Le championnat de France de football 1943-1944 est le cinquième championnat dit « de guerre ». C'est le seul championnat « fédéral » et professionnel de football organisé en France pendant ces années de guerre. Il a été remporté par l'équipe fédérale Lens-Artois.
Origines historiques
Le colonel Pascot, arrivé au poste de commissaire aux sports de Vichy un an plus tôt, ordonne deux nouvelles mesures pour la saison 1943-1944 :
Les 32 équipes professionnelles sont remplacées par 16 équipes fédérales[1].
Les anciens joueurs professionnels deviennent des moniteurs rémunérés comme des fonctionnaires et affectés aux nouvelles équipes fédérales.
Les clubs dépossédés de leurs sections professionnelles poursuivent leurs activités footballistiques, s'ils le veulent, dans des championnats amateurs. La totalité des clubs ayant participé au championnat de France 1942-1943 est admise au championnat de France amateurs 1943-1944, surnommé également championnat de France des clubs. Ils sont toujours autorisés à participer à la Coupe de France, tout comme les nouvelles équipes fédérales.
La création de seize équipes fédérales régionales ne tient pas compte de la géographie de football. Clermont hérite ainsi d'une équipe, alors que Sochaux n'en a pas. Les joueurs sochaliens viennent renforcer l'équipe de Nancy-Lorraine.
Certains matchs reportés ne sont finalement jamais joués. D'autres rencontres se disputent sur terrain neutre ; citons ici pour l'exemple l'équipe fédérale Rouen-Normandie qui disputa plusieurs matchs « à domicile » au Havre, mais aussi à Paris (Stade de Paris de Saint-Ouen). Les Bretons s'exilèrent au Mans, Lille à Roubaix, Lens à Bruay ou Saint-Ouen, Grenoble à Chambéry, Nancy à Lunéville, Nice et Lyon au Stade de Paris de Saint-Ouen.
Catastrophique en matière d'organisation et de jeu, la saison accouche toutefois d'un champion : Lens-Artois. Le titre est très disputé entre Lille, Lens et Paris. Les Lensois disputent leurs deux derniers matchs de la saison (matchs en retard) à Saint-Ouen, sur deux jours. Une défaite 1-2 face aux Lorrains le semble donner le titre à Lille, mais le lendemain, , Lens bat Lyon 3-1, et enlève officiellement le titre de champion de France. Le match en retard Toulouse-Lens ne sera jamais joué. Les transports deviennent en effet quasi impossibles en France à la suite des multiples actions de Résistance visant à soutenir le débarquement allié en Normandie en désorganisant les déplacements des troupes allemandes.
341 joueurs prennent part à ce championnat. 21 joueurs effectuent l'ensemble des matchs de leurs équipes : Schneider (gardien de but) et Muller (Toulouse), Marek, Fruleux et Stanis (Lens), Calmels et Huraut (Paris IDF), Somerlinck, Bihel et Baratte (Lille), Laurent (Montpellier), Bersoulé et Bongiorni (Paris-Capitale), Artigas (Rennes), J. Valle (Nice), Ben Ali et Band (Bordeaux), Magnin, Parregiani, Pessonneaux et Jacques (Nancy).
176 joueurs marquent au moins un but. Le , le Parisien Bongiorni marque 7 buts face à Clermont.