Georges commence des études de droit, interrompues par la guerre de 1870 avant de s'inscrire à l'École Nationale et Spéciale des Beaux-Arts de Paris le , section de Peinture et Sculpture[1], où il étudie sous la direction d'Alexandre Cabanel (1823-1889), un peintre académique de portraits et scènes de genre.
Il est aussi l'élève de Gustave-Lucien Marquerie[2].
En 1875, Georges Moreau de Tours expose pour la première fois au Salon avec un tableau représentant Cléopâtre. Il y participera chaque année pratiquement jusqu'à sa mort.
Il gagne en 1880 le concours de la ville de Paris pour la décoration de la Salle des Mariages de la Mairie du 2e arrondissement. L'ensemble est constitué de : Le Sacrifice à la Patrie, Le Mariage, et La Famille.
Vraisemblablement à la mort de son père - en 1884, il s'installe au 51 rue Claude-Bernard à Paris. Il fréquente déjà Thérèse Champrenaud, artiste-peintre d'origine suisse et de confession protestante, elle-même élève de Cabanel.
1892 est certainement l'apogée de sa renommée professionnelle. Son envoi au Salon est une œuvre de grand format (225 × 285 cm!) : Vive la France ! - l'exécution de G. Gombald de Dinan, sergent au 2e tirailleurs à Ingolstad, janvier 1871, à la composition originale (le dernier cri du condamné statique qui apparaît à l'arrière-plan tout à gauche est repris par ses codétenus qui constituent le large premier-plan très dynamique) et qui pour la première fois dans l'œuvre du peintre porte sur un sujet d'histoire récente. 1892 est aussi l'année où il se voit décorer de la Légion d'honneur.
1893-1901 : les dernières années
Début 1893, à la suite du décès de sa mère, il a une attaque d'apoplexie, son côté droit est paralysé. Son œuvre s'en ressent : il rompt avec les grands formats sur des sujets historiques ou patriotiques, et se tourne davantage vers des scènes de genres familiales, des sujets bucoliques, réalisés en plein-air, dans le jardin de ses propriétés (Paris et Bois-le-Roi), au milieu de ses enfants et de sa femme - souvent elle-même en train de peindre. Le coup de vent (Salon de 1896) est représentatif de cette ultime décennie, brutalement interrompue par son décès à Bois-le-Roi en 1901.
Georges Moreau de Tours a épousé en 1893 sa muse, modèle, peintre, élève et compagne Thérèse Champrenaud (1861-1921). Le couple et leurs descendants (ils ont eu quatre enfants) sont inhumés au cimetière de Bois-le-Roi.
Une rue de Bois-le-Roi porte son nom.
Ptolémée au tombeau d'Alexandre (1878), huile sur toile, Bois-le-Roi, Mairie ; Concours du Prix de Rome, inscrit au titre des Monuments historiques par arrêté du Ministère de la Culture, en date du 13 avril 2021
Pélias tués par ses filles (Salon de 1878), huile sur toile, 261 × 207 cm, coll. part. ; mention honorable au salon de 1878
Blanche de Castille ou L'Amour des pauvres (Salon de 1879), huile sur toile, Le Mans, musée de Tessé
Une Extatique au XVIIIe siècle : épreuve du crucifiement (Salon de 1879, n° 2183), huile sur toile, 200 × 269 cm; signée 'MOREAU DE TOURS 1879' en bas à droite; vente Artcurial Lot 221 du [3]
Le Mariage, Le Sacrifice à la Patrie, La Famille (1879) décorations murales, mairie du 2e arrondissement de Paris
Latour d'Auvergne mort au champ d'honneur ou La Tour d'Auvergne, premier grenadier de France, mort au champ d'honneur (Salon de 1880), Quimper, musée des beaux-arts[4]
Une stigmatisée au Moyen Âge (1885), huile sur toile, 303 × 260 cm, Nantes, Musée d'arts[5]
La Morphine ou Les Morphinées (Salon de 1886, n° 1703), huile sur toile, 160 × 220 cm ; signée 'MOREAU (de TOURS)' en bas à gauche ; vente Artcurial Lot 191 du [6]
Portrait de jeune fille (1886), huile sur toile, 41 × 32,7 cm, Clermont-Ferrand, Musée d'Art Roger-Quilliot (inv. 2570 ; 56.176.1 ; 894.315.1), signée et datée Moreau de Tours / 1886.
Les Fascinés de la Charité, service du Dr Luys (1890), huile sur toile, 125,8 × 158,7 cm, Reims, Musée des Beaux-Arts (inv. 890.35.1)
La Mort du polytechnicien Vaneau, (Salon de 1891), huile sur toile, Palaiseau, École polytechnique[7], d'après l'Histoire de l'École polytechnique de Gaston Pinet
Jules Martin, Nos peintres et sculpteurs, graveurs, dessinateurs : portraits et biographies suivis d'une notice sur les Salons français depuis 1673, les Sociétés de Beaux-Arts, la Propriété artistique, etc., Paris, Ernest Flammarion, , 383 p. (lire en ligne), p. 10
Jean-Pierre Luauté, Les Moreau de Tours, Paris,
Monique Riccardi-Cubitt, « Le peintre Georges Moreau de Tours (1848-1901) et sa famille entre Paris et Bois-le-Roi », Fontainebleau, la revue d’histoire de la ville & de sa région, Société d'histoire de Fontainebleau et de sa région, no 19, , p. 70-74
Monique Riccardi-Cubitt, « Bois-le-Roi, Village d’art. Les artistes de la Bohème dans la collection de la mairie », Fontainebleau, la revue d’histoire de la ville & de sa région, Société d'histoire de Fontainebleau et de sa région, no 22, , p. 56-59
Monique Riccardi-Cubitt, La vie de Bohème à Bois-le-Roi. Art, politique et naturalisme, Éditions du Puits Fleuri, , 160 p. (ISBN978-2867397219)
Georges Miroux, « Georges Moreau de Tours, peintre : académisme et sensibilité », Artistes parisiens à la campagne, « Les beaux jours de Bois-le-Roi », coordination, Pierrette Marne, Association Bois-le-Roi Audiovisuel et Patrimoine, , p. 70-73 (ISBN978-2-9561593-3-9)