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L'expression énergie cinétique provient du grecἐνέργεια / enérgeia, « force en action » et κίνησις / kínêsis, « mouvement ».
Gottfried Leibniz, s'opposant ainsi à Descartes qui estimait que la quantité de mouvement se conservait toujours, développa l'idée de la « force vive » (vis viva), à laquelle il attribuait la valeur . La force vive est donc le double de l'énergie cinétique.
« Il y a longtemps déjà que j’ai corrigé la doctrine de la conservation de la quantité de mouvement, et que j’ai posé à sa place quelque chose d’absolu, justement la chose qu’il faut, la force (vive) absolue… On peut prouver, par raison et par expérience, que c’est la force vive qui se conserve[1]… »
Dans les cas non relativistes, c'est-à-dire lorsque la vitesse du point est négligeable devant la vitesse de la lumière, le développement limité de l'énergie cinétique est :
Le terme du premier ordre est l'énergie cinétique classique. Pour un objet de 1 kg allant à la vitesse de 10 km/s, la différence entre énergie cinétique relativiste et classique est d'environ 0,04 J pour une énergie cinétique classique de 50 MJ, soit un écart relatif d'environ , ce qui en fait une très bonne approximation.
Pour un solide
On peut assimiler un corps à un système de points matériels de masses et de vitesses . En notant la masse totale du corps, on a .
Conformément à l'extensivité de l'énergie cinétique, l'énergie cinétique du système de points peut être définie comme la somme des énergies cinétiques des points matériels constituant le système :
Cette expression est générale et ne préjuge pas de la nature du système, déformable ou pas. En passant à la limite des milieux continus et en intégrant sur le volume, on obtient :
Dans le domaine de validité de la mécanique newtonienne, la notion d'énergie cinétique peut être mise en évidence pour un point matériel de masse constante.
En effectuant le produit scalaire par la vitesse du point, il vient :
comme , alors
On reconnait dans le membre de gauche la quantité qu'on nomme énergie cinétique du point matériel, et dont la dérivée par rapport au temps est égale à la somme des puissances des forces appliquées au point.
On peut obtenir une expression plus générale en remarquant que , puisque . En introduisant la variation infinitésimale de la quantité de mouvement du corps , on obtient :
où désigne la variation d'énergie cinétique.
Dans le domaine de validité de la mécanique relativiste, la masse d'un objet n'est pas invariant de sa vitesse, et en intégrant on obtient finalement :
Théorèmes de l’énergie cinétique
Ces théorèmes, valables uniquement dans le cadre de la mécanique classique, permettent de relier l’énergie cinétique d’un système aux travaux des forces auxquelles celui-ci a été soumis.
La variation d’énergie cinétique du point entre et est égale à la somme des travaux des forces qui s'exercent sur le point le long du chemin :
avec et les énergies cinétiques du point respectivement aux positions et . Le résultat ne dépend pas du chemin suivi entre et , ce qui découle du caractère exact de la différentielle de l'énergie cinétique. Le terme des travaux prend en compte à la fois les forces conservatives et les forces non conservatives. Pour un point matériel, toutes les forces sont extérieures.
On est déduit le théorème de la puissance cinétique :
Pour un solide
Dans un référentiel galiléen, pour un solide déformable[N 2] de masse constante parcourant un chemin reliant un point à un point :
La variation d’énergie cinétique du solide est égale à la somme des travaux des forces intérieures et extérieures qui s'exercent sur et dans le solide le long de :
avec et les énergies cinétiques du solide respectivement aux positions et . Le résultat ne dépend pas du chemin suivi entre et . Les termes des travaux prennent en compte à la fois les forces conservatives et non conservatives.
On est déduit le théorème de la puissance cinétique pour un solide déformable :
L'énergie est appelée énergie cinétique propre du solide, associée aux déplacements propres au solide comme les rotations et les dilatations. Le premier terme correspond à une énergie cinétique de translation qui ne prendrait pas en compte les mouvements propres du solide.
Pour un solide indéformable
Pour un solide indéformable, la distance entre chaque point matériel qui le constitue est constante. En d'autres termes, le solide ne se dilate et ne se comprime pas, et ne possède pas de mouvement de torsion. Il peut cependant effectuer une rotation dans le référentiel envisagé.
Dans ce cas, le mouvement du solide peut être décomposé en un mouvement de son centre de masse dans et un mouvement de rotation autour d'un axe instantané dans le référentiel barycentrique .
L'énergie cinétique d'un ensemble de points matériels s'écrit sous la somme de deux termes :
En notant :
la vitesse du centre de masse du solide dans le référentiel d'étude ;
le vecteur moment cinétique du solide par rapport à son centre de masse ;
le vecteur vitesse angulaire instantané du solide. Il ne dépend pas du référentiel.
L'énergie cinétique propre du solide devient alors une énergie cinétique de rotation ou encore une énergie cinétique angulaire.
Si de surcroît, l'axe de rotation est fixe dans le référentiel barycentrique bien choisi, le moment cinétique du solide vérifie , où est le moment d'inertie du solide par rapport à l'axe . Son énergie cinétique de rotation se met alors sous la forme .
L’énergie thermique est l’énergie associée à l'agitation des molécules et des atomes qui forment la matière. Pour un gaz parfait, l'expression de l'énergie thermique prend une forme analogue à l'énergie cinétique :
↑Il s'agit de la masse du point au repos, dans son référentiel.
↑Dans le cas d'un solide indéformable, les puissances et travaux intérieurs sont nuls, et on est ramené au cas du point matériel.
Références
↑(en) G. W. Leibniz von Freiherr, « Specimen dynamicum », dans Philip P. Wiener, Leibniz Selections [« Sélections de Leibniz »], New York, Charles Scribner's Sons, (1re éd. 1951), 606 p., 21 cm (ISBN9780684175959, OCLC12309633), Part 2: First Principles: Foundations of the Sciences, Chapter 5.