Boulevard de la Chapelle
Le boulevard de la Chapelle est une voie au nord de Paris qui marque la limite entre le 10e et le 18e arrondissement. Il se situe entre le boulevard Marguerite-de-Rochechouart (à l'ouest) et le boulevard de la Villette (à l'est). Situation et accèsLe boulevard de la Chapelle sert de limite aux 10e et 18e arrondissements de Paris. Il est composé de deux voies de part et d'autre d'un terre-plein central qui supporte la ligne 2 du métro. Le boulevard passe par-dessus les voies de la gare du Nord et de la gare de l'Est. La section qui traverse les voies de la gare du Nord porte la dénomination de « pont Saint-Ange », du nom d'un propriétaire et spéculateur immobilier au début du XIXe siècle ; elle sert d'espace d'exposition en plein air depuis 2019[1]. Ce site est desservi par la station de métro La Chapelle.
Origine du nomCette voie longe la limite sud de l'ancienne commune de La Chapelle dont elle a pris le nom. HistoriqueL'actuel boulevard est créé de part et d'autre du mur d'octroi, dit mur des Fermiers généraux, lors de la construction de ce dernier dans les années 1780. Il est donc divisé entre la partie située à Paris et la partie située extra-muros à La Chapelle. Il est alors divisé en plusieurs sections. À l'extérieur de l'ancien mur d'octroi (côté La Chapelle) :
À l'intérieur de l'ancien mur d'octroi (côté Paris) :
Il longeait la partie nord de l'enclos Saint-Charles qui était une partie de l'enclos Saint-Lazare. En 1846, les travaux de l'hôpital Lariboisière commencent sous la direction de l'architecte Martin-Pierre Gauthier, sur des terrains déserts de l'ancien enclos Saint-Lazare, au sud du boulevard[3]. La loi du incorpore la commune de La Chapelle à Paris. Le mur des Fermiers généraux, devenu sans objet, est détruit. Les boulevards des Vertus et de la Chapelle sont officiellement incorporés à la voirie parisienne en 1863[4]. En 1864, le boulevard des Vertus, le boulevard de la Chapelle, le chemin de ronde des Vertus, le chemin de ronde Saint-Denis et la place de la Barrière-Poissonnière sont réunis pour former l'actuel boulevard de la Chapelle[5].
Au début des années 1900, le viaduc de la ligne 2 du métro et la station Boulevard Barbès (actuelle Barbès - Rochechouart), sont construits au-dessus du boulevard. La section de ligne est ouverte le . Sous ce tronçon de métro aérien court une promenade d’1,4 kilomètre de long[6]. Le pont Saint-AngeLe viaduc est appelé « pont Saint-Ange ». L’entrepreneur et spéculateur Trutat-Saint-Ange aménage, au début du XIXe siècle, sur la commune de La Chapelle, le quartier qui s’étend de la barrière Saint-Denis à la rue de la Charbonnière. Des empreintes de ce projet se repèrent dans le tracé cruciforme des rues de la Charbonnière, de Chartres et Fleury. Ce tissu viaire devait favoriser la relation avec Paris intra-muros. La construction de la gare du Nord et de l’hôpital Lariboisière n’a pas permis la réalisation du projet[7]. Des expositions artistiques, en plein air, sont organisées à cet emplacement[8].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Dans la littératureSimone de Beauvoir raconte sa jeunesse dans Mémoires d'une jeune fille rangée (1958). Elle écrit : « J'aimais les soirs où, après le dîner, je descendais seule dans le métro, et où je débouchais à l'autre bout de la ville, près des Buttes-Chaumont qui sentaient l'humidité et la verdure. Souvent je rentrais à pied. Boulevard de la Chapelle, sous l'acier du métro aérien, des femmes faisaient le guet ; des hommes sortaient en vacillant des bistrots illuminés ; aux frontons des cinémas, des affiches criaient. Le monde était autour de moi une énorme présence confuse. Je marchais à grands pas, frôlée par son haleine épaisse. Je me disais que somme toute il était bien intéressant de vivre »[10]. Notes et références
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