En troisième position avec 21,95 % des voix, Jean-Luc Mélenchon réalise le score le plus élevé de ses trois candidatures et arrive largement en tête de la gauche, mais échoue à accéder au second tour, avec environ 400 000 voix de moins que Marine Le Pen.
Une nouvelle fois, les partis politiques traditionnels sont absents du second tour, dans des proportions encore plus importantes que lors de la précédente élection. Le Parti socialiste et Les Républicains, représentés respectivement par Anne Hidalgo et Valérie Pécresse, s'effondrent avec des scores historiquement faibles et n'atteignent pas le seuil des 5 %, condition permettant d'être remboursé des frais de campagne.
Pour la première fois, les candidatures classées à l'extrême droite dépassent le seuil de 30 % des suffrages exprimés au premier tour. La campagne est marquée à ses débuts par l'irruption sur la scène politique d'Éric Zemmour, dont la candidature fait concurrence à Marine Le Pen sur sa droite. Malgré des sondages initialement favorables, le candidat et fondateur de Reconquête arrive finalement loin derrière, en quatrième place. Les sondages d'opinion laissent également annoncer un duel serré entre le président sortant et Marine Le Pen, la possibilité d'une victoire pour cette dernière étant pour la première fois envisagée par ceux-ci.
Le second tour voit Emmanuel Macron l'emporter par 58,55 % des suffrages exprimés, permettant ainsi au président sortant d'entamer un second mandat. Le septennat ayant été aboli en 2000, il devient ainsi le premier président de la République française à être réélu pour un deuxième quinquennat, le deuxième président de la Cinquième République réélu hors période de cohabitation[b] et le quatrième président de la Cinquième République réélu[c]. Son investiture pour un second quinquennat a lieu le bien que son premier mandat arrivait à terme le 13 mai.
Pendant la pandémie de Covid-19 et après des ratés notamment sur l’approvisionnement de masques en début de pandémie, la gestion de la présidence Macron et des gouvernements Philippe et Castex s’est caractérisée par des restrictions importantes des libertés pour enrayer l’épidémie, notamment par la mise en place de jauges, la fermeture de certains établissements recevant du public (salles de concerts, discothèques), et de trois confinements. Pendant cette période a été mis en place la stratégie du « quoi qu’il en coûte » c’est-à-dire un soutien important aux entreprises directement impactées par ces restrictions et financé par l’emprunt et donc par le creusement du déficit et de la dette de l’état. À la suite d'une récession record à -8 % du PIB en 2020, celui-ci rebondit l’année suivante à +7 % retrouvant fin 2021[3], en tenant compte de l’inflation, un volume supérieur à son niveau d’avant crise. La stratégie du « quoi qu’il en coûte » a été saluée par de nombreux économistes comme Paul Krugman[4], ou Nicolas Bouzou[5] mais critiquée par une partie de l’opposition pour son côté trop dispendieux.
Selon plusieurs médias, le chef de l’État prépare sa campagne présidentielle à partir du début de l'année 2021[6],[7]. Malgré l'échec de la majorité présidentielle à s'implanter au niveau local, notamment par un faible nombre de conseillers municipaux élus en 2020 ainsi qu'une absence de régions conquises et un seul département supplémentaire remporté lors des scrutins de 2021, Emmanuel Macron est donné gagnant dans la majorité des sondages réalisés en vue de l'élection. Selon Le Figaro, il entend séduire les électeurs de droite en mettant l’accent sur les sujets régaliens, alors qu’il présentait une image plus centriste lors du précédent scrutin présidentiel et au début de son quinquennat[8].
Le , le Conseil constitutionnel fait savoir qu'Emmanuel Macron a reçu les 500 parrainages nécessaires pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle, alors qu'il n'a pas encore déclaré s'il allait se présenter au scrutin[9],[10]. Le , il envoie une lettre à différents quotidiens régionaux pour annoncer sa candidature à sa réélection[11].
Montée de l'extrême droite et affaiblissement du « front républicain »
En , le journal Libération rapporte que, dans le cas d'un nouveau second tour opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen, de nombreux électeurs de gauche ne voteront pas pour le chef de l’État sortant en raison de son positionnement davantage à droite qu’en 2017, ce qui romprait avec le « front républicain », traditionnellement appliqué face à l’extrême droite[13].
Divisions et absence initiale de leadership à droite
Contrairement à 2007 et 2012 avec Nicolas Sarkozy et comme en 2016-2017, aucun candidat ne s'impose naturellement à droite, dont le principal parti est Les Républicains (LR). Ce parti, à la suite de la débâcle de François Fillon lors de l'élection présidentielle de 2017, se retrouve divisé entre les partisans d'une alliance avec la nouvelle majorité et ceux partisans d'une ligne davantage conservatrice. L'élection de Laurent Wauquiez à la tête du parti en 2017, représentant de la frange la plus dure, provoque le départ de nombreux élus, notamment Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France. L'échec du parti aux élections européennes de 2019, où la liste de François-Xavier Bellamy tombe sous la barre des 10 %, pousse Laurent Wauquiez à la démission quelques jours plus tard. Christian Jacob le remplace lors du congrès d'octobre 2019.
À l'approche du scrutin présidentiel, Xavier Bertrand est perçu comme le favori des sondages. Réélu à la tête de sa région, il annonce sa candidature, tout en précisant qu'il ne souhaite pas passer par une élection primaire[14]. Finalement, une primaire interne est organisée au cours d'un congrès entre le 1er et le . Alors que Xavier Bertrand accepte finalement de se présenter, le congrès voit la victoire au second tour de Valérie Pécresse face à Éric Ciotti, ce qui fait d’elle la première femme à représenter la droite parlementaire lors d'une élection présidentielle en France[15],[16].
Multiplicité des candidatures et absence d'union à gauche
Face aux refus persistants de ses concurrents de gauche, Anne Hidalgo annonce qu'elle ne se pliera finalement pas à la primaire, tout en maintenant sa propre candidature[23]. Le 15 janvier, Christiane Taubira annonce sa candidature à Lyon, soutenue par le Parti radical de gauche[24], mais accepte de se plier à la Primaire populaire, qui l'élit le 30 janvier 2022[25]. N’ayant pas obtenu le nombre de parrainages requis à la date limite du 2 mars, elle ne peut se présenter[26].
À partir de la mi-mars, la candidature de Jean-Luc Mélenchon se démarque de ses concurrents à gauche, les instituts de sondage le plaçant régulièrement entre 12 % et 13 % d'intention de vote, voire à 15 % selon un sondage effectué par Elabe entre le 20 et le 21 mars[27],[28].
Recours aux cabinets de conseil
À moins de deux semaines du premier tour, le recours aux cabinets de conseil effectué durant le quinquennat perturbe la campagne d'Emmanuel Macron. La sortie, le , du rapport sénatorial concernant le recours récurrent aux cabinets de conseil[29] met en avant une dépense des ministères de plus de 800 millions d'euros en 2021, dépense multipliée par plus de deux depuis le début du quinquennat. La commission sénatoriale déplore une utilisation trop systématique des cabinets de conseil, ainsi que des rapports trop superficiels pour le coût engagé, sans utilisation ultérieure[30].
Mandat impératif
Le , Jean Lassalle s'engage sur tous ses biens devant notaire à mettre en place les trois points principaux de son programme avant les législatives s'il est élu (le référendum d'initiative citoyenne constituant, la reconnaissance du vote blanc et la baisse de la TVA sur les hydrocarbures de 20 % à 5,5 %)[31],[32]. Il est le premier candidat français à une élection présidentielle à s'engager dans un mandat impératif.
Le scrutin a lieu pendant la pandémie de Covid-19 alors en cours depuis près de deux ans en France et dans le monde, ce qui en fait notamment la première élection présidentielle à se dérouler sous un état d'urgence sanitaire en France. Deux confinements sont décrétés au cours du mandat d'Emmanuel Macron ainsi que plusieurs couvre-feux. Le président prend alors la décision de soutenir les entreprises en annonçant la prise en charge par l’État de la mise au chômage partiel des salariés ne pouvant télétravailler ainsi que la mise en place de prêts garantis par l'État pour les TPE-PME[33],[34]. Cette mesure a pour conséquence de maintenir un grand nombre d'entreprise à flots mais également d'augmenter significativement la dette publique[35].
Le président et le gouvernement d’Édouard Philippe font l’objet de vives critiques pour la gestion du début de la pandémie dont notamment une minimisation initiale du virus, l'absence de stock de masques et les changements de recommandations sur l'utilité de ces derniers[36],[37]. Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé avant son départ du gouvernement pour se présenter aux municipales de Paris, affirme en avoir prévenu le président dès le 11 janvier puis le Premier ministre Édouard Philippe le . Une fois la production de masques suffisantes pour la population française, le premier confinement est levé en mai 2020 après une baisse des cas et décès dus à la pandémie, mais l’exécutif fait face à des mouvements d'opposition au port du masque. Lors de la mise en place d'un couvre-feu en octobre 2020, les mouvements se propagent aux refus des mesures de confinements[38].
La vaccination contre la Covid débute fin décembre 2020. Les premières semaines de la campagne font l'objet de critiques sur sa lenteur et sa lourdeur administrative de la part de l'opposition, avant qu'elle n'atteigne un rythme soutenu dans les semaines suivantes[39]. La montée d'une nouvelle vague conduit cependant le président à effectuer un changement de doctrine lors d'une allocution le , au cours de laquelle il annonce la vaccination obligatoire des soignants et la mise en place d'un passe sanitaire européen interdisant d'accès aux restaurants, cinémas et à de nombreux lieux publics ceux qui ne dispose pas d'une vaccination complète[38]. Des manifestations ont lieu durant l'été 2021, qualifiant cette décision de « dictature sanitaire » mais le mouvement s’essouffle à partir de septembre 2021[40].
Face à la remontée des cas de Covid à la suite de l'apparition du variant Omicron en , décision est prise d'instaurer une dose de rappel et d'adapter la validité du passe en conséquence. Emmanuel Macron annonce par la suite la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal, rendant de facto la vaccination obligatoire, ce qui lui vaut l'opposition du mouvement antivax[41]. En janvier 2022, le président suscite une polémique en déclarant lors d'une interview dans Le Parisien avoir envie d'« emmerder les non-vaccinés [...] jusqu'au bout »[42], tandis que le passe vaccinal est en débat à l'Assemblée nationale[43]. Adopté le 16 janvier, ce dernier entre en vigueur le 24 janvier[44], alors que le nombre de contaminations au Covid-19 atteignent près de 280 000 cas par jour[45].
Le nombre de contaminations journalières chute à partir de la fin janvier, laissant entrevoir la possible fin de l'épidémie et la fin du pass vaccinal au cours de la fin mars[46]. Le 3 mars, le Premier ministre Jean Castex annonce la « suspension » du pass vaccinal qui est prévue pour le 14 mars[47], malgré une remontée du nombre de cas constatée par le ministre de la santé Olivier Véran[48] .
Économique
En raison de la pandémie de Covid, la France entre en 2020 en récession, avec une chute de 8,3 % du PIB[49]. À la suite de cette récession, le PIB rebondit l'année suivante à + 7 %, retrouvant fin 2021, grâce à l'inflation, un volume supérieur à son niveau d'avant crise[3]. Ce taux de croissance est pour l'année 2021 un des plus hauts de la zone Europe[50]. Le chômage, alors en chute progressive depuis 2015, repart brusquement à la hausse lors du premier confinement avant de diminuer fortement à 7,4 % à la fin de l'année 2021[51]. Il s'agit du taux de chômage le plus bas depuis 2008. Le taux de chômage des jeunes baisse lui à 15,9 % soit son plus bas niveaux depuis les années 1980[51].
Néanmoins, la réouverture de l'économie à la suite de la pandémie provoque une forte inflation au niveau mondial, accentuée l'augmentation des prix de l'énergie et des pénuries de matières premières[52],[53].
En 2021, le déficit commercial atteint un record absolu avec 84,7 milliards d'euros, soit 3,4 % du PIB. Le déficit de la balance commerciale français est le plus élevé en Europe[54]. En effet les deux gros postes d'excédents commerciaux en France, l'aéronautique et le tourisme ont été largement pénalisés par la pandémie du Covid-19[55]. De plus la hausse du coût de l'énergie a creusé le déficit de 43,1 milliards d'euros en 2021, en progression de près de 20 milliards d'euros sur un an[55]. Le poids de l'industrie dans le PIB est désormais de 13,5 %, un niveau inférieur à la moyenne européenne (19,7 %)[54]. Cependant la France se distingue dans la fourniture de services, avec un excédent de 36,2 milliards d'euros[55].
La France est touchée par la crise énergétique mondiale de 2021-2022. Les tarifs réglementés du gaz ont bondi de 59 % depuis le pour cinq millions de Français. Mi-, le gouvernement promet un « chèque énergie » exceptionnel de 100 euros[56] et début octobre, le Premier ministre Jean Castex annonce un gel de ces tarifs pendant les sept mois suivants[57]. Face à la forte augmentation des prix de gros de l'électricité, le gouvernement s'engage fin septembre 2021 à plafonner la hausse du tarif réglementé de vente (TRV) à 4 %. Il décide de réduire la principale taxe sur l'électricité, la taxe intérieure de consommation sur l'électricité (TICFE) qui est ramenée de 22,50 €/MWh à 50 centimes, le minimum autorisé par Bruxelles, ce qui correspond à un coût de huit milliards pour le budget de l'État. Il impose à EDF d'augmenter de 20 TWh le volume d'électricité nucléaire vendu à prix réduit à ses concurrents, pour le faire passer à titre exceptionnel de 100 à 120 TWh. La mesure doit coûter entre 7,7 et 8,4 milliards d'euros à EDF[58].
Environnemental
Entre 2017 et 2022, les effets de la crise climatique et environnementale se sont multipliés en France comme jamais auparavant. En 2021, les conclusions du rapport du GIEC tendent à montrer que l'accélération sans précédent du dérèglement risque de rendre à brève échéance la crise incontrôlable en l'absence de mesures fortes des gouvernements[59]. En France, cette situation se traduit par l'arrivée de l'environnement parmi les premières préoccupations des Français, même malgré la crise sanitaire, d'après les études gouvernementales menées par l'Agence de la transition écologique (Ademe)[60].
Du printemps à l'automne 2019, le mouvement de la grève étudiante pour le climat gagne la France, avec des manifestations hebdomadaires massives de jeunes réclamant une réponse gouvernementale face à la crise écologique. Emmanuel Macron qualifie leur mouvement d'incantations, et leur recommande de s'engager dans du concret[61]. Il annonce le 25 avril la constitution d'une Convention citoyenne pour le climat[62]. Il en résulte 149 propositions, dont la mise en œuvre est mitigée. La loi Climat-résilience est promulguée le 22 août 2021 mais le projet de loi constitutionnelle échoue, limitant l'efficacité des mesures prises.
En février 2021, l’État est condamné par le Tribunal administratif de Paris pour inaction dans la lutte contre le réchauffement climatique, à la suite d'une poursuite menée par quatre associations sous le nom de l'Affaire du siècle[63]. Reconnaissant la faute de l'État, le tribunal ordonne au Premier ministre de prendre d'ici au 31 décembre 2022 « toutes les mesures utiles » pour réparer le préjudice.
En février 2022, en pleine campagne électorale, les médias en France informent du franchissement d'une des limites planétaires, tandis que les catastrophes écologiques s'enchaînent à un rythme soutenu[64], et les scientifiques continuent de rappeler que les enjeux n'ont jamais été aussi élevés pour les États dans la lutte contre des catastrophes vers lesquelles le système actuel conduit[65].
Les questions environnementales peinent, en février 2022, à s'imposer dans la campagne électorale de l'élection présidentielle française, concurrencées notamment par le débat sur l'identité et l'immigration[66].
International
Présidence française du conseil de l'Union européenne
La présidence du Conseil de l'Union européenne, ou couramment présidence de l'Union européenne, est une présidence tournante du Conseil de l'Union européenne (ou Conseil des ministres). Elle revient à la France le 1er janvier 2022, succédant à la Slovénie.
Le , un drapeau européen est hissé sous l’Arc de triomphe[67]. L’absence d’un drapeau français aux côtés du drapeau européen provoque la colère, particulièrement à droite, où les différents candidats à l’élection présidentielle vont déplorer un « effacement de l’identité française » (Valérie Pécresse) et un « outrage » pour Éric Zemmour. Nicolas Dupont-Aignan déclare qu’Emmanuel Macron est un « profanateur », tandis que Marine Le Pen annonce qu’elle souhaite déposer un recours devant le Conseil d'État pour contester la décision de faire flotter le drapeau de l'Europe sous l'Arc de Triomphe[67].
Clément Beaune, secrétaire d’État aux Affaires européennes précise que « le drapeau de l'Union européenne n’a pas “remplacé” le drapeau de la France, qui n’est déployé que pour les cérémonies »[67]. Le drapeau est retiré trois jours plus tard, l’Élysée affirme que ce retrait était prévu dès le début et que ce n’est pas une réaction à la polémique[68].
Selon Le Monde, Emmanuel Macron souhaite profiter de la PFUE pour réaffirmer ses positions pro-européennes dans le débat national[69].
Le , il s'adresse au Parlement européen[70] lors d’un discours de 30 minutes. Répondant aux différentes critiques des eurodéputés français (Bardella, Aubry et Jadot), il distribue des piques[71].
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Alors qu'Emmanuel Macron doit officialiser sa décision le à 18 h, l'escalade du conflit russo-ukrainien, puis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le , le poussent à reporter l'annonce de sa candidature à un second mandat à la présidence de la République[72],[73]. L'annonce a lieu le au soir, vingt-quatre heures avant la date limite, par le biais d'une Lettre aux Français.
Tous les candidats interrogés se prononcent pour l'accueil des réfugiés ukrainiens, à l’exception d'Éric Zemmour, proposant plutôt une aide financière à la Pologne, revenu ensuite sur ses propos. Cette position initiale provoque une chute des intentions de vote à son égard[74].
Le président de la République est élu directement par la population au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois de façon consécutive[1]. Est élu le candidat qui recueille la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour de scrutin. À défaut, un second tour a lieu quatorze jours plus tard entre les deux candidats ayant recueilli le plus de suffrages au premier tour. Le second tour peut éventuellement voir concourir d'autres candidats que les deux arrivés en tête au premier dans le cas de retraits de candidats mieux placés. Ce cas n'est cependant encore jamais arrivé sous la Cinquième République. Au second tour, le candidat qui recueille le plus de suffrages l'emporte[75].
avoir établi une déclaration de situation patrimoniale ;
posséder un compte bancaire de campagne ;
ne pas être candidat à un troisième mandat consécutif de président de la République ;
recueillir 500 « parrainages » de parlementaires ou d'élus locaux : ces parrainages doivent provenir d'au moins trente départements ou collectivités d'outre-mer différents et pas plus d'un dixième des élus signataires ne doit provenir du même département ou de la même collectivité d'outre-mer. La loi organique du impose la publication de l'ensemble des noms, au lieu de 500 tirés au sort comme c'était le cas antérieurement[78]. Ils doivent être envoyés directement au Conseil constitutionnel, par voie postale, qui les publie au fur et à mesure sur le site mis en place pour cette élection.
Dates de déroulement de l’élection
Conformément à l'article 7 de la Constitution, le premier tour de l'élection présidentielle doit avoir lieu entre 20 et 35 jours avant la transition du pouvoir à la fin du mandat de cinq ans du président sortant ; un second tour, s’il est nécessaire, intervient quatorze jours après le premier[75]. Emmanuel Macron ayant pris ses fonctions le , la passation de pouvoirs éventuelle avec son successeur devrait avoir lieu le au plus tard.
En vertu des dispositions constitutionnelles, l'élection présidentielle de 2022 pouvait donc se tenir soit les dimanches et (pour respectivement le premier tour et l’éventuel second tour), soit les dimanches et . Voici les avantages et inconvénients de cette situation :
La seconde possibilité pouvait sembler la plus naturelle sachant que les sept élections présidentielles organisées en France depuis 1981 se sont déroulées à la fin du mois d’avril pour le premier tour et au début du mois de mai pour le second tour. Cependant, le premier dimanche du mois de est un jour férié[Note 1] correspondant à la fête du Travail, qui est notamment marquée par de nombreux rassemblements politiques et syndicaux exigeant une importante mobilisation policière, ce qui compliquerait la tenue du scrutin dans ces conditions. En outre, le premier tour aurait eu lieu pendant un week-end prolongé, en raison du lundi de Pâques, une situation qui aurait pu renforcer une abstention électorale déjà croissante dans le pays.
La date du pour le premier tour correspond au début des vacances scolaires pour l'une des 3 zones, les autres prenant leurs vacances plus tard. Avec un premier tour le , une zone est au milieu des vacances scolaire, une autre les commence. Pour le second tour, qu'il ait lieu le ou le , il tombera de toutes façon au milieu des vacances scolaires pour une des zones. C'est un facteur pouvant augmenter l’abstention[Note 2]. Néanmoins, depuis 1995, toutes les élections présidentielles successives ont été organisées pendant des congés scolaires[79],[81],[82].
Cependant, la Constitution prévoit des cas de report ou d’annulation de l’élection présidentielle[75] :
en cas d'empêchement ou décès dans la dernière semaine de dépôt des candidatures d'une personne qui a annoncé son intention d'être candidate, le Conseil constitutionnel peut reporter l'élection ;
en cas d'empêchement ou décès d'un candidat avant le premier tour, l'élection est reportée ;
en cas d'empêchement ou décès d'un candidat qualifié pour le second tour, il est procédé de nouveau à l'ensemble des opérations électorales.
Horaires
Par application de la loi du , normalement, les bureaux de vote ouvrent à 8 heures et ferment à 19 heures. Toutefois, des arrêtés préfectoraux (ou du ministère des Affaires étrangères pour les bureaux à l’étranger) peuvent être pris pour changer les horaires, à condition de ne pas dépasser 20 heures pour l’horaire de fermeture. Ainsi, dans les grandes agglomérations (dont Paris, Lyon et Marseille), l’horaire de fermeture est repoussé à 20 heures[85],[86].
Quarante-six personnes s'étaient officiellement portées candidates pour l'élection présidentielle dont une trentaine, peu ou pas du tout connues[87]. Le , le Conseil constitutionnel publie les noms des 12 candidats retenus qui satisfont aux conditions dont au moins 500 parrainages d’élus validés[88].
L'ordre du tableau ci-dessous correspond à l'ordre de la présentation des candidats faite par le Conseil constitutionnel. Cet ordre, tiré au sort par le Conseil, est celui de l'affichage sur les panneaux électoraux et de la présentation des bulletins dans les bureaux de vote.
Campagne Le camp des travailleurs[89] Élimination au 1er tour (vote blanc)
Porte-parole de Lutte ouvrière depuis 2008, elle est la candidate de ce parti en 2012 et en 2017. LO décide de sa candidature à l'occasion de son 50e congrès, en , afin d'« assurer la présence du courant communiste révolutionnaire » à cette élection[90]. Elle annonce sa candidature le [91].
Membre du Mouvement démocrate, il prend ses distances avec François Bayrou sur fond de désaccord stratégique et quitte le parti en 2016. Il est connu pour sa marche à travers la France en 2013[100]. Candidat en 2017 ayant obtenu 1,21 % au premier tour, il officialise sa nouvelle candidature le [101].
Élue présidente du Front national en 2011, elle en est déjà la candidate en 2012 et en 2017, où elle termine en troisième puis deuxième position, étant battue par Emmanuel Macron au second tour de cette dernière élection. Elle annonce sa candidature à la présidence lors d'une conférence de presse le [105].
Campagne • Positions Un autre monde est possible[111] Élimination au 1er tour (appelle à ne pas voter Marine Le Pen)[112]
Déjà candidat aux élections de 2012 et 2017, il propose sa candidature le , sollicitant une « investiture populaire » de 150 000 personnes pour valider sa candidature, ce qu'il obtient rapidement[113],[114].
Campagne • Positions L'urgence anticapitaliste[125] Élimination au 1er tour (appelle à ne pas voter Marine Le Pen)
Ancien syndicaliste à l'usine Ford de Bordeaux, il est candidat du Nouveau Parti anticapitaliste aux élections présidentielles de 2012 (1,15 % des suffrages exprimés) et de 2017 (1,09 %). Il est investi par son parti en vue du scrutin de 2022[126].
C'est la troisième élection présidentielle sous la Cinquième République comportant douze candidats (après celle de 1974 et celle de 2007) ; seule l'élection de 2002 comportait plus de candidats : 16[131].
La consultation interne du Parti communiste français a lieu du 7 au afin de planifier la stratégie à adopter pour le scrutin. Après avoir soutenu Jean-Luc Mélenchon lors des deux dernières élections, les militants communistes choisissent une candidature autonome. Fabien Roussel est désigné candidat avec 82,32 % face à Emmanuel Dang Tran (1,82 %) et Grégoire Munk (0,16 %) avec une abstention de 15,70 %.
La primaire écologiste a lieu du 16 au pour le premier tour et du 25 au pour le second tour.
Sur les cinq candidats, quatre se retrouvent dans un mouchoir de poche à l'issue du premier tour qui voient la qualification au second tour de Yannick Jadot (27,70 % des votants) et Sandrine Rousseau (25,14 %) tandis que Delphine Batho (22,32 %) et Éric Piolle (22,29 %) échouent de peu. Jean-Marc Governatori finit avec le plus faible score (seulement 2,35 % des votants). Il faut rajouter 0,2 % de votes blancs pour atteindre les 100 % de votants.
Yannick Jadot remporte le scrutin final d'une courte avance sur sa rivale avec 51,03 % des suffrages exprimés contre 48,97 %.
La primaire socialiste a lieu le mais, contrairement aux deux précédents scrutins de 2012 et 2017, elle est cette fois-ci interne au parti.
Anne Hidalgo est élue par 72,60 % des voix face à son unique adversaire Stéphane Le Foll (27,40 %). Ce dernier a annoncé ne pas participer à la campagne de la maire de Paris en raison de « divergences trop importantes »[132].
Le congrès des Républicains a lieu du 1er au et, contrairement au précédent scrutin de 2017, est cette fois-ci interne au parti.
Favori des sondages, Xavier Bertrand est éliminé dès le premier tour avec 22,36 % des voix avec Michel Barnier (23,93 %) et Philippe Juvin (3,13 %). Valérie Pécresse et Éric Ciotti sont qualifiés au second tour avec respectivement 25,00 % et 25,59 % des voix. Valérie Pécresse est finalement élue avec 60,95 % face à son adversaire qui en obtient 39,05 %.
La primaire populaire est organisée du au par des sympathisants de gauche avec pour objectif de présenter une candidature unique de la gauche. Il est le seul scrutin des primaires à se dérouler au jugement majoritaire.
Le scrutin, d'initiative citoyenne, est néanmoins refusé catégoriquement par l'ensemble des candidats de gauche déclarés, à l'exception d'Anne Hidalgo qui y est un temps favorable mais renonce finalement face à l'absence de ses concurrents. Seule Christiane Taubira accepte d'y participer, aux côtés de Anna Agueb-Porterie, Pierre Larrouturou et Charlotte Marchandise.
La primaire est néanmoins maintenue avec les noms des non-participants, ce qui provoque la colère de Jean-Luc Mélenchon et de Yannick Jadot, particulièrement après la diffusion d'une vidéo d'un des organisateurs appelant à bloquer l'obtention de parrainages pour forcer la participation des candidats sélectionnés[133].
Christiane Taubira est élue avec la note « Bien+ » devant Yannick Jadot « Assez bien+ », Jean-Luc Mélenchon « Assez bien- », Pierre Larrouturou « Passable+ », Anne Hidalgo « Passable+ », Charlotte Marchandise « Passable- » et Anna Agueb-Porterie « Insuffisant »[134]. À la suite de l’échec de Christiane Taubira pour obtenir les 500 parrainages requis, les responsables de la primaire populaire décident, après un vote du conseil d’administration, de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon[135], pourtant arrivé derrière Yannick Jadot lors de la primaire. Cette décision divise les membres du collectif et l'une des créatrices, Mathilde Imer, annonce sa mise en retrait du mouvement[136].
Premier tour
Campagne
La campagne officielle débute le , deux semaines avant le premier tour, lançant ainsi la période d'égalité du temps de parole là où l'équité était la règle depuis la publication des candidats par le Conseil constitutionnel[137].
À la suite de sa brusque montée dans les sondages due à l'invasion de l'Ukraine par la Russie au mois de février, appelée par les médias « effet drapeau »[138], atteignant 33,5 % dans un sondage d'Elabe au détriment de Valérie Pécresse et Éric Zemmour qui chutent brutalement, Emmanuel Macron voit les intentions de vote en sa faveur faiblir mais reste néanmoins en tête[139].
Marine Le Pen progresse à partir du mois de mars et bénéficie d'un effet de vote utile, devenant virtuellement qualifiée alors qu'elle était encore donnée au coude-à-coude avec Éric Zemmour, début janvier. En parallèle, les intentions de vote en sa faveur au second tour augmentent également : le , un sondage de Harris Interactive la crédite de 48,5 % d'intentions de votes face au président, un score qu'elle n'avait encore jamais atteint[140]. Emmanuel Macron devient dès lors plus offensif envers son opposante[141] et reconnaît ne pas avoir réussi à endiguer l'extrême droite comme il l'avait promis cinq ans auparavant[142].
Éric Zemmour organise, en conséquence à sa baisse dans les sondages, un meeting au Trocadéro au cours duquel il revendique 100 000 participants[143] et appelle au « vote vital »[144].
De l'autre côté de l'échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon voit également sa candidature bénéficier à partir de début mars d'un effet de vote utile face aux multiples candidatures de la gauche. Face aux chutes de Valérie Pécresse et Éric Zemmour, il s'installe progressivement en « troisième homme » mais ne parvient pas à dépasser Marine Le Pen dont les intentions de vote augmentent simultanément. Pour éviter la présence de l'extrême-droite au second tour et une possible victoire de Marine Le Pen, 800 universitaires appellent le à voter pour le candidat de La France insoumise[145], rejoints le 4 avril par 2 000 personnalités du spectacle[146].
Débats et entretiens télévisés
Contrairement à l'élection de 2017, la campagne 2022 du premier tour n'a pas vu l'organisation d'un débat télévisé réunissant l'ensemble des candidats, étant donné le refus d'Emmanuel Macron de débattre avec ses opposants avant le premier tour[147]. Le président se justifie, lors de son premier déplacement en tant que candidat, en rappelant qu'aucun de ses prédécesseurs ne s'est plié à cet exercice avant lui[148].
Le jour même, le président du Sénat Gérard Larcher accuse le président de profiter du conflit ukrainien pour tenter d'enjamber le scrutin et questionne la légitimité du gagnant d'une « élection sans campagne »[151]. En réponse, la majorité présidentielle et Emmanuel Macron lui-même dénoncent « des propos irresponsables » de la part du troisième personnage de l’État[152].
L'émission Élysée 2022 parvient néanmoins à inviter en deux soirées la quasi-totalité des candidats : Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Jean Lassalle, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel le , puis Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Valérie Pécresse, Philippe Poutou et Éric Zemmour le . Les candidats y répondent à des entretiens, sans débat direct entre eux, mais Emmanuel Macron refuse également de participer, arguant d'une incompatibilité d'agenda. En conséquence, France 2 diffuse des images du seul meeting du président sortant ayant eu lieu deux jours plus tôt à La Défense Arena afin de respecter l'égalité du temps de parole qui prévaut en cette période[153].
Sur le modèle des accusations de fraude aux États-Unis en 2020, des réseaux sociaux ont véhiculé l'idée d'une fraude possible dans la transition des résultats depuis les bureaux de vote en ayant recours au même prestataire. Le ministère de l'Intérieur a démenti et précisé n'utiliser que des systèmes internes[154],[155].
Second tour
Réactions aux résultats du premier tour
Après l'annonce des estimations du premier tour, Anne Hidalgo et Yannick Jadot appellent ouvertement à voter pour Emmanuel Macron au deuxième tour lors de leurs prises de parole[156],[157]. Valérie Pécresse dit également qu'il sera son choix[158]. Fabien Roussel« appelle [...] à battre l'extrême droite, à la mettre en échec, en se servant du seul bulletin qui sera [...] à notre disposition »[159]. Jean-Luc Mélenchon répète à quatre reprises qu'« il ne faut pas donner une seule voix à Madame le Pen »[160], sans donner d'autres consignes pour le moment. Dans la même veine, Philippe Poutou déclare : « Pas une voix ne doit aller à l'extrême droite. Pour autant, nous ne donnerons pas de consigne de vote en faveur de Macron »[161]. Après avoir longuement fustigé les deux candidats qualifiés au second tour, Nathalie Arthaud se contente d'une formule laconique : « les travailleurs n'ont pas à cautionner par leur vote leur futur oppresseur »[162]. Affirmant redevenir « un simple citoyen », Jean Lassalle ne donne pas non plus de consigne de vote[163]. Des douze candidats, Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan sont les seuls à appeler à voter pour Marine Le Pen lors de leurs prises de parole respectives[164],[165].
Comme lors de l'élection présidentielle de 2017, La France insoumise lance une consultation interne auprès de ses militants pour connaître leur attitude vis-à-vis du second tour. Se déroulant du 13 au 16 avril, elle donne les résultats suivants : 37,65 % en faveur du vote blanc ou nul (contre 36,12 % en 2017), 33,40 % en faveur du vote pour Emmanuel Macron (contre 34,83 % en 2017) et 28,96 % en faveur de l'abstention (contre 29,05 % en 2017). L'option du vote pour Marine Le Pen n'était pas proposée. La consultation enregistre un taux de participation proche de 69 % (contre 54 % en 2017)[166].
Intervention de la Commission de contrôle de la campagne électorale
La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l'élection présidentielle (CNCCEP) demande des précisions à la candidate du Rassemblement national. Elle s'interroge sur deux chiffres figurant sur le document de campagne pour le second tour et concernant la sécurité et l'immigration. Le document de campagne du RN affirme qu'il existe « + 31 % d'agressions volontaires depuis 2017 » et que « 1,5 million d'immigrés supplémentaires entrés légalement en France depuis 2017 ». La source serait selon le RN le ministère de l'Intérieur lui-même, mais celui-ci ne reconnaît pas ces chiffres[169],[170],[171].
Ingérence
Les journalistes de Marianne accusent d'ingérence leur actionnaire Daniel Křetínský. La une à paraître du magazine a été modifiée afin qu'elle soit moins agressive envers Emmanuel Macron. L'accusation d'interventionnisme de Daniel Křetínský par la rédaction de Marianne nourrit les soupçons de collusion entre les propriétaires de médias et Emmanuel Macron[172].
Attaque au couteau le matin du scrutin
Le , peu avant 10 heures, le prêtre Krzysztof Rudzinski (57 ans) et la religieuse Marie-Claude Marty (72 ans) sont poignardés dans l'enceinte de l’église Saint-Pierre-d’Arène de Nice par Kevin Ravenna (31 ans), un sympathisant du Rassemblement national qui « voulait tuer Macron » le jour du second tour. L'homme, connu pour ses antécédents psychiatriques, est rapidement arrêté avant d'être interné dans la soirée[173],[174],[175].
En juillet 2024, une information judiciaire est ouverte portant sur des soupçons de financement illicite de la campagne de Marine Le Pen lors de l’élection présidentielle de 2022, à la suite d'un signalement de la CNCCFP de 2023. Cette information concerne « des chefs de prêt d’une personne morale à un candidat en campagne électorale, acceptation par un candidat en campagne de prêt d’une personne morale, détournement de biens par des personnes exerçant une fonction publique, escroquerie commise au préjudice d’une personne publique, faux et usage de faux »[191].
Le ministère de l'Intérieur publie des totalisations durant la nuit qui suit le scrutin, avant les éventuelles corrections du Conseil constitutionnel le mercredi suivant le scrutin, soit le pour le premier tour et le 27 avril pour le deuxième.
Le Conseil constitutionnel officialise les résultats du premier tour de l'élection présidentielle le mercredi 13 avril 2022[201], qui sont publiés dans le Journal officiel le jeudi 14 avril 2022[202], et annonce les noms des deux candidats habilités à se présenter au second tour de l'élection présidentielle : Emmanuel Macron (LREM) et Marine Le Pen (RN)[203].
Emmanuel Macron bénéficie de la préférence du vote des plus âgés. Selon une étude de Harris Interactive, il obtient 37,5 % des suffrages des plus de 65 ans (41 % des plus de 70 ans), tandis que Marine Le Pen arrive en tête chez les 25-49 ans (30 % chez les 25-34 ans et 28,8 % chez les 35-49 ans) et Jean-Luc Mélenchon est premier parmi les 18-24 ans, 34,8 % étant en sa faveur[207].
Le président sortant a été soutenu par un tiers des cadres et 40 % des retraités. De son côté, Marine Le Pen arrive largement en tête auprès des ouvriers dont elle obtient 42 % des voix. Un tiers des employés (33 %) ont également voté pour la candidate du Rassemblement national[208]. À l'issue de ce premier tour Emmanuel Macron devient le premier président sortant depuis François Mitterrand en 1988 à avoir plus de voix à l'issue de son mandat que lors de sa première élection (8 656 346 voix en 2017, 9 783 058 voix en 2022).
Selon un sondage réalisé par l'Ifop, le vote des catholiques s'ancre principalement à droite, bien qu'aucun candidat n'arrive à le monopoliser. Marine Le Pen (RN), Éric Zemmour (Reconquête) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) captent 40 % de leurs voix, mais un vote catholique continue d'exister à gauche, notamment chez les pratiquants réguliers qui sont 19 % à avoir plébiscité la candidature de Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise)[209]. Toujours selon l'Ifop, ce dernier reçoit également le vote de 69 % des musulmans ayant exprimé leur suffrage[210] (contre 37 % en 2017[211] et 20 % en 2012[212]).
L’effondrement des partis de gouvernement historiques (LR et PS), qui ne recueillent à eux deux que 6,53 % des suffrages, apparaît comme une exception au sein des démocraties occidentales, malgré l'affaiblissement assez général des partis historiques, certains partis pouvant parfois se substituer à d'autres sans bouleversement de l'échiquier politique (comme le remplacement du PASOK par SYRIZA en Grèce). Le journaliste Jean-Dominique Merchet rapproche la situation française de la situation italienne des années 1990, lorsque la Démocratie chrétienne (DC) et le Parti communiste avaient volé en éclats sous les coups de la campagne anticorruption menée par les juges[213].
Second tour
Emmanuel Macron l'emporte avec une large avance. Le président sortant réunit plus de 58 % des suffrages exprimés, bien qu'en recul par rapport à sa victoire en 2017, au cours de laquelle il l'avait emporté avec 66 %[214]. Marine Le Pen reconnait sa défaite au soir du second tour, annonçant dans la foulée se lancer dans la « bataille des législatives »[215].
C'est la première fois depuis la réélection de Jacques Chiracen 2002 qu'un président français sortant est réélu. Le septennat ayant été aboli en 2000, Emmanuel Macron devient également le premier président de la République française à être réélu pour un deuxième quinquennat, les précédents présidents réélus l'ayant été après un septennat. Il est également le premier président à être reconduit hors période de cohabitation depuis Charles de Gaulleen 1965. Il entame son second mandat le 14 mai.
Sociologie de l'électorat au second tour (enquête Ifop)[216]
Dans la bande dessinée Le Président de Philippe Moreau-Chevrolet et Morgan Navarro publiée en 2020, l'animateur Cyril Hanouna se lance à la conquête de l'Élysée en 2022[220].
↑Une étude réalisée en 2006 par les universitaires Éric Dubois et Christian Ben Lakhdar indique que les vacances scolaires réduisent en moyenne de 1,7 point la participation électorale. Mais les avis sur la question ne sont pas unanimes[79],[80].
↑L'âge des candidats est donné au , date prévue pour le premier tour de l'élection présidentielle.
↑Part des suffrages exprimés. En France, ces derniers excluent les votes blancs et nuls.
↑Avec Charles de Gaulle, dont toutefois la première élection ne découlait pas du suffrage universel direct mais du vote des grands électeurs.
↑Au dernier scrutin, le parti avait choisi Yannick Jadot comme candidat, mais celui-ci s'est désisté en cours de campagne pour appuyer le candidat socialiste d'alors, Benoît Hamon.
↑Le PCF avait soutenu Jean-Luc Mélenchon lors du dernier scrutin.
↑« Primaire populaire : sept candidatures retenues, dont celles de Christiane Taubira, Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Christiane Taubira gagnante de la Primaire populaire, mais son appel à l’union à gauche rejeté... Revivez notre direct », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑Audrey Garric, « La crise climatique s’aggrave partout, à des niveaux sans précédent, alerte le GIEC », Le Monde.fr, (lire en ligne [html], consulté le ).
↑Brice Laemle, « Primaire populaire : après la divulgation d’une vidéo, colère des « insoumis » et des écologistes qui refusent d’être associés à l’initiative », Le Monde, (lire en ligne [html], consulté le ).
↑« Début de la campagne présidentielle officielle : stricte égalité du temps de parole entre candidats, diffusion de la propagande électorale… », Le Monde, (lire en ligne [html], consulté le ).
↑« Présidentielle : « Je n’ai pas réussi à l’endiguer », Emmanuel Macron regrette la montée des extrêmes », Sud Ouest, (ISSN1760-6454, lire en ligne, consulté le ).
↑sudouest fr avec AFP, « Vidéo. Présidentielle : Emmanuel Macron « ne fera pas de débat avec les autres candidats avant le 1er tour » », sudouest, (ISSN1760-6454, lire en ligne, consulté le ).
↑« Campagne de Marine Le Pen en 2022 : une information judiciaire ouverte sur les conditions de financement », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« « Présidents » : quand la réalisatrice Anne Fontaine imagine François s’allier à Nicolas », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
Vincent Tiberj, Kevin Brookes, Anja Durovic, Tristan Haute, Romain Mespoulet, Simon Persico, Max-Valentin Robert, Amaïa Courty,, Citoyens et partis après 2022 : éloignement, fragmentation, PUF, , 304 p. (lire en ligne)