Au milieu du XIXe siècle, James de Rothschild fait construire un hôpital au 76, rue de Picpus et y adjoint un hospice pour les personnes âgées[2]. L'hôpital ouvre le et a initialement vocation à soigner et accueillir les patients de confession juive[1].
À l'initiative du baron Edmond de Rothschild, l'établissement reçoit des fonds supplémentaires destinés à l'élévation d'autres bâtiments rue Picpus[2]. Il est intégralement reconstruit grâce à l'architecte Lucien Bechmann (1880-1968)[3] de 1912 à 1914. Le nouvel hôpital Rothschild, situé rue Santerre, ouvre ses portes au cours de l'année 1914, à quelques mètres de l'ancien Rothschild, dorénavant consacré à l'accueil des vieillards[2].
Déclaré hôpital auxiliaire militaire durant la Première Guerre mondiale, il reçoit les blessés du front et les civils victimes de la guerre sans distinction religieuse[1].
Au lendemain de la guerre, il retrouve sa fonction initiale d'hôpital destiné à soigner les malades de confession juive.
Durant la période d’occupation allemande, il est placé sous une direction agréée par l’occupant et devient un centre de détention[1]. Durant l'Occupation allemande, l'hôpital devient une « souricière »: tenu par la Gestapo, les femmes juives y accouchent pour ficher les enfants dès leur mise au monde. Un réseau de résistance s'y organise avec la complicité des médecins et d'infirmières. Beaucoup d'enfants juifs sont déclarés mort-nés pour éviter que les nazis soient au courant de leur existence[5]. L'étudiante en médecine Colette Brull-Ulmann, l'assistante sociale Claire Heyman et l'infirmière María Edwards sont particulièrement investies pour sauver des enfants juifs ; un parvis rend hommage aux deux dernières au sein de l'hôpital.
Depuis, l’hôpital a connu de nombreuses modifications, certains pavillons anciens ayant été remplacés par des bâtiments modernes. De 2009 à 2011 ont été construits les nouveaux bâtiments de l'hôpital qui désormais est accessible par son entrée principale rue Santerre. L'activité principale de l'hôpital Rothschild devient alors la gérontologie et la rééducation.
« L’hôpital Rothschild est l’hôpital de référence du handicap, des besoins du grand âge et de l’odontologie. Il est intégré dans un cadre architectural et technique résolument innovant[6]. »
L'ancien bâtiment de l'entrée principale du boulevard de Picpus a été détruit puis reconstruit pour être occupé par le centre de formation de l'AP-HP dit Campus Picpus.
Activités de l'hôpital Rothschild
Activités phares
Les principales activités de l'hôpital sont à la fin des années 2010[7] :
Médecine physique, et réadaptation neurologique et orthopédique ;
Gériatrie : médecine, soins de suite et réadaptation et de longue durée ;
Centre de réglages des implants cochléaires : à la fin de 2024 ce centre est fermé et les patients suivis sont réorientés pour partie à La Pitié-Salpétrière[8] ;
Le haut fonctionnaire Ferdinand Isaac (1860-1915) y est mort.
Dans la culture
En 2013, une aile désaffectée de l'hôpital a servi de lieu de tournage principal pour le film Hippocrate de Thomas Lilti qui présentait la situation difficile de l'hôpital public en France et les divers problèmes auxquels doivent faire face l'ensemble des personnels soignants[11].
Documentaire Les Enfants juifs sauvés de l'hôpital Rothschild, 2017.
Accès
L'hôpital est accessible par la ligne 6 à la station Bel-Air et par les lignes 6 et 8 à la station Daumesnil.
Inauguration de l'Hôpital israélite fondé par M. James de Rothschild le 26 mai 1852, , 38 p. (lire en ligne), p. 25-32.
Dans la culture
En 2013, une aile désaffectée de l'hôpital a servi de lieu de tournage principal pour le film Hippocrate de Thomas Lilti qui présentait la situation difficile de l'hôpital public en France et les divers problèmes auxquels doivent faire face l'ensemble des personnels soignants[11].
Les Enfants juifs sauvés de l'hôpital Rothschild, 2017.