en AllemagneLe , Göth est relevé de ses fonctions et assigné au bureau administratif et économique des SS. Peu après, en , il est accusé d'avoir détourné à son profit, lors de la liquidation des ghettos, des biens appartenant au Reich (la législation nazie a placé les propriétés des juifs sous le contrôle de l'Allemagne). Arrêté par la Gestapo, il doit comparaître devant la Cour de la police SS, mais les défaites allemandes qui se succèdent et l'approche d'un dénouement à la guerre monopolisent l'attention de ses supérieurs. Les charges contre lui sont finalement abandonnées. Pour les mêmes faits, deux commandants de camps, Karl Otto Koch et Hermann Florstedt, avaient été exécutés par les SS. Göth est affecté à Bad Tölz en Allemagne, où les médecins de la SS l'examinent et diagnostiquent des troubles mentaux, ainsi que du diabète. Il est alors transféré dans un sanatorium ; c'est là que les troupes américaines l'arrêtent en . Après la guerreExtradé vers la Pologne après la guerre, Amon Göth est reconnu coupable par le Tribunal national suprême de Pologne, à Cracovie, de l'exécution de milliers de personnes. Le jugement se déroule en deux temps, du 27 au , puis du 2 au . Il est condamné à mort pour les charges suivantes extraites du compte rendu du procès (traduction libre[3]) :
Il est exécuté par pendaison à Cracovie, à proximité du site de Płaszów, à la prison de Montelupich[4]. Son corps a été incinéré. Une vidéo supposée de son exécution montre le bourreau obligé de s'y reprendre à trois fois. Cependant, des analyses météorologiques, destinées à vérifier s'il avait pu neiger au moment de son exécution, ainsi que des comparaisons faciales informatiques réalisées pour National Geographic ont prouvé qu'il s'agit en réalité de l'exécution de Ludwig Fischer[5]. Notes et références
Voir aussiFilmographie
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes
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