Soit une application continue entre deux espaces topologiques séparés. On suppose que est connexe et que est à base dénombrable.
On suppose de plus que l'une des conditions suivantes est vérifiée :
est un homéomorphisme local, à savoir : pour tout il existe un voisinage ouvert tel que la restriction soit un homéomorphisme sur son image ouverte ;
est une variété topologique (pas nécessairement à base dénombrable, a priori) et est discrète, c'est-à-dire que pour tout l'image réciproque est un sous-ensemble discret de .
Alors, est également à base dénombrable.
Démonstration
La démonstration qui suit est celle d'Otto Forster[3].
Notons une base d'ouverts de . Soit la collection de tous les sous-ensembles ouverts de ayant les propriétés suivantes :
est à base dénombrable ;
est une composante connexe d'un ensemble avec .
On affirme premièrement que est une base d'ouverts de . Soit et un ouvert de contenant . On veut montrer qu'il existe un ouvert contenant , contenu dans et qui soit dans . Premier cas : Si on suppose que est un homéomorphisme local, on sait qu'il existe un voisinage ouvert de tel que soit un homéomorphisme sur son image. Il suffit alors de prendre . Deuxième cas : Si est une variété topologique et est discrète, il existe un voisinage relativement compact de tel que ne rencontre pas la fibre . Ainsi est compact et ne contient pas . Par conséquent, il existe avec et . Soit la composante connexe de qui contient . Comme , il s'ensuit que et donc que a une base dénombrable car est relativement compact. Ainsi
On remarque ensuite que pour tout dans , il existe un nombre au plus dénombrable d'ouverts tels que soit non vide. Ceci provient du fait que est dénombrable et que est à base dénombrable d'ouverts.
On peut enfin montrer que est dénombrable. Fixons dans et pour tout , définissons comme l'ensemble des tels qu'il existe vérifiant Comme est connexe, Il suffit alors de montrer que chaque est dénombrable. Ceci se montre par récurrence à l'aide de 2.
Résultats associés
Le lemme de Poincaré-Volterra s'est avéré être une aide essentielle pour la preuve du théorème de Radó sur les surfaces de Riemann. Une autre conséquence notable de ce lemme est l'affirmation suivante[4] :
Si est un revêtement entre deux espaces topologiques, que est connexe et est à base dénombrable, alors la fibre en un point de est discrète et au plus dénombrable.
Notes et références
↑(en) Giorgio Israel et Laura Nurzia, « The Poincaré-Volterra theorem: a significant event in the history of the theory of analytic functions », Historia Mathematica, vol. 11, no 2, , p. 161–192 (ISSN0315-0860, DOI10.1016/S0315-0860(84)80007-5, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Peter Ullrich, « The Poincaré-Volterra Theorem: From Hyperelliptic Integrals to Manifolds with Countable Topology », Archive for History of Exact Sciences, vol. 54, , p. 375-402 (DOI10.1007/PL00021243).
↑ a et b(en) Otto Forster, Lectures on Riemann Surfaces, Springer-Verlag, coll. « Graduate Texts in Mathematics », (ISBN978-0-387-90617-1, lire en ligne).