Né en 1946[1], il est le fils de Pierre Ribes et de Jeanne Bernadet, femme d'origine argentine qui lui fait découvrir le théâtre dès l'âge de cinq ans[2]. Déchiré par le divorce de ses parents et l'absence de son père, il retrouve goût à l'existence en s'en inventant mille autres grâce au théâtre. C'est sa mère qui, en se remariant au peintre Jean Cortot, lui fait rencontrer « les écrivains et les artistes les plus drôles des années 1950-60 : Tardieu, Queneau, Miró[2] ». Alors qu'il a l'audace de monter sur scène à l'âge de douze ans, son père, plutôt grand bourgeois et furieux de cette initiative, le place en pension dans l'institution sinistre Le Montcel à Jouy-en-Josas[3].
Il se marie avec l'actrice Laurence Vincendon dont il divorce dans les années 1970. Avec deux autres créateurs, Georges Couroupos et Yánnis Kókkos passionnés par le phénomène complexe des croisades, il présente en 1975 au festival d'Avignon une première expérience de création collective sur le moyen-âge, incluant des thèmes musicaux, au son de luths, de vièles et de cistres de l'Ensemble des ménétriers[1].
En 2011, il soutient activement François Hollande à la primaire socialiste[8]. Durant la présidence de celui-ci, il est décrit comme un « habitué » du palais de l'Élysée[9]. Il défend à plusieurs reprises publiquement le président socialiste, dont le niveau de popularité est au plus bas, pour dénoncer le dénigrement qui existerait à son sujet[10] allant jusqu'à signer une tribune avec d'autres personnalités du monde du spectacle pour dénoncer le « Hollande-bashing » rappelant « tout ce qui a été accompli » notamment « la sanctuarisation du budget de la culture »[11].
Le , à Nancy, il est agressé par des catholiques extrémistes qui lui jettent une tarte aux excréments en plein visage à la suite de la programmation dans son théâtre de la pièce de Rodrigo García, Golgota picnic, dont le personnage central est le Christ et qu'ils jugent blasphématoire[12].
Le Théâtre du Rond-Point
Nommé directeur du Théâtre du Rond-Point en 2001, il décide d’en faire une maison de création, consacrée au théâtre d’aujourd’hui[7]. Le théâtre est décoré par Patrick Dutertre[13]. Les costumes du personnel d'accueil sont dessinés par Juliette Chanaud. Il installe une nouvelle librairie en association avec Actes Sud, et réaménage de fond en comble le restaurant. En partenariat avec La COPAT, de nombreuses pièces sont filmées et diffusées sur Arte, France 2, TV5 Monde, etc. Elles sont toutes éditées en DVD (COPAT collection Rond Point). La nouvelle salle Roland Topor est le grenier à rêves du Rond-Point, réservée aux spectacles « tentatives »[14],[15]. Le nouveau directeur de l'établissement veut notamment redonner sa « place aux poètes comiques, aux satiristes, aux subversifs loufoques, aux pourfendeurs du sérieux, bref à ceux qui [nous] offrent le miracle du rire »[15].
En 2014, le Théâtre du Rond-Point bénéficie de subventions de près de 4 millions d'euros dont une subvention d'exploitation de 1 960 000 euros HT de la part de la mairie de Paris. Pointé du doigt par des élus de droite pour ce montant élevé de subventions, Jean-Michel Ribes rappelle que le budget annuel de la SARL est néanmoins constitué de recettes propres pour 64 % (dont 48 % de billetterie et apports artistiques)[16].
Théâtre
Auteur et metteur en scène
1970 à 2021
1970 : L'Alchimiste de Ben Johnson, Théâtre de Plaisance, décors de Garouste
Sulki et Sulku ont des conversations intelligentes, Actes Sud, 2017
Dictionnaire de mes amis recommandables, Actes Sud, 2023
Publicités
En 2004-2017, la mutuelle d'assurance MAAF a repris dans ses publicités télévisées l'une des rubriques mythiques de la série Palace, « Appelez-moi le directeur ! », où Philippe Khorsand et Marcel Philippot reprennent leurs rôles respectifs. Le duo a été rejoint en été 2007 par Eva Darlan. En , Daniel Prévost occupe à son tour le rôle du client mécontent. Le rôle du directeur est repris par Bernard Farcy puis par Laurent Gamelon.
LCL : il est réalisateur des dernières publicités du Crédit lyonnais « Demandez plus à votre argent ».
Distinctions
Décorations
Le , Jean-Michel Ribes est nommé au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre de « directeur de théâtre, auteur, metteur en scène, réalisateur ; 41 ans d'activités artistiques »[19]. Il est fait chevalier de l'ordre le [20] puis promu au grade d'officier le au titre de « auteur dramatique, metteur en scène, cinéaste et directeur de théâtre »[20].
Alexandra David, sous la direction de Pascale Goetschel, Jean-Michel Ribes : itinéraire d'un homme de spectacle du XXe siècle et du début du XXIe siècle. Mémoire de master d'histoire, Université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, 2011, 225p « Catalogue SUDOC », sur www.sudoc.abes.fr (consulté le ).