Micheline PresleMicheline Presle
Micheline Presle, studio Harcourt.
Micheline Presle est une actrice française née le dans le 5e arrondissement de Paris et morte le à Nogent-sur-Marne[1]. Avec Michèle Morgan et Danielle Darrieux, elle est l'une des principales jeunes actrices du cinéma français dans les années 1940. Un séjour aux États-Unis au début des années 1950 fait décliner sa carrière mais elle retrouve une grande popularité à partir du milieu des années 1960, grâce à la série télévisée française Les Saintes Chéries qui est ensuite indissociable de son image. BiographieJeunesse et débutsMicheline Presle — Micheline Nicole Julia Émilienne Chassagne pour l'état civil — naît le au 36 rue des Bernardins dans le 5e arrondissement de Paris[2],[3],[4], de Robert Émile Lucien Vincent Chassagne, négociant de 24 ans, et de son épouse Julie Yvonne Bachelier, 25 ans, sans profession[3] (celle-ci deviendra artiste peintre par la suite[5]). Son père s’exile aux États-Unis pour éviter un scandale financier, sa mère la met alors en pension, où la jeune fille prend ses premiers cours de comédie[5]. Dès l'âge de 15 ans, elle accompagne son amie, la jeune actrice Corinne Luchaire, sur les plateaux de cinéma. Elle fait ses débuts à l'écran dans La Fessée de Pierre Caron en 1937 sous le pseudonyme de « Micheline Michel ». Après plusieurs figurations, elle obtient un premier succès dans Jeunes Filles en détresse de Georg Wilhelm Pabst (1939) où elle incarne le personnage de Jacqueline Presle, une pensionnaire délaissée par ses parents[5]. Pour ce film, elle choisit d’insérer le nom de famille de ce personnage dans son nom de scène et devient ainsi « Micheline Presle »[5] pour la première fois dans une distribution. CarrièreDans les années 1940, à partir de son double rôle dans Paradis perdu d'Abel Gance (1940) qui obtient un grand succès au début de l’Occupation, Micheline Presle tient le premier rôle dans une dizaine de films marquants, bénéficiant du départ de Michèle Morgan aux États-Unis et de la parenthèse imposée à Danielle Darrieux, les deux autres principales jeunes vedettes françaises de la fin des années 1930[5]. Ainsi, elle apparaît aussi dans La Comédie du bonheur (1940), Histoire de rire (1941), Parade en sept nuits, (1941), La Nuit fantastique (1942), La Belle Aventure (1942). Elle fait parallèlement ses débuts sur scène dans des comédies telles que Colinette de Marcel Achard (1942) et Am Stram Gram d'André Roussin (1943). Pendant cette « période sombre de l’histoire de France », elle n’est pas employée par la société de production Continental, à capitaux allemands, et ne fait pas « le voyage de Berlin »[5], contrairement à nombre de ses collègues artistes, ce qui « sauve » sa carrière après la Libération. Ses films peuvent ainsi continuer à être projetés dès la fin de l’année 1944 : Félicie Nanteuil de Marc Allégret, Falbalas de Jacques Becker et Boule de Suif de Christian-Jaque[5]. Elle participe également au Spectacle des Alliés au théâtre Pigalle[réf. nécessaire]. Son interprétation dans Le Diable au corps (1947)[2] de Claude Autant-Lara est remarquée, malgré le sujet controversé du film : elle y incarne une femme mariée à un soldat de la Grande Guerre, qui cède aux avances d’un lycéen à l’arrière du front, d’autant que les mauvais souvenirs de l’occupation de 1940-1944 et de l’épuration qui a suivi sont encore prégnants[5]. Ce film est toutefois déterminant pour la carrière du jeune premier Gérard Philipe[5]. Micheline Presle devient dès lors l’une des actrices principales du cinéma français[5]. Elle décide néanmoins de tenter une carrière aux États-Unis à la fin des années 1940 pour suivre son second mari, le réalisateur Bill Marshall[5], avec lequel elle tourne La Taverne de la Nouvelle-Orléans (1951). Elle joue également dans La Belle de Paris (1950) de Jean Negulesco et Guérillas (1950) de Fritz Lang mais sa grossesse l'oblige à décliner les propositions[5]. Après s’être séparée de Bill Marshall, elle rentre en France avec sa fille et reprend une carrière fournie, bien que moins riche en rôles marquants, si ce n'est L'Amour d'une femme de Jean Grémillon sorti fin 1953[5]. La Nouvelle Vague la délaisse également, à l'exception de Jacques Rivette (La Religieuse en 1966) et Jacques Demy[5], avec qui elle tourne trois films : Les Sept Péchés capitaux (1962), Peau d'Âne (1970) et L'Événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune (1973)[a]. Au théâtre en revanche, elle succède à Ingrid Bergman dans Thé et Sympathie de Robert Anderson en 1958, puis à Madeleine Robinson dans Qui a peur de Virginia Woolf ? d'Edward Albee, mise en scène Franco Zeffirelli, en 1966, avant de créer avec le Grand Magic Circus la comédie musicale Goodbye Mister Freud (1974) de Copi et Jérôme Savary[5], dans laquelle elle incarne Mimi Freud, mère (présumée) du célèbre psychanalyse[6]. Elle tourne également un film sous la direction de Savary : Le Boucher, la Star et l'Orpheline (1975)[5]. À la télévision, après avoir été Mme de Rénal dans l'adaptation par Pierre Cardinal du roman de Stendhal Le Rouge et le Noir en 1961, elle remporte un grand succès populaire grâce au rôle d’Ève Lagarde, héroïne aux côtés de Daniel Gélin de la série hebdomadaire Les Saintes Chéries, diffusée sur la première chaîne de l'ORTF[2],[7] de 1965 à 1970[5]. Des années 1980 au début des années 2010, elle collabore avec une nouvelle génération de réalisateurs[5] dont sa fille, Tonie (Pas très catholique en 1994, Vénus Beauté (Institut) en 1999, France Boutique en 2003, etc.), Gérard Jugnot (Casque bleu en 1994, Fallait pas !… en 1996), Fabien Onteniente (Grève party en 1997) ou encore Hugo Gélin (Comme des frères en 2012), petit-fils de son partenaire des Saintes Chéries. Elle joue aussi son propre rôle dans deux films (Hitler à Hollywood en 2011 et Je veux être actrice, son dernier film, en 2016)[5]. En 2007, elle publie le livre d'entretiens Di(s)gressions avec l'écrivain Stéphane Lambert, dans lequel elle revient sur sa longue et riche carrière. Dernières annéesMicheline Presle fête son 100e anniversaire le à la Maison nationale des artistes de Nogent-sur-Marne où elle s'est retirée[8], entrant ainsi dans le cercle des actrices centenaires vivantes aux côtés de Sabine André (1913-2011), June Spencer (en) (1919-2024), Lucienne Legrand (1920-2022), Jacqueline Ferrière (1921-2024) et Annabel Maule (en) (née en 1922)[9]. Elle y meurt le [5],[10], à l'âge de 101 ans. Ses obsèques se tiennent dans l'intimité au crématorium de Champigny-sur-Marne le , en présence de Nathalie Baye, Dominique Besnehard, Sophie Calle, Jacques Bonnaffé, Serge Toubiana, Frédéric Sojcher et d'Arthur Radiguet[11]. Vie privéeVie sentimentale et familleMicheline Presle épouse en premières noces le , à la mairie du 8e arrondissement de Paris, le joueur de tennis Michel Édouard Louis Lefort[3],[12]. À la fin des années 1940, elle rencontre Gerard William Marshall, récemment divorcé de Michèle Morgan, et le suit aux États-Unis[5]. Micheline Presle divorce de Michel Lefort le [3] pour épouser Marshall le suivant à Santa Barbara (Californie)[3]. Le couple a une fille, Anthony-Lee dite Tonie (1951-2020), qui deviendra actrice, réalisatrice et scénariste. Micheline Presle divorce à nouveau le [3]. Micheline Presle a également été la compagne de l'artiste peintre François Arnal[réf. nécessaire]. EngagementMembre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité[13], elle cosigne en 2009 un texte réclamant la dépénalisation de l'euthanasie[14]. Théâtre
FilmographieCinémaAnnées 1930
Années 1940
Années 1950
Années 1960
Années 1970
Années 1980
Années 1990
Années 2000
Années 2010
Télévision
Radio
Publications
DistinctionsDécoration
Récompenses
NominationsNotes et référencesNotes
Références
Voir aussiDocumentaire
Bibliographie
Liens externes
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